L’après DeMarcus Cousins est décidément compliqué pour Sacramento. N’ayant pu rien à jouer en pointant à la 12e place de la conférence Ouest, les Kings font partie des nombreuses équipes engagées dans la frénétique course au tanking. Au jeu du « qui perd, gagne le gros lot » (le jackpot étant bien évidemment de ramasser le first pick), les hommes de Vlade Divac pointent pour le moment au 6e rang du pire bilan de la ligue, loin derrière les indétrônables Grizzlies et leur série de 19 défaites consécutives. Sauf que ses petits protégés ne l’entendent pas vraiment de cette oreille. Ne parlez pas de tanking aux De’Aaron Fox, Bogdan Bogdanovic et compagnie, ils ont déjà la rage de vaincre en eux, plusieurs victimes à leur actif et semblent désormais prendre un malin plaisir à en faire leur arme de fabrique.
Tout ça débuta tôt dans la saison, avec une victoire à l’Oracle Arena, rien que ça. L’antre des dernières finales NBA a visiblement rappelé de bons souvenirs au serbe Bogdanovic, habitué des joutes européennes victorieuses et qui s’occupera de crucifier des Dubs légèrement trop confiant à l’idée d’affronter les Kings. Mais c’est surtout en ce début d’année 2018 que les gamins ont décidé d’imposer leur loi. Il y a tout d’abord eu ce putback stratosphérique de De’Aaron Fox sur le parquet du Heat et la tronche de Goran Dragic (le Slovène qui a la fâcheuse tendance de figurer sur quelques posters de dragsters de la NBA, remember Derrick Rose). Une nouvelle rencontre au Golden One Center entre Floridiens et Californiens donnera l’occasion au produit de Kentucky de s’illustrer à l’issue d’une incroyable remontada. Le renard se faufilant au sein de la défense adverse et marquant au terme d’un drive à haut niveau de difficulté pour égaliser et filer en over-time. C’est son compère du back-court, Bogbog, qui finira le travail en plantant un gros tir du parking à 60 secondes de la fin de la prolongation. Cette remontée fantastique aura été permise par un Buddy Hield chaud comme la braise, qui enfilera 12 de ses 24 points du soir dans le 4e quart-temps. Les faits d’armes des nouveaux Rois ne s’arrêtent pas là. Les Knicks et les Nets ont également eu droit à leur buzzer. Skal Labissière for the win face à New-York tandis que Fox égalisait à nouveau pour que par la suite, ses copains terminent le boulot.
Certes, ses quelques victoires acquissent au bout du suspense auraient pu se transformer en défaites et ainsi permettre à Sacramento de mieux figurer lors de la prochaine draft en vue d’obtenir un nouveau joyau à polir. Mais tous ces moments, ces money-times tendus et surtout remportés, participent également à ce long processus de reconstruction entamé depuis la fin de saison dernière. Un groupe est entrain de naître et c’est probablement ça, le plus important.