Derrick Jones Jr, pas sûr que ce nom vous dise grand chose dans un premier temps. C'est normal, on ne parle pas du basketteur le plus populaire de l'histoire non plus. Pourtant, un mot peut vous mettre la puce à l'oreille, le dunk. En effet, on l'oublie souvent mais Derrick Jones Jr n'est pas simplement un dunkeur bon qu'à apparaître sur des mixtapes, c'est aussi un joueur à part entière. C'est pourtant grâce à ses qualités athlétiques hors-normes que Derrick Jones Jr s'est fait une place dans la grande ligue américaine. Tout a commencé il y a 3 ans pour cet homme non-drafté de UNLV, du côté des Phoenix Suns. Dans une saison historique en terme de défaites, les Suns n'ont plus rien à perdre et tankent comme pas possible. Jusqu'au point d'aller en G-League pour dénicher des talents passés sous le radar.
Comme à Phoenix, on est pas des lumières, on regarde des Top 10 comme n'importe quel américain moyen et forcément, un joueur sort du lot. Un poster, deux posters, trois, quatre, attends mais il est au-dessus du cercle là ?! Derrick Jones Jr est un dunkeur de génie. C'est chez les North Arizona Suns qu'il se dévoile. Earl Watson lui fait confiance ce qui va lui permettre de disputer cette année là ses 32 premiers matchs de NBA, avec 8 titularisations. Techniquement, il est encore assez faible mais ses jambes montées sur ressorts lui offrent quelques highlights, suffisant pour se faire un nom. Il monte en régime au fur et à mesure que la saison avance et il termine 6 matchs à plus de 10 points. Avec 5 points de moyenne à 56% au tir, ce sont des bons débuts.
Ces débuts sont d'autant plus satisfaisants si on considère l’événement le plus important de sa jeune carrière, sa participation au All-Star Weekend ! Alors qu'il n'a que 4 petits matchs de NBA dans les jambes, la ligue tente un coup de poker inédit en invitant le jeune homme au Slam Dunk Contest, le concours le plus suivi du week-end ! Les vidéos de ses exploits en G-League avaient suffit pour attirer l’œil des officiels qui manquaient de candidats. Cette année là, il est le jeune outsider du show avec Glenn Robinson III des Pacers face aux monstres Aaron Gordon et Deandre Jordan. Pourtant, la logique est inversée et il se qualifie pour la finale en compagnie de Robinson pendant que Gordon voit ses rêves s'envoler avec son drone. Probablement envahi par la pression, il craque en finale face à Robinson qui limite les risques et assure ses dunks. Du haut de ses 19 ans, c'est avec des étoiles plein la tête qu'il rentre à Phoenix.
Phoenix où le rêve va vite prendre fin. Ryan McDonough est un homme imprévisible et il va une nouvelle fois le prouver. Jay Triano ne fait pas confiance à Jones Jr pour sa seconde année et le jeune homme est coupé sans forme de pitié. Sans rancune, Pat Riley sent la bonne occasion et signe le dunkeur au contrat minimum pour 3 années. C'est un contrat qui lui offre une sécurité financière, ce qu'il n'avait pas auparavant. Il peut désormais se concentrer sur son basket. Erik Spoelstra l'utilise alors avec intermittence sans jamais lui laisser un rôle ingrat. Il joue 14 matchs pour 8 nouvelles titularisations. En revanche, ses statistiques chutent ce qui inquiète.
Rassurez-vous, tous ces doutes ce sont rapidement dissipés dès le début de cette nouvelle saison. Après seulement 3 matchs, Derrick Jones Jr semble avoir acquis un nouveau statut en Floride. Il est titulaire lors des trois premiers matchs de la saison. Pour l'instant, Spoelstra a donc la ferme intention de l'intégrer dans son 5 de départ, sans doute pour profiter de ses qualités athlétiques uniques dès le début du match. Il s'est déjà illustré face aux Wizards en inscrivant 17 points (6/9) et 5 rebonds. Dans un système très small ball, il se régale en sautant plus haut que tout le monde au rebond offensif. Sa grande force, c'est le jeu en transition. Face à un repli défensif feignant comme à Washington, il en profite toujours pour surgir très rapidement et s'envoler vers le cercle. Après ses 3 premiers matchs, il s'est blessé au pied. Rien de grave à priori, mais Spoelstra n'a pris aucun risque avec lui depuis. On espère vite le revoir dans les prochains jours, car son évolution est une belle histoire de la NBA. Cet homme qui n'avait qu'une grande détente à la base, a réussi à travailler comme il le fallait pour devenir un vrai joueur de basket. Dans une équipe du Heat qui lui fait confiance, il semble vouloir dépasser toutes ses limites. Attention, il semblerait que Air Plane Mode amorce à peine son décollage...