Comme Sacramento et Milwaukee en tout début de saison, Utah est la belle surprise de la ligue depuis le All-Star Break. Après avoir exaucé la demande d'Enes Kanter en le transférant à OKC, le Jazz s'est mis à enchaîner les victoires autour de leurs nouveau pivot titulaire, le jeune français Rudy Gobert (22 ans).
5 victoires et 2 défaites (dont une au buzzer), tel est le bilan d'Utah depuis la reprise post-All-Star Game. Des victoires références face à de grosses écuries (San Antonio, Portland, Milwaukee, Memphis) qui nous laissent imaginer que le futur n'est pas aussi gris que l'on pourrait l'imaginer à Salt Lake City.
En quelques points, Inside Basket vous propose de découvrir ce qui fait aujourd'hui, et pour l'avenir de la franchise, la force du Jazz d'Utah.
- L'ÉCLOSION DE RUDY GOBERT
Drafté en 2013 par Denver avant d'être échangé à Utah, l'ancien joueur de Cholet arrivait en NBA tel un diamant brut, à l'impressionnante envergure, qui ne demandait qu'à être poli.
Après une saison rookie difficile, passée entre la NBA et la D-League, le pivot enchaîna sur un été à travailler très dur tout en prenant du muscle avant de retrouver l'équipe de France pour une Coupe du Monde plus que réussie.
Avec un nouvel entraîneur aux commandes, Rudy voit son temps de jeu croître tranquillement et réalise un début de saison plus que correct. L'intérieur est ultra efficace derrière Enes Kanter, enchaînant contres et dunk en transition, tout en affirmant sa présence en défense et aux rebonds.
Après le All-Star Break, durant lequel Rudy a brillé, Utah échange Kanter à OKC contre Kendrick Perkins, qui sera très vite coupé. L'occasion pour le pivot français de voir son temps de jeu exploser, avec une place de titulaire.
En quelques semaines seulement, Rudy est devenu un titulaire indiscutable, aspirateur à rebonds et la clé de voûte de la défense. Depuis la reprise, Rudy "Gobeur" tourne à 10,6 points, 13,3 rebonds et 3,3 contres, du très très lourd ! Qui plus est, le Français est encore jeune et sa marge de progression semble illimitée. Peut-être un futur défenseur de l'année, qui sait ?
- LA CONFIRMATION DU DUO FAVORS-HAYWARD
On les savait talentueux et forts offensivement mais saison après saison, les deux joueurs, à qui les dirigeants du Jazz donnèrent les clés de la franchise, n'arrivaient pas à s'imposer et décevaient dans la globalité.
Cette saison, sous l'ère Snyder, les deux ailiers sont méconnaissables tant le changement est radical. Affirmés offensivement et présents dans les moments chauds, les deux joueurs répondent enfin aux attentes, ainsi qu'aux gros contrats, placés en eux.
Gordon Hayward a lui retrouvé son adresse extérieure (30% en 2013-14 contre 36% en 2014-15) et score d'avantage (16,2 points en 2013-14 contre 19,4 points en 2014-15) avec un temps de jeu en baisse (-1,5 minutes). Idem pour Derrick Favors qui marque plus (16,1 points en 2014-15 contre 13,3 en 2013-14), le tout avec un meilleur pourcentage au shoot. En espérant que les deux joueurs continuent sur leurs lancées et progressent encore d'avantage la saison prochaine.
- UNE EQUIPE JEUNE ET TALENTUEUSE
Avec une moyenne d'âge de 23 ans, le Jazz est une des plus jeunes équipes de NBA, le plus jeune joueur étant Dante Exum (19 ans) et le plus vieux, Trevor Booker (27 ans). Or, lorsque l'on regarde Utah jouer, le manque d'expérience ne se fait clairement pas ressentir. Coach Snyder a réussi le pari de prendre une équipe jeune sous son aile et de lui impliquer une vraie cohésion de groupe et une solidarité défensive qui lui réussit plutôt bien.
Avec un cinq majeur (Burke et Burks à l'arrière) de 22 ans en moyenne, l'équipe dispose d'encore pas mal d'années devant elle pour continuer de grandir, progresser et amasser de l'expérience.
- L'ÉCLOSION DE TREY BURKE
Après une saison rookie en demi-teinte (12,8 points et 5,7 passes), l'ex-meneur de Michigan semble s'être bien adapté à la NBA. Capable du meilleur comme du pire, le meneur est encore très irrégulier mais lorsqu'il joue bien, le Jazz gagne très souvent.
Depuis le All-Star Game, Burke joue moins (28 minutes contre 31) mais prend davantage de responsabilité au tir (16 points à 43% contre 12 points à 36%). Si le jeune joueur est déjà un leader dans l'âme, il devra continuer de progresser, notamment dans la gestion de jeu, cet été afin de faire passer encore un cap à Utah.
- UNE GROSSE DÉFENSE
Depuis la reprise et le transfert de Kanter, le Jazz est tout simplement la meilleure défense de la NBA (83 points encaissés sur les 7 matchs !). Évidemment Rudy Gobert y est, là encore, pour beaucoup, que ça soit par ses contres ou la quantité de rebonds défensifs qu'il prend. De plus, la stratégie défensive mise en place par Quin Snyder porte enfin ses fruits. Les joueurs se donnent corps et âme à la tâche et le résultat est là.
- CET ÉTÉ ?
Salt Lake City est un petit marché situé dans un état peu attractif, qui peine chaque été à attirer les free-agents. Comme à son habitude, le Jazz devra donc se contenter de la Draft pour compléter l'effectif. Avec un choix de Draft au premier tour et deux au second tour, Utah aura de quoi faire pour renforcer la second unit. La priorité sera clairement de trouver un bon back-up à Rudy Gobert, qui sera seul cet été au poste 5.
Pour ce qui est de la free-agency, seuls Ian Clark et Jeremy Evans seront libres, ce qui veut donc dire que le Jazz ne perdra aucun membre clé de l'équipe.
La balle est donc dans le camps des dirigeants, qui devront attirer quelques free-agents d'expérience tout en draftant les meilleurs joueurs possibles avec une priorité pour un intérieur. Avec un coach et un cinq majeur inchangé d'ici là, le Jazz a toutes les cartes en main pour continuer de progresser et devenir un outsider sérieux la saison prochaine.
En attendant, le Jazz se déplacera prochainement à Philadelphie, Brooklyn et New York. De quoi laisser penser que leurs série peut très bien se continuer, même si leurs deux dernières défaites ont été contre des équipes de bas de tableau (Boston et L.A.L).