Bilan 2018-2019 : On sort les trompettes à Utah

Bilan 2018-2019 : On sort les trompettes à Utah

Utah Jazz - Donovan Mitchell - Rudy Gobert

Alors que la saison NBA est terminée et que la suivante est déjà débutée, il est temps de faire les bilans, équipe par équipe, de la saison 2018-2019. Voici celui du Utah Jazz.

  • LA PREDICTION DU DÉBUT DE SAISON

 

Nous avions pronostiqué la quatrième place de la Conférence Ouest avec 51 victoires dans la preview de la saison à lire ici.

Le Jazz a terminé à une petite place de nos prévisions avec une défaite de moins. Malheureusement pour se retrouver avec probablement le pire matchup possible en playoffs : les Houston Rockets. Résultat, une élimination au premier tour.

 

  • L'EFFECTIF 2018-2019

 

Meneurs: Ricky Rubio, Dante Exum, Raul Neto

Arrières: Donovan Mitchell, Kyle Korver, Alec Burks, Grayson Allen, Naz Mitrou-Long

Ailiers: Royce O'Neal, Jae Crowder, Thabo Sefolosha, Joe Ingles

Ailiers-forts: Derrick Favors, George Niang, Tyler Cavanaugh

Pivots: Rudy Gobert, Ekpe Udoh, Tony Bradley

 

  • LES CHIFFRES DE LA SAISON

 

Classement: 5ème de la conférence Ouest.

Offensive Rating: 110,9 points marqués sur 100 possessions (15ème de la NBA)

Defensive Rating: 105,7 pts encaissés sur 100 possessions (2ème de NBA)

Meilleur marqueur: Donovan Mitchell avec 23,8 points par match

Meilleur rebondeur: Rudy Gobert avec 12,9 rebonds par match

Meilleur passeur: Ricky Rubio avec 6,1 passes par match

Meilleur intercepteur: Donovan Mitchell avec 1,4 interception par match

Meilleur contreur: Rudy Gobert avec 2,3 contres par match

Meilleur pourcentage: Ekpe Udoh avec 68,4% aux tirs. 

 

  • LA SAISON  2018-2019

 

On attendait de voir si le Jazz allait confirmer après avoir réussi une très belle fin de saison en 2018/2018, et bien le début de saison nous a clairement laissé sur notre faim. Sur leurs 20 premiers matchs, les hommes de Quin Snyder en ont perdu 11. Donovan Mitchell était clairement en galère et arrosait sans adresse, pendant que la défense prenait un peu l'eau comparé à l'an passé. Le Français a accudé les nouvelles règles favorisant les attaquants pour expliquer cette baisse de régime et affirmait que la franchise mormonne se remettrait dans le sens de la marche, mais sans vraiment convaincre les observateurs. Ces derniers estimaient que la NBA allait trop vite pour le sytème du Jazz, et que Gobert n'était pas assez mobile pour occuper la raquette.

Pourtant, c'est bien le Français qui avait raison et le Jazz n'a pas tardé à retrouver de bons résultats. Mitchell était toujours en panne d'adresse, mais ses problèmes de visée étaient compensés par l'apport d'un Gobert encore plus présent en attaque (15,9 points de moyenne) et surtout toujours aussi performant en défense.

Malgré une adresse en dents de scie, Ricky Rubio a lui aussi apporté en attaque (12,7 points et 6,1 passes décisives) tout en continuant de défendre avec sérieux. Jae Crowder et Derrick Favors sont eux aussi restés fidèles à eux-mêmes avec près de 12 points par match chacun. Cet apport de points, bien que plutôt faible dans l'absolu, était suffisant pour remporter un bon nombre de matchs (50 pour être précis) tant la défense du Jazz s'est encore une fois montrée au niveau. Malheureusement pour eux, la densité de la conférence Ouest a empêché les hommes de Quin Snyder de viser plus haut qu'une cinquième place, synonyme de qualification en playoffs contre les Rockets.

 

  • LES PLAYOFFS

 

En affrontant les Rockets, le Jazz savait très bien qu'ils se retrouvaient face au pire matchup possible. Le style de jeu des Roclets, axé sur l'isolation et la recherche de switch rend presque pénalisante la présence du double meilleur défenseur de la NBA sur le terrain. Rudy Gobert est en effet incapable de tenir James Harden ou Chris Paul en défense individuelle. Dès qu'il se retrouvait sur l'un d'eux, tous les Texans s'écartaient et admiraient le spectacle. Les hommes de Mike D'Antoni n'ont même pas eu besoin d'un grand Clint Capela pour l'emporter. En effet, les Texans ont pu compter sur une grosse défense qui a parfaitement neutralisé Donovan Mitchell; trop esseulé. Résultat, une élimination très seche au premier tour, avec seulement une petite victoire au compteur.

 

  • LE GRAND MOMENT DE LA SAISON

 

Les NBA Awards qui ont vu Rudy Gobert remporter un deuxième titre de défenseur de l'année consécutif. Le Français est le pilier de la défense du Jazz. Sans lui, tout le système de Quin Snyder, et l'équipe avec lui s'écroule. Du haut de ses 2m16 et avec son envergure colossale, Gobert est le pivot le plus dissuasif de la ligue et ses 2,3 contres par match ne reflètent même pas tout le travail effectué en défense, tous les tirs que sa seule présence suffit à empêcher ou à détourner.

Avec cette récompense, c'est aussi tout le travail du coaching staff et du front office qui est mis en lumière. Sans choix de draft très haut placé (il y a bien eu Dante Exum mais le pauvre passe plus de temps sur la table d'opération que sur les parquets), les dirigeants ont réussi à créer une équipe cohérente, solide, et capable de rivaliser avec la crème de la conférence Ouest. En saison régulière du moins.

 

  • LE PIRE MOMENT DE LA SAISON

 

Le jour où le Jazz a appris son adversaire pour le premier tour des playoffs. Contre n'importe quelle autre franchise, Gobert et ses coéquipiers auraient eu une chance. Mais face aux Rockets, autant déclarer forfait. Le pivot français a été tellement exposé par les Rockets que Snyder a décidé de se passer de lui lors des moments importants des derniers matchs. Un aveux de faiblesse qui fait mal au coeur.

 

  • LES POINTS POSITIFS

 

- Une grosse défense, souvent synonyme de bons résultats en saison régulière. Sans gros joueurs dont ils seraient très dépendants, le Jazz a réussi à créer son style de jeu et son identité, qui lui garantira une place en playoffs pour les année à venir.

- Après un début de saison râtée, Donovan Mitchell a prouvé qu'il avait les qualités mentales nécessaires pour rebondir et réussir une meilleure deuxième partie de saison. De bon augure pour la suite de sa progression.

- Un coaching staff et un front office qui sait où ils vont. Le projet est cohérent et logique et l'équipe s'améliore d'année en année.

 

  • LES POINTS NEGATIFS

 

- L'attaque. Ce souci devrait être en partie réglé avec l'arrivée de Mike Conley cet été, mais Donovan Mitchell s'est retrouvé complétement esseulé en playoffs. Coupé du jeu par les Rockets, il n'a pas pu apporter sa création et son équipe a coulé sans lui.

 

- Un système défensif qui a montré ses limites en playoffs. Alors que toutes les équipes se tournent vers du switch à tout va, le Jazz faisait office de dinosaure avec les bras immenses de Rudy Gobert plantés dans la raquette. Malheurement pour Snyder, cette tactique s'est retournée contre lui quand il a fallu défendre sur les isolations d'Harden, Gobert se montrant incapable de ne serait-ce que de ralentir le barbu.

 

- Une marge de progression limitée en interne. Donovan Mitchell a déjà atteint un niveau inattendu et il ne devrait pas, sauf énorme surprise, réussir une progression magistrale d'ici la fin de sa carrière. Pareil pour Gobert qui sera toujours limité techniquement en attaque. En fait, c'est tout l'effectif du Jazz qui manque de potentiel. À part peut-être Dante Exum, mais ce dernier s'est plus illustré par ses passages à l'infirmerie que par ses exploits sur le terrain.

 

  • LE BILAN

 

Malgré cette élimination piteuse au premier tour des playoffs, la saison du Jazz est réussie. La base est là, il ne reste maintenant plus qu'à ajouter les pièces manquantes pour devenir de vrais prétendants au titre. Pièces manquantes qui pourraient porter les noms de Mike Conley et Bojan Bogdanovic, recrutés cet été.