Les gagnants et les perdants de la trade deadline

Les gagnants et les perdants de la trade deadline

Los Angeles Lakers - Dallas Mavericks - San Antonio Spurs - Luka Doncic - De'Aaron Fox - Jimmy Butler
Crédit photo : basketballforever.com

La folie de la trade deadline a pris fin ce jeudi 6 février. L'heure de faire un point sur les équipes qui s'en sont le mieux sorties et celles qui nous laissent sur notre faim.

Quelle semaine de folie ! Si les premiers trades ont eu lieu bien avant cette dernière semaine (à l'image de D'Angelo Russell ou Dennis Schroder), ce début de mois de février a rebattu les cartes. Du transfert inattendu de Luka Doncic aux mouvements financiers, en passant par l'arrivée de De'Aaron Fox aux Spurs, le moment est venu de tirer, à chaud, les premières conclusions des ces mouvements. 

 

  • Les gagnants 

 

Los Angeles Lakers : La franchise possède Luka Doncic dans son effectif. Ce trade qui a secoué la ligue entière suffit à lui-seul pour justifier la présence de LA dans cette catégorie. Certes, Anthony Davis et Max Christie font le chemin inverse. Mais cela en vaut la peine. L'effectif allait arriver au bout d'un cycle avec LeBron James proche de la fin et AD vieillisant. Le Front Office a récupéré le futur de la NBA, et par conséquent le visage de l'équipe pour les 10 prochaines années. De plus, Mark Williams est venu renforcer la raquette. Le pivot est sujet aux blessures mais le pari sera gagnant si le physique tient, le profil étant Doncic compatible. 

San Antonio Spurs : Des joueurs de rotation peu utilisés, quelques picks lointains, et d'autres avec une faible valeur. Et ce, pour faire atterrir De'Aaron Fox. Un coup de génie des Texans afin de renforcer immédiatement l'effectif et préparer le futur. Le joueur avait la volonté de venir mais le prix demandé par les Kings laissait supposer que le mouvement se ferait plus tard. Finalement, les dirigeants ont réussi un coup de maître pour s'améliorer et tenter d'accrocher le Play-In, et pourquoi pas se joindre à la fête des Playoffs. Du talent offensif ajouté, une flexibilité conservée pour faire d'autres coups à l'avenir, San Antonio capitalise d'ores et déjà sur le talent de Wembanyama et se veut compétitif dès maintenant.

Miami Heat : Le drama Jimmy Butler est enfin terminé. L'histoire d'amour entre le joueur et la franchise a tourné au vinaigre, avec un divorce inéluctable. Bien évidemment, Buckets est le meilleur élément du trade monté avec, entre autres, les Warriors. Néanmoins, la franchise de South Beach s'en sort très bien. Avec Andrew Wiggins, Erik Spoelstra récupère un 3&D dans l'aile, dont le profil est parfait entre Tyler Herro et Bam Adebayo. Kyle Anderson et son profil atypique, mais plus qu'intelligent, sera bien utile au coach, tandis que Davion Mitchell, arrivé de Toronto, est un très bon meneur défenseur. Un manque évident de l'effectif. Après un long feuilleton, Pat Riley a réussi à se séparer d'un dossier compliqué tout en renforçant l'équipe. Une trade deadline plutôt bonne pour Miami.

Washington Wizards : Kyle Kuzma est enfin parti ! Plus concerné par le projet, l'ancien Lakers n'avait plus la tête à Washington et les Wizards espéraient le faire partir. C'est chose faite apès un transfert avec Milwaukee pour accueillir Khris Middleton en échange. Autre joueur qui fait ses valises : Jonas Valanciunas. Venu l'été dernier pour prendre un beau contrat et encadrer la jeunesse, le pivot lituanien file à Sacramento. Les dirigeants poursuivent ainsi le développement des jeunes, avec l'apport d'un excellent vétéran, champion en 2021 avec les Bucks. De plus, des choix de draft ont été acquis pour poursuivre la reconstruction. Du bon travail pour la franchise de la capitale.

Cleveland Cavaliers : Enfin un ailier pour les Cavs ! De'Andre Hunter vient renforcer Cleveland, sans que l'équipe ne perde des éléments importants. L'ancien des Hawks vient combler un manque criant dans l'aile, en apportant sa taille, ses qualités offensives, son spacing et sa défense. Un profil similaire à Isaac Okoro, en y ajoutant la menace offensive qui le rend fiable lors des moments qui comptent. Le noyau de joueurs utilisé par Kenny Atkinson est conservé et amélioré avec cette acquisition. De plus, les dirigeants ont libéré une place dans l'effectif, de quoi permettre la venue d'un joueur qui se fera couper. Si un intérieur arrive pour renforcer la rotation, l'équipe sera complète, avec le titre en ligne de mire. 

 

  • Les perdants 

 

Dallas Mavericks : N'en déplaise à Nico Harrison, Dallas a plus perdu que gagné lors de cette trade deadline. Si Anthony Davis va beaucoup apporter, notamment défensivement en modiant l'équilibre de l'équipe, ce groupe voit partir son génie. Déjà solide défensivement, les Mavs vont être encore plus durs à attaquer. Néanmoins, l'attaque reposait beaucoup sur Luka Doncic, capable de sortir le geste juste en Playoffs pour faire basculer une série. Le dirigeant tente un coup de poker pour remporter le titre. Au sacrifice de l'avenir de la franchise, qui été vouée à rester au sommet de la NBA grâce à la présence du Slovène. Quentin Grimes, qui avait trouvé sa place a également fait ses valises. Pas surprenant suite à la venue de Max Christie, un peu plus quand on voit l'arrivée de Caleb Martin à la place. 

Phoenix Suns : Bonne nouvelle : Jusuf Nurkic est parti. Mauvaise nouvelle : Bradley Beal est resté, Jimmy Butler est allé chez un concurrent et l'ambiance du groupe semble au plus bas. Encore plus après des rumeurs d'un possible départ de Kevin Durant. Le groupe n'a pas connu d'amélioration significative, les finances sont toujours aussi mauvaises. La marge de manoeuvre reste faible pour l'avenir. Actuellement dans le Play-in avec un bilan tout juste à l'équilibre, Phoenix est en danger et la possibilité de rater les Playoffs est réelle. La concurrence s'est renforcée : les Spurs et les Warriors vont pousser fort pour intégrer le top 10 pendant que les Kings vont tenter de s'y accrocher. Rien ne présage un avenir ensoleillé chez les Suns. 

Memphis Grizzlies : Personne ne s'attendait à ce dernier mouvement... et tout le monde a été déçu. Au buzzer, un trade à plusieurs équipes s'est mis en place avec le départ de Marcus Smart. Son salaire de 20 millions de dollars était un formidable atout pour se renforcer et augmenter les chances de titre de l'équipe, 2e de la conférence Ouest. Memphis n'en a rien fait, si ce n'est créer de la marge financière, pour semble-t-il prolonger Jaren Jackson Jr cet été. Le Front Office aurait tenté Jimmy Butler, Cam Johnson et même Kevin Durant selon les rumeurs. Au final, personne n'est venu, l'effectif n'a pas connu de mouvement significatif. Une occasion manquée par les dirigeants.

New Orleans Pelicans : La saison des Pels est, on le sait, déjà à jeter. Handicapé par les blessures, NOLA n'a aucune attente sportive, la meilleure chose à faire est de développer les jeunes et préparer l'avenir. Une occasion idéale pour se séparer des joueurs qui ont la cote et récupérer des assets pour l'avenir. Ou pas. Seul Brandon Ingram, agent libre cet été, est parti chez les Raptors, en échange de Bruce Brown, Kelly Olynik et un pick. Une maigre consolation. Malgré sa bonne saison et son contrat dégressif, CJ McCollum est toujous en Louisiane et n'aura plus qu'un an de contrat à la fin de l'année. Les acquisitions venues de Toronto ne devraient pas faire long feu à New Orleans. Du pain sur la planche pour les dirigeants.

Orlando Magic : Avec 14 défaites sur les 19 rencontres disputées en 2025, le début d'année du Magic est plus que difficile. Alors que le groupe a retrouvé ses cadres, Orlando n'a cessé de chuter au classement jusqu'à tomber dans le Play-In. Comme l'an dernier, l'équipe à un énorme point fort (la défense), et une grosse faiblesse (l'attaque). Malgré cette spirale plus que négative, la franchise n'a pas touché son effectif. Le bas de la conférence Est est assez faible, l'équipe devrait finir dans le top 8 sans grosse difficulté. Néanmoins, après un premier tour de Playoffs l'an dernier, l'objectif était de faire aussi bien, si ce n'est mieux. Les concurrents ont bougé : les Pistons avaient du cap, ils en ont profité pour ajouter un Dennis Schroder, le Heat a transféré Butler et récupéré de bons assets... Attention à ne pas regretter cet attentisme plus tard dans la saison. 

 

  • Les équipes qui intriguent 

 

Golden State Warriors : Jimmy Butler débarque donc dans la Baie. Sur le papier, c'est une belle pioche. Capable de créer du jeu, le manque de spacing de Buckets ne devrait pas poser de problème. Qui plus est avec Stephen Curry dans l'équipe, un maître du jeu sans ballon et pour se déplacer. Cependant, c'est un coup de poker de la franchise, qui a immédiatement prolongé le joueur pour deux ans et 112 millions de dollars ! Autrement dit, les Warriors font all in, avec un trio Curry, Butler, Green, qui sont âgés de 36, 35 et 34 ans. L'équipe perd un joueur très important en Andrew Wiggins, qui enfin débarrassé de ses soucis personnels, retrouvait un très bon niveau. Le trio majeur peut fonctionner ensemble... mais il vieillit et va coûter très cher (140 millions à eux trois l'an prochain). 

Milwaukee Bucks : Une page se tourne dans le Wisonsin. Grand artisan du titre en 2021, Khris Middleton a fait ses bagages, direction Washington, en échange de Kyle Kuzma. Devenu fragile avec les blessures, l'ailier n'apportait plus autant qu'attendu et les dirigeants ont fait le choix de s'en séparer contre l'ancien Lakers. Un choix sportif pertinent... ou l'objectif était-il financier ? Certes, Kuzma peut apporter. Mais il est très irrégulier, des deux côtés du terrain. Son plus grand avantage réside dans son contrat. Payé un peu plus de 23 millions de dollars, il est dégressif et ne coûtera plus que 19 millions dans deux ans. Surtout, ces mouvements du Front Office ont permis de passer sous le second apron et d'avoir un peu plus de marge de manoeuvre à l'avenir. Dont la possibilité d'agréger des contrats pour faire des échanges. Milwaukee risque donc d'être de nouveau actif cet été. L'effectif, en l'état ne semble pas taillé pour aller cherher un titre. 

Chicago Bulls : Après le départ de Zach LaVine, on pensait les Bulls partis pour appuyer sur le bouton rouge et tout reconstruire. Les dirigeants en ont décidé autrement, l'échange de l'arrière étant le seul réalisé. Une petite surprise tout de même. Sans son meilleur élément offensif, Chicago n'a plus vraiment les moyens d'être ambitieux. Dès lors, il aurait fallu faire partir Nikola Vucevic, dont la valeur est assez bonne, avant que ce dernier n'entre dans sa dernière année de contrat. Lonzo Ball a été prolongé pour ne pas partir sans contrepartie, plus aucun contrat toxique n'est dans l'effectif, des grosses décisions seront à prendre cet été... Si sportivement la direction prise interroge, Arturas Karnisovas a le mérite d'avoir réussi à assainir les finances. 

Sacramento Kings : Qui dit Chicago, dit Sacramento, qui s'est donc séparé de De'Aaron Fox, parti à San Antonio. Si le départ du meneur allait devenir imminent après son refus de prolonger l'été dernier, puis le désir des Kings d'écouter les offres, le Front Office s'est peut-être précipité à brader son joueur. Certes, Zach LaVine arrive : un joueur offensif de grand talent, shooteur parmi l'élite de la ligue, et assez complémentaire de Domantas Sabonis. Mais l'effectif n'a plus que Devin Carter, un rookie, comme meneur de métier. Le groupe semble un peu déséquilibré et manque de cohérence. La résultante d'une volonté de rester compétitif malgré le départ d'un élément phare du projet précédent. Peut-être aurait-il été plus judicieux de repartir de zéro et profiter de la valeur des autres joueurs forts de l'équipe... A moins que Monte McNair ne refasse de gros mouvements lors de la prochaine intersaison. Il le faudrait pour éviter la pire situation possible en NBA : être une équipe de ventre mou, pas assez forte pour le titre... mais trop pour tanker.

Toronto Raptors : Dans la catégorie des équipes de ventre mou, les Raptors sont un excellent client. Si l'objectif de base semblait être le tanking pour développer les jeunes et apporter du talent à cet effectif via la draft, les dirigeants ont pris une autre voie : monter un échanger pour faire venir Brandon Ingram. Quel est donc le plan ? Pas si loin des Bulls, qui viennent de perdre LaVine, ni des Hawks, orphelins de Jalen Johnson, Toronto va tenter d'accrocher le Play-in ? C'est plutôt flou. Au vu de la contrepartie, récupérer l'ailier de NOLA est une belle affaire. Aucun asset majeur n'est parti, la franchise récupère ses droits et pourra le prolonger. Pour mieux s'en séparer dans le futur quand il aura une plus grande valeur ? Beaucoup de questions autour de la franchise canadienne. 

 

Parmi les autres acteurs de la trade deadline, les Hawks ont fait le ménage dans les finances. La blessure de Jalen Johnson met fin à toutes les ambitions. La priorité sera mise sur le développement de Zaccharie Risacher et Dyson Daniels, notamment, pour mieux essayer de rebondir l'an prochain. Clint Capela sera à surveiller : sera-t-il coupé par l'équipe pour laisser définitivement la place à Onyeka Okongwu ? Charlotte et Utah ont également profité de l'occasion pour bouleverser leurs effectifs et acquérir encore plus d'assets pour les prochaines saisons. Les Sixers ont fait quelques mouvements afin de passer sous la luxury tax, la saison actuelle étant un fiasco.