- Toronto tient la barre
Bilan : 8 – 2 (1-1 cette semaine)
Les Raptors mènent toujours la danse à l'Est mais ont raté l'occasion de montrer qu'ils sont bien à leur place. La confrontation avec Chicago jeudi dernier était l'occasion de prendre l'écart sur des Bulls complets mais fragiles. Alors que la rencontre restait serrée, les Canadiens ont perdu leur adresse dans le troisième quart et n'ont pas pu revenir comme ils ont su le faire plusieurs fois depuis le début de la saison. Ils ont clairement fait douter les joueurs de l'Illinois dans les dernières minutes, réduisant l'écart de 16 à cinq unités en l'espace de trois minutes à coup de défense serrée et de tirs magiques mais ont du lâcher prise suite à une faute de jeunesse à trois lancers francs de Terrence Ross.
Un match qui sentait un peu les play-offs avec la ferveur du public, et qui a surtout montré que Toronto était encore un peu juste pour faire partie de l'élite, même à l'Est.
La bande à Lowry a ainsi perdu deux de ses quatre rencontres contre des équipes à plus de 50% de victoires, à savoir Chicago et Miami. Cette équipe est complète, possède une vraie synergie, une défense organisée et un vrai chef d'orchestre. (Seul bémol : Demar DeRozan doit absolument trouver un moyen de régler la mire, surtout à gauche du cercle.)
Battre Utah de 18 points ne suffit pas, il va maintenant falloir rendre une copie parfaite contre un gros adversaire, pourquoi pas venu de l'Ouest. Ça tombe bien, les Grizzlies (10-1) débarquent en ville ce mercredi.
La stat
10.2 : le ratio entre l'efficacité offensive et défensive des Raptors. Pour 100 possessions, ils scorent 112.7 points (n°3 de la ligue) et n'en encaissent que 102.5 (n°7). Seul Golden State fait mieux.
Le joueur à suivre
Patrick Patterson
Toronto a l'avantage d'avoir plusieurs facteurs X en plus d'un cinq majeur établi capables de renverser un match. On pense souvent à Lou Williams pour ses qualités de shooter et on aurait tendance à oublier l'apport de Patrick Patterson des deux côtés du parquet. Ailier fort au gabarit solide, il offre 4.4 rebonds par match en 25 minutes et surtout une belle adresse à la fois sous le panier est de loin. En véritable stretch 4, il tourne à 42.9 % à trois points, avec une moyenne de 1.5 missiles par match.
- Brooklyn apprend la dure loi de l'Ouest
Bilan : 4 – 6 (0-4 cette semaine)
Le programme était très chargé pour des Nets qui avaient jusque là eu un démarrage en douceur.
Le voyage à Phoenix (104-112), Golden State (99-107) et enfin Portland (87-97) a été douloureux, avec en supplément une petite claque à la maison par Miami (83-97). Il devait arriver le moment où cette équipe ne pourrait plus compter sur son efficacité aux tirs, et l'attaque a été de plus en plus médiocre au fil des matchs.
Deron Williams a tenu ses minima statistiques mais a commis trop de fautes et de turnovers pour rivaliser avec la jeune concurrence. Isaiah Thomas, Gerald Green, Stephen Curry, Klay Thompson, Damian Lillard... beaucoup de boulot pour le vieux backcourt.
Et quand ni Bogdanovic ni Teletovic n'arrivent à faire parler la poudre (1/12 à eux deux contre Portland), difficile de voir où les Nets peuvent gagner.
Les matchs de Brooklyn se ressemblent : un bon départ voire une légère avance, puis un coup de mou à mi-parcours et le match se joue sur leur situation à l'entrée du quatrième quart. S'ils sont devant, ils gagnent (4-1), sinon, ils perdent (0-5). Une analyse basique mais qui tend à montrer que cette équipe est vraiment prévisible. On sait qui va faire quoi et quand.
La stat
0 : le nombre de victoires des Nets contre les équipes avec un bilan comptable positif. La seule autre équipe concernée joue à Philadelphie.
Le joueur à suivre
Brook Lopez : les Nets ont beau l'avoir attendu comme un messie qui allait rééquilibrer le système offensif, son apport est presque discutable tant son jeu est plein de contradictions.
Lopez affiche 2.11 m et sa puissance dans la raquette est une garantie de points. D'ailleurs, il ne shoote que là. Alors comment expliquer une telle incapacité à prendre des rebonds ? Avec seulement 4.8 prises par match, il est le seul pivot de cette taille dans toute la NBA avec un temps de jeu de plus de 25 minutes à ne pas atteindre cinq rebonds. Heureusement que KG et ses 38 balais sont là pour limiter la casse (8.5 prises).
Le pivot semble de moins en moins à l'aise au fil des années en terme de récupération de ballons, et son efficacité aux tirs cette saison est la plus faible de sa carrière (46.9%), tout en commettant 3.3 fautes par match. Certes, sa maladresse est fortement liée à son état physique et il apporte toujours 15 points de moyenne mais pour l'instant, il est plus un facteur nul qu'autre chose.
- Boston constate ses limites
Bilan : 3 – 6 (0-3 cette semaine)
Les invités ont mangé à leur faim au TD Garden cette semaine. À son habitude, Boston a régalé mais s'est fait avoir en fin de rencontre. Face à une équipe du Thunder abordable, les C's ont lâché prise en deuxième mi-temps pour une gifle à 15 points d'écart.
Le grand gala contre Cleveland a ensuite tenu ses promesses, avec un jeu rapide et varié et une explosion offensive dans le troisième quart à faire rager LeBron James (42 à 25 pour les hôtes). La bande à Rondo a affiché sept joueurs à plus de douze points mais dans l'euphorie générale a laissé s'échapper une avance de 17 unités, ne sachant comment maîtriser un King James en mode attaque, et commettant toujours plus d'erreurs.
Les Celtics ont perdu trois fois chez eux parce qu'ils paniquent quand le match leur glisse des doigts : trop de ballons perdus dans le dernier quart face aux Cavs, une maladresse aux lancers-francs contre Phoenix... cette formation a du talent et surprend même les équipes les plus rapides par son jeu enlevé, incarné par un Rajon Rondo qui, plein de non-chalance, flirte chaque soir avec le triple-double.
Boston s'affiche décidément comme la meilleure mauvaise équipe de la ligue.
La stat
3 : cette promotion 2014-15 est seulement la troisième équipe de l'histoire de la ligue à scorer plus de 105 points par match (107.4) tout en tentant moins de 20 lancers-francs (19.8). Les deux autres équipes ? Les Spurs 2014 et les Suns 2006, autant dire le must en termes d'attaque.
Le joueur à suivre
Jared Sullinger : on pourrait certes parler du magicien Rondo dont les stats rappellent le seul Oscar Robertson (10.6, points, 8.4 rebonds, 11.6 passes) mais Jared Sullinger est peut-être l'atout des Celtics le plus prometteur soir après soir. Sa performance est toujours au moins aussi bonne que le reste de l'équipe, et si Boston a perdu trois fois, il a souvent limité la casse. Scoreur à l'arsenal varié, rebondeur solide, bon passeur, il fait surtout preuve d'une grande régularité. On peut presque garantir à chaque match qu'il atteindra voire dépassera ses stats de 15.3 pions, 8.8 prises et 3.2 assists. À l'image de l'effectif, la défense n'est pas son fort mais son rendu offensif en 30 minutes est prometteur. Il est à la fois imposant dans la raquette, et fluide dans sa course. Une future machine à 20-10.
- New York à l'aise nulle part
Bilan : 3 – 9 (1-3 cette semaine)
Ils ont beau essayer, ils n'y arrivent pas. Chez eux comme à l'extérieur, contre des adversaires forts ou faibles, les Knickerbockers finissent toujours par perdre.
On constate pourtant des améliorations : l'attaque commence à s'affirmer avec trois matchs de suite à plus de 100 points, un palier que NY n'avait pas atteint une seule fois depuis le début de l'exercice.
Mais trop de facteurs positifs semblent insignifiants, les hommes de Derek Fisher ont beau souvent mener aux rebonds, ils coulent. Ne pas gâcher de ballons, faire beaucoup de passes décisives, ils coulent toujours.
La victoire face aux Nuggets a stoppé une vilaine série de défaites serrées contre des adversaires abordables (Orlando puis Utah à domicile avec chaque fois deux points d'écart) mais ils ont encore subie une défaite serrée à Milwaukee. Aucune équipe n'a autant de mal à gérer les batailles au coude-à-coude.
Les Knicks ont par ailleurs déjà perdu cinq matchs (sur sept) dans leur Madison Square Garden, personne n'a fait pire et seuls les Lakers en ont fait autant. Difficile de trouver un peu d'espoir quand même la maison n'est pas un avantage.
La stat
42.7 % : le taux de réussite des adversaires de Melo & Co à trois points, le plus élevé du championnat. C'est principalement dans ce domaine que la défense est faillible, plus que dans les autres secteurs du jeu. Pourtant New York ne subit pas vraiment les assauts des snipers ennemis (quinzième de la ligue en tirs longue distance adverses tentés).
Le joueur à suivre
Iman Shumpert
Au cours d'un début de saison bien compliqué avec un Carmelo Anthony à la recherche d'un nouveau rythme et limité par son genou gauche, les Knicks peuvent au moins apprécier l'évolution de leur arrière. Iman Shumpert réussit pour l'instant l'exploit de doubler ses stats en points et passes par rapport à l'an passé avec un temps de jeu identique (13.2 pions, 3.6 passes mais aussi 3.9 rebonds en 27.4 de temps de jeu moyen).
C'est peut-être un signe des difficultés de la formation new-yorkaise à scorer de voir que son poste 2 est également le plus adroit aux tirs avec 52.3 % et un très appréciable 52.9 % à trois points. Shumpert est au passage l'option offensive la plus efficace avec un offensive rating (soit le nombre de points auxquels un joueur participe sur 100 possessions) qui atteint 120 (109 pour Melo).
On a l'impression d'assister à un revirement de style pour sa quatrième année dans la ligue, lui qui était reconnu pour ses capacités défensives notamment pour sa première saison. Aujourd'hui, New York encaisse 1.8 points en plus quand Shumpert est sur le parquet, mais score aussi quatre points de plus.
Le nouveau système n'y est pas pour rien : il profite de l'attraction d'Anthony pour se placer dans les angles et jouer les snipers, mais peut également mener la danse, distribuer le jeu ou dégainer un tir en extension à mi-distance dont il a le secret. Son énergie et sa confiance sont un rare rayon de soleil du côté de Big Apple. Presque tout le monde est remplaçable dans cette équipe, mais Iman Shumpert tend à nous prouver le contraire.
- Philly au fond du gouffre
Bilan : 0 – 10 (0-3 cette semaine)
Certes, les Sixers n'avaient aucune chance lors de cette escapade dans le Texas. Pourtant, ils auront réussi à nous étonner par deux fois. Vendredi dernier, ils ont tenu la distance face aux Rockets pour une défaite à Houston d'un petit point. Une quasi bonne nouvelle mais qui sera passée inaperçue à côté de la prestation catastrophique proposée par Philadelphie la veille à Dallas. 70 à 123, 53 points d'écart, de quoi permettre aux Mavs de battre le record de la victoire la plus large de la franchise. Rien ne rentrait (29.9 % aux tirs, 51.5 % aux lancers-francs), trop de ballons étaient perdus (27), et en face les Mavericks shootaient où ils le voulaient.
Il faut dire que le retour de Michael Carter-Williams a chamboulé le peu de choses qui étaient en place au sein de l'équipe. MCW mène désormais le jeu, tire beaucoup, précipite souvent les choses (14 turnovers en trois matchs), tandis que Tony Wroten doit retourner à son rôle de n°2.
La défaite chez les Spurs (75-100) aura presque été un détail pour une équipe dont l'honneur n'est déjà plus vraiment à chercher.
La stat
40.3 : l'adresse aux tirs des Sixers. Depuis l'introduction du tir à trois points en 1979-80, c'est la deuxième pire de l'histoire de la ligue. (À noter que sur les cinq équipes à avoir rentré moins de 41% de leurs shoots, trois l'ont fait lors de la saison 1998-99, où les joueurs n'étaient pas dans leur meilleure forme suite au lockout).
Le joueur à suivre
Tony Wroten : leader des Sixers jusqu'au retour de Carter-Williams, Wroten du haut de ses 21 ans sait faire deux choses pour marquer : foncer jusqu'au panier, ou tirer à trois points, de préférence à la diagonale gauche du cercle. Il a donc la faiblesse et l'intelligence de ne faire que ça. C'est assez troublant de voir un joueur qui tourne à 19 points de moyenne avec seulement quatre tirs tentés à deux points qui ne soient pas sous le panier ! L'arrière n'a inscrit aucun panier en tête de raquette, baseline, à mi-distance ou en corner 3 de toute la saison. Ce profil a-t-il un avenir ? Wroten est plutôt bon dans ses points forts, notamment en passes, et ses nombreuses pertes de balle sont à mettre à l'actif de la jeunesse et d'une équipe déstructurée. Une chose est sûre, ce joueur ressort du lot.