- Business is business
Nous sommes le dimanche 19 mars 2017, les Los Angeles Clippers reçoivent les Cleveland Cavaliers pour un match qui s’annonce alléchant avec autant de stars dans chaque équipe. Les fans ont très vite déchanté : peu de temps avant la rencontre, ils apprennent que le big three des Cavaliers est au repos. Pas de Kevin Love, ni de Kyrie Irving, ni de LeBron James. Les Clippers gagneront ce match de 30 points et les supporters repartiront chez eux sans avoir vu le squad des Cavaliers au complet.
Il n’en fallait pas plus pour qu’Adam Silver, le big boss de la ligue, ne monte au créneau. Dans un récent mémo envoyé au comité exécutif de la NBA, il pointe du doigt les effets néfastes de ce genre de décisions sur le business.
Cela peut affecter nos fans et nos partenaires économiques, impacter notre réputation et nuire à la perception de notre sport. Avec autant d’enjeux, il est tout simplement inacceptable que le comité exécutif de la ligue ne soit pas impliqué et n’ait pas son mot à dire dans ce type de discussion.
Quand on sait que les droits télévisés générés par la diffusion de la NBA représentent 24 milliards de dollars, on comprend qu’Adam Silver puisse avoir quelques sueurs froides.
Veuillez aussi vous rappeler que, d’après les règles actuelles de cette ligue, les équipes doivent informer le bureau de la NBA, leurs adversaires ainsi que les médias immédiatement après avoir pris la décision qu’un joueur ne jouera pas un match pour être mis au repos. Tout manquement à cette règle sera sévèrement sanctionné.
- La santé des joueurs en jeu ?
82 matchs en saison régulière, et davantage pour les équipes disputant les playoffs, les organismes des joueurs NBA sont mis à rudes épreuves et les blessures nombreuses. Gregg Popovich a été l’un des pionniers de la mise au repos des joueurs majeurs. Lors de la saison 2012-2013, les San Antonio Spurs avait d’ailleurs écopé d’une amende de 250 000 $ pour ne pas avoir fait jouer Danny Green, Tim Duncan, Manu Ginobili et Tony Parker lors d’un match à Miami qui était le dernier d’une série de six rencontres à l’extérieur. A l’époque, c’est David Stern, l’ancien patron de la ligue, qui avait pris la décision de sévir. Il avait alors invoqué le non-respect de la règle visant à prévenir les adversaires et les médias pour justifier son acte, mais avait aussi déclaré que la sanction faisait suite à des répétitions de mises au repos de la part du technicien texan. Ce dernier n’a pas manqué de réagir suite aux dernières déclarations d’Adam Silver.
Nous avons prolongé la carrière des joueurs. C’est un compromis. Vous voulez voir ce gars dans ce match ? Ou vous voulez le voir trois ans de plus ? Vous voulez le voir en playoffs parce qu’il ne s’est pas blessé, peut-être parce qu’il s’est reposé et qu’il jouait beaucoup ?
Désormais ce sont les Cleveland Cavaliers et les Golden State Warriors qui sont dans le viseur. Le 11 mars dernier, les Warriors se déplaçaient sur le parquet des Spurs, le match était retransmis à une heure de forte audience. Sur le terrain, pas de Stephen Curry, ni de Klay Thompson, ni de Draymond Green, ni de Andre Iguodala. Les Warriors s’inclinent de 22 points. Pour se justifier, Steve Kerr, le coach de Golden State, a rappelé qu'au cours des 13 derniers jours avant ce match son équipe avait disputé 8 rencontres dans 8 villes différentes. Steve Kerr avait pris le soin de prévenir les médias quant à son choix.
C’est ma décision, et je pense que c’est la meilleure chose à faire au vue de la façon dont se déroule notre saison, des minutes que les joueurs passent sur le parquet et de la blessure de Kevin Durant. C’est la bonne décision, donc nous la prenons.
A l’approche des playoffs, les équipes déjà qualifiées ne manqueront pas de maintenir leurs stars au repos pour ne pas risquer une blessure de dernière minute. La croisade ne fait que commencer pour Adam Silver.