Tous les ans, des dizaines de joueurs débarquent en NBA et commencent leur aventure dans la cour des grands. Certains parviennent à se faire remarquer rapidement, à l’image de l’homme dont on va parler aujourd’hui. En ce 12 octobre, nous allons rendre hommage à Wilt Chamberlain, décédé il y a 25 ans jour pour jour, en 1999. Depuis deux ans, les trophées individuels sont renommés en hommage à certaines légendes, et celui de Rookie de l'année ne fait pas exception : le Wilt Chamberlain’s Rookie of the Year Award. Et ce n’est pas un hasard si le Big Dipper fut choisi pour donner son nom au trophée : Chamberlain a réalisé la plus grande saison rookie de l’histoire.
Son aventure commence en 1959 chez les Philadelphia Warriors à l’époque, via un territorial pick à l’âge de 23 ans. Alors que le joueur est déjà un peu connu après avoir passé un an avec les Harlem Globetrotters, il fait ses débuts en NBA le 24 octobre 1959. Le début d’une nouvelle ère. Pour son premier match, The Stilt affronte les Knicks au mythique Madison Square Garden. Existe-t-il une meilleure scène pour réaliser des débuts d’anthologie ? La réponse est non et Chamberlain écrit le premier chapitre de sa légende : 43 points et 28 rebonds, en 48 minutes de jeu ! Bien évidemment, cela est la meilleure performance au scoring pour un premier match en carrière. Le seul à avoir scoré plus de 40 points parmi les huits joueurs ayant réalisé un premier match à 30 points ou plus. Le dernier ? Lamar Odom en 1999 ! Pour ses 10 premiers matchs en carrière, le pivot ne chôme pas et enchaîne des performances ahurissantes : 41/40 lors de son troisième match, 30/28 sur la tête de Bill Russell pour le premier affrontement de ce qui deviendra une des plus grandes rivalités de l’histoire, premier match à plus de 50 points, 55, lors de sa huitième rencontre. Ainsi, les Warriors sont à huit victoires et deux défaites. Un départ tonitruant pour la franchise, dans le sillage de leur rookie impressionnant, alors que la saison précédente fut atroce pour l'équipe.
La saison se poursuit avec ce même rythme de croisière et Wilt Chamberlain enchaîne les 20/20 à titre individuel, tandis que l’équipe tourne bien collectivement. Pendant 56 matchs de suite, le pivot scorera minimum 20 points à chaque rencontre, jusqu’à un soir de de février 1960 : victime d’un pépin physique, son match prendra fin après seulement neuf minutes, avec uniquement 5 points et 2 rebonds au compteur. Quelques jours plus tard, le joueur sera de retour, les habitudes également. La saison se termine avec 72 matchs disputés : le Big Dipper ne sera passé sous la barre des 20 points qu’à une seule reprise, le soir de sa blessure, et terminera seulement 10 matchs en ayant attrapé moins de 20 rebonds ! Des statistiques individuelles monumentales pour finir la saison à 37 points et 27 rebonds de moyenne, en 46 minutes sur les parquets. Une folie numérique lui offrant naturellement le titre de Rookie of the Year. Le détail des votes n’est pas disponible, mais il est probable qu’il ait remporté ce trophée à l’unanimité. Bien évidemment, il participe au All Star Game en tant que rookie et surtout, il ne state pas dans le vide : les Warriors sont compétitifs, finissent la saison à 49 victoires, soit 17 de plus que l’année précédente, et avec le deuxième meilleur bilan de la ligue. Ainsi, ce bilan collectif, couplé à ces chiffres improbables permettent à Wilt Chamberlain de faire le doublé en étant également sacré MVP ! Il devient le premier rookie à remporter le titre individuel suprême et il s’impose immédiatement comme le meilleur joueur du monde. En Playoffs, les Philadelphia Warriors vont passer un tour avant de s’incliner en finale de conférence face à des Celtics injouables.
Ainsi, dès ses premiers pas dans la grande ligue, Wilt Chamberlain pose des bases sérieuses qui font instantanément de lui le meilleur joueur du monde. Une année record, ses chiffres n’ont depuis jamais été égalés, laissant une trace indélébile dans l’histoire NBA, où il semble seul et intouchable. La carrière du Big Dipper se poursuivra et il continuera de marquer de son empreinte cette époque à titre individuel, puis rencontrera son premier succès collectif en 1967. Monument de l’histoire du basket, avec un impact monumental sur le jeu et les livres d’histoire, Chamberlain fait encore parler de lui 50 ans après sa retraite et 25 ans après son décès. Une légende comme il y en a très peu.