Dans la pure tradition des meneurs scoreurs, on s'intéresse aujourd'hui à Kemba Walker et Steve Francis. Dotés tous deux d'un handle de malade, on ne compte plus le nombre de chevilles qu'ils ont brisé par leurs cross. Bouffeurs de ballons assumés, ils ont toutefois des parcours diamétralement opposés. Le Hornet nous a habitué cette saison à sortir de la ruche pour piquer son adversaire, tandis que Francis se pique la ruche depuis sa fin carrière. Sylvain crachera tout son venin pour défendre le meneur des Frelons, pendant que David tentera de ne pas se brûler les ailes en plaidant la cause de Stevie Franchise.
- Round 1 : Apport Offensif
David : On parle rarement de la Draft 1999 mais celle-ci contenait un bon lot de talents. Outre Manu Ginobili choppé en toute fin de draft par le flair des Spurs, c'est aussi cette année qu'ont débarqué en NBA Andrei Kirileko, Ron Artest (Oui, Metta World Peace !), Corey Magette, Jason Terry, Shawn Marion, Andre Miller, Rip Hamilton, Lamar Odom et Baron Davis. Du lourd donc mais les deux premiers draftés sont Elton Brand et celui qui nous intéresse aujourd'hui, Steve Francis ! Le gamin venait d'effectuer une seule saison en NCAA avec Maryland pour 17pts, 4.5rds et 4.5pds... bien assez pour taper dans l'oeil des Grizzlies qui le choisissent avec leur pick. Seulement voilà, Francis veut gagner et refuse littéralement de jouer pour Vancouver (Et oui, les Grizzlies n'ont pas toujours été à Memphis). Voilà le meneur tradé contre quelques journey men direction Houston pour faire équipe avec Charles Barkley et Hakeem Olajuwon.
Le transfert paie puisque Francis termine cette première saison en meilleur scoreur des Rockets avec 18pts de moyennes. Il est co-ROY avec Elton Brand et sa carrière semble lancée. Son entente avec Cuttino Mobley et Kelvin Cato débute cette année et perdurera quasiment toute la carrière de Francis... c'est à dire seulement 9 saisons ! Neuf saison à peine donc mais quelles belles saisons. A cette époque, avec des joueurs comme Allen Iverson, Stephen Marbury et bientôt Gilbert Arenas ou Baron Davis, on entre dans cette ère des meneurs ultra explosifs. Steve est un condensé de vitesse et de puissance capable de scorer de n'importe quelle manière tout en distribuant convenablement le ballon. Son style de jeu peu académique électrise les fans mais fait grincer des dents les coachs. Il obtient très vite son surnom de Franchise puisqu'il devient le visage des Rockets pendant quelques années.
Le problème de Francis, c'est qu'il évolue chez des Rockets qui ne sont plus les doubles champions de 1994 et 1995, l'équipe ne vit que par lui pendant des années et Rudy Tomjanovic laisse complètement les clefs de l'équipe à Stevie... qui fait des stats, s'éclate avec Mobley mais ne va pas en playoffs. Francis est grimpé à 20pts de moyennes avec 6 passes et 6 rebonds pour compléter ses stats mais rien n'y fait, les Rockets sont juste nuls. En 2002, les choses devaient changer avec le nouveau coach Jeff Van Gundy et surtout le First Pick de la draft ; Yao Ming. Houston fait peau neuve après l'arrivée du géant chinois. La Franchise change de couleurs et de logo pour adopter celui que l'on connaît aujourd'hui et surtout, Francis doit maintenant faire la passe à son pivot avant tout. Un Big Guy de 2m29 pétri de talents, il faut bien entendu le faire jouer et le scoring de Francis passe à 16pts de moyenne, bien évidemment. Cette saison, Francis ira en playoffs avec Yao... ses seuls playoffs en carrière et il ne passera même pas le premier tour. C'en est trop pour le Staff des Rockets, ils se rendent compte que malgré le talent de Francis, il ne les fera pas gagner... Le meneur est échangé avec Mobley et Cato à Orlando pour faire venir Tracy McGrady. Francis et Mobley cartonnent aux côtés de Grant Hill et Dwight Howard cette saison mais n'iront pas en playoffs malgré de beaux résultats individuels. Franchise est meilleur scoreur de l'équipe avec 21pts de moyennes, sa dernière année au dessus de la barre des 20.
Les blessures gâcheront la fin de carrière de Steve qui se verra baladé entre Orlando, New York et une dernière brève danse à Houston... La carrière de Francis aura été courte pour un joueur de cette trempe.
Sylvain : Natif du Bronx de parents afro-caribéens, Kemba commence l'apprentissage du basket dans la rue. Faisant des ravages dans le plus pur style streetball, les fameux Gauchos de New York vont dégrossir son talent. Puis la Rice High School de Harlem va finir de polir ce jeune diamant. Lors de son année senior, il tourne à 18.2 points et s'apprête à rejoindre la NCAA, le championnat qui va lui donner définitivement ses lettres de noblesse.
Les sirènes de la fac du Connecticut seront les plus convaincantes. A UConn, Walker peaufine son jeu car le meneur a encore beaucoup de déchets, même si son potentiel offensif ne souffre d'aucune contestation. Avec 14.6 points lors de son année sophomore, il montre le bout de son nez avant de complètement exploser en junior. La saison de tous les exploits pour Kemba. Lors du tournoi qualificatif de la Big East, Walker plante un buzzer beater d'anthologie contre Pittsburgh menant les Huskies en demi-finale. Les deux matchs suivants, il marche littéralement sur l'eau pour envoyer sa fac au Tournoi NCAA. Kemba inscrit la bagatelle de 130 points sur ces 5 matchs, un record pour la Big East. Pendant la March Madness, son appétit grandit : après Arizona en amuse-bouche, Kemba s'offre Kentucky en plat de résistance pour finir par Butler en finale. Uconn décroche le titre et Walker logiquement celui de Most Outstanding Player.
Malgré ces performances, son profil pose question : la faiblesse de son tir extérieur pour un joueur hybride poste 1 et 2 rebute pas mal de franchises. Kemba est plus perçu comme un pétard offensif en sortie de banc. C'est pour cette raison qu'il n'est choisi qu'à la 9ème position par Charlotte. Les frelons sont encore les Bobcats à cette époque, pourtant Walker atterrit dans un guêpier. Au sein d'un roster historiquement faible, le rookie ne remporte que 7 victoires sa première saison. Drôle de bizutage ! Certes le lock-out a réduit le nombre de matchs, mais difficile de faire mieux quand votre top scoreur se nomme Gerald Henderson. Pour Kemba, le tournant intervient à la blessure du meneur titulaire DJ Augustin. Il prend alors les rênes de l'équipe pour ne plus les lâcher.
La saison suivante, il termine meilleur marqueur de Charlotte avec quasi 18 points de moyenne. Explosif en pénétration, ses drives sont désormais redoutés par les défenses. Mais, il manque un renfort de poids dans la raquette pour permettre à la franchise de décoller. L'arrivée d'Al Jefferson en 2013 va changer la donne. Le duo fonctionne bien en saison régulière et accroche contre toute attente le wagon des playoffs. Big Al blessé, Kemba ne peut empêcher un sweep contre le Heat malgré un ultime carton de 29 points, qui restera dans l'histoire comme le record en playoffs des Bobcats. Car une ère nouvelle souffle en Caroline du Nord. Charlotte reprend son patronyme originel pour redevenir les Hornets.
Encore balbutiante en 2015, la ruche se met à bourdonner sévère en 2016 avec un Kemba transfiguré. Le renfort de Nicolas Batum lui permet de déléguer la création, l'ancien Husky se concentrant sur la partie scoring. Il dépasse pour la première fois la barre symbolique des 20 points de moyenne avec des pourcentages enfin décents. Il dépasse même Glen Rice au nombre de tirs primés sous les couleurs des Hornets. Le soir du Martin Luther King Day, Kemba s'offre un record de carrière avec 52 points. Une performance qui marque les esprits et lui donne une envergure de possible All Star. Sous son impulsion, Charlotte décroche le sixième spot en playoffs tout en ayant le même bilan que le Heat, troisième. Le Heat justement serait obligé de passer par un Game 7 pour se défaire de l'essaim de frelons mené par Kemba.
Cette saison, le meneur des Hornets a encore passé un palier en shootant à 40% longue distance et en obtenant enfin sa première sélection au All Star Game. Charlotte semble mal engagé pour la post-saison, pas forcément la faute de Kemba, au four et au moulin en attaque avec la meilleure production de sa carrière : 22.7 points.
Résultats : 1-0 pour Francis. L'ancien Rocket n'a pas attendu 5 ans pour atteindre les 20pts de moyennes et faisait partie de scoreurs les plus impressionnants des années 2000.
- Round 2 : Polyvalence et Leadership
David : Des joueur à près de 20pts, 6rbd, 6pds et 1.5ints de moyenne, chaque coach aimerait en avoir un dans son équipe. Plus scoreur que passeur, Francis restait pourtant un meneur très complet capable de prendre le jeu à son compte chaque soir. Gros dunkeur, excellent dribbleur et très bon shooteur également, Francis était un danger permanent sur le terrain, difficile à défendre et complètement imprévisible.
Son manque de réussite collective vient surtout de son entourage, il n'a pas toujours évolué dans les meilleurs conditions car si même si ses coéquipiers avaient du talents, il étaient souvent vieux, blessés ou les deux. Dans de telle circonstances, Steve n'a jamais pu briller après avril et s'est contenté d'être une star en saison régulière.
Sylvain : Kemba est loin du modèle des meneurs passeurs, sa meilleure moyenne en terme d'assists date de 2013 avec 6.1 caviars. Tout n'est pas de sa faute. Depuis quelques saisons, les Hornets n'ont pas vraiment de seconde menace offensive et Walker n'a que peu l'occasion de servir les intérieurs ou ressortir la balle pour des shooteurs. Le travail de création, il le laisse à Nicolas Batum. En vrai combo guard, il excelle en revanche pour gérer le tempo de l'équipe, capable de jouer les dragsters en contre-attaque ou ralentir le rythme pour du jeu placé. Kemba a de loin le meilleur PER (statistique indiquant l'efficacité du joueur) des Hornets avec 20.9, preuve de son importance dans les rouages de l'attaque.
Malgré sa relative petite taille (1m85), Walker pèse dans tous les secteurs du jeu et a déjà réalisé deux triple double dans sa carrière. En défense, sa vitesse en fait un excellent intercepteur. Il est en tête de cette catégorie à Charlotte depuis son arrivée en NBA, avec une saison à plus de 2 steals en 2013.
A défaut d'avoir la carrure d'un vrai Franchise Player, Kemba est la figure de proue des Hornets, le leader par défaut d'une équipe en manque de joueurs charismatiques. Bourreau de travail, son abnégation en match et à l'entraînement sert d'exemple à tout l'essaim de frelons.
Résultats : 1-1, Kemba revient au score grâce à son incroyable boulot pour combler ses lacunes. Le Hornet a épuré son jeu pour gagner en efficacité. Surtout, il se révèle être un leader par l'exemple pour l'équipe, tout le contraire de Francis qui a souvent fait l'objet d'arrestations pour conduite en état d'ivresse et consommation de stupéfiants.
- Round 3 : La technique
David : Combo guard par excellence, Francis est un meneur de 1m90 capable également de jouer second arrière. Il est scoreur avant de distribuer le ballon mais quand on voit son efficacité, on peut comprendre qu'il préfère compter sur ses mains pour marquer plutôt que celles de ses coéquipiers.
A 3pts, il n'est qu'à 34% en carrière mais ses 42% de réussite au shoot sont plutôt correctes pour un extérieur qui shoote autant... souvent face aux meilleurs défenseurs adverses. Cette précision et cette efficacité viennent de la capacité incroyable qu'avait Francis pour se frayer un chemin vers le cercle. Après quelques crossovers et coups de rein dévastateurs, il arrivait souvent à posteriser ses adversaires qui ne pensaient pas que ce marsupilami avait autant de ressources.
Sylvain : À son arrivée en NBA, Kemba est une machine à driver incontrôlable. Sans shoot extérieur fiable à ses débuts, il va chercher ses points directement dans la ruche où son handle fait des ravages. Toujours actif sur le parquet, le meneur des Hornets était l'an passé le second joueur de la Ligue au niveau de la distance parcourue avec plus de 4kms en moyenne. Ses dribbles et ses changements de rythme cassent les chevilles de ses adversaires. Il a d'ailleurs fait du crossover-step back sa piqûre fétiche. Son mouvement signature qui est devenu une arme létale en attaque : après avoir piqué son vis à vis avec un dribble croisé, le Hornet recule d'un pas pour un shoot ouvert mortel.
Et comme Kemba est un acharné du travail, il s'est acheté, depuis peu, un tir extérieur fiable. Un dard de plus à son arsenal offensif désormais bien fourni. Des progrès stupéfiants pour un arrière qui shootait à 36,6% lors de sa saison rookie et qui émerge aujourd'hui à 44,4%. Même courbe pour l'adresse à 3 points puisque Walker artille à 39,9% derrière l'arc cette saison. Depuis le All Star Break, il est même le joueur qui a réussi le plus de tirs primés.
Résultats : 2-1 pour Francis. Steve semble avoir trouvé plus tôt sa maturité technique, ce qui lui a permis d'êttre efficace encore plus rapidement que Kemba en NBA.
- Round 4 : Les distinctions personnelles
David : le trophée de Rookie de l'année 2000, titre qu'il partage avec Elton Brand, est la seule récompense individuelle qu'a obtenu Steve Francis. A coté de ça, il n'a que ses 3 sélections au All-Star Game pour briller et sa prestation au Slam Dunk Contest 2000. Avec Tracy McGrady et Larry Hugues, les 3 joueurs avaient assuré le spectacle face à Vince Carter, bien entendu gagnant du concours.
Sylvain : L'essentiel de son palmarès, Kemba Walker l’a construit avec les Huskies plutôt qu’avec les Hornets. Icône en NCAA, il remporte le Graal universitaire en 2011 tout en étant élu Most Outstanding Player du Final Four. Cette même année, il remporte le titre de MVP du Big East Tournament. Le passage en NBA sera plus dur. Il est quand même invité au Rising Stars Challenge lors de son année rookie et a dû patienter jusqu’à ce mois de février pour retrouver la All Star Game. Dans une conférence Est qui croule sous les meneurs de talent (John Wall, Kyrie Irving, Kyle Lowry, Isaiah Thomas...), Kemba a réussi à gagner sa première sélection au Match des Etoiles. Elu Meilleur Joueur de la Semaine à 5 reprises dans sa carrière, il confirme enfin son potentiel entrevu à la fac. Son match référence reste le Martin Luther King Day de 2016 où le frelon a inscrit 52 points, un record pour cette date si symbolique.
Résultats : 2-2, C'est avec la NCAA qu'on va départager ces deux stars sans titre NBA et au palmarès individuel un peu léger. Champion NCAA et MOP, Kemba égalise dans ce duel.
- Round 5 : Impact sur le basket et vie extra-sportive
David : Un joueur explosif et ultra-kifant à regarder, c'est ce dont se rappellent la plupart des fans. Mais on a aussi tendance à associer Francis avec déchéance, drogue et alcool... souvent sans la moindre preuve. Car Francis s'est souvent défendu en avouant avoir fumé des joints sans pour autant toucher à la drogue dure. Il avoue avoir bu également mais jure de n'avoir jamais dépassé les bornes grâce à son garde-fou, Kelvin Cato, que Steve s'arrangeait pour avoir toujours dans son équipe. Le pivot sortait souvent en soirée avec Franchise et c'est lui qui canalisait le meneur et l'empêchait de faire n'importe quoi... Pas étonnant que Francis demandait toujours à ses Franchises de l'engager avec lui. Toujours est-il que la plupart des accusations contre Francis ne sont que pures spéculations dûes à des photos de lui, semblant affaiblie, qu'il avait affiché sur le net... Francis se défendant d'être un bon père de famille et un joueur respectueux qui a accepté de scorer pour son équipe quand il le fallait ainsi que de passer la balle à Yao quand il le fallait également.
Sylvain : Son enfance dans le Bronx a profondément marqué Kemba qui s'initie à tous les arts de la rue, avec un gros penchant pour la musique et la danse. Ses racines antillaises le conduisent vers la Bogle Dance connue pour ses ondulations du corps inspirées par le mouvement des vagues. Des figures artistiques qui ne sont pas sans rappeler les déhanchés de Kemba sur le parquet quand il part en drive. Tellement ancré à cette Street Culture pendant son adolescence, il se rend à trois reprises à l'Apollo Theater pour participer aux célèbres freestyles de l'émission Showtime at the Apollo. Il ponctue toujours ses chorégraphies en croisant les bras en l'air, pour représenter le "X" de Bronx. Un endroit qui lui colle à la peau, et où il est considéré comme une légende. Au cœur du quartier, le gymnase des Gauchos, patrie des basketteurs new-yorkais en herbe, lui a rendu hommage en hissant une bannière à son nom au plafond. Et Kemba leur rend bien, fidèle à ses racines, il revient chaque année en pèlerinage, notamment pour une veillée à la chandelle en l'honneur d'un pote de lycée tué dans un accident de voiture.
Résultats : 3-2, score final avec une victoire de... Steve Francis. L'ancien meneur des Rockets et du Magic est une icône des années 2000, incontournable à l'époque pour les fans. Comme souvent, l'impact en NBA va à l'avantage du joueur rétro qui a fini sa carrière et donc eu bien plus le temps de marquer les esprits... Il ne fait pourtant aucun doute que Kemba Walker marquera lui-aussi les mémoires à l'avenir !
Article rédigé par Sylvain Hermer et David Kalmes
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Episode 31 : Special Halloween Gheorghe Muresan Vs Boban Marjanovic
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