Festus Ezeli, un ami qui vous veut du mal

Festus Ezeli, un ami qui vous veut du mal

golden state warriors - festus ezeli - stephen curry
Crédit photo : Getty Images

Suite de notre saga des joueurs de l'ombre avec aujourd'hui l'intérieur des Warriors, Festus Ezeli.

Le joueur casse couille. Vous voyez de qui je parle ? Ce mec qui pose des écrans bien durs, qui se bat sur chaque rebond, qui met de l'intensité d'entrée de matchs et dans les moments creux, qu'on oublie un peu en défense et qui nous le fait payer à chaque fois. Lui, c'est Festus Ezeli, l'intérieur des Golden State Warriors. On se foutait bien de sa gueule ces deux dernières saisons quand il faisait tourner les serviettes, squattait le garbage time après que Stephen Curry et Klay Thompson aient creusé l'écart... On l'oubliait même quand en 2013-2014 il réalisait une saison blanche.

 

Mais le clou du spectacle s'est produit en fin de saison passée quand le joueur refusait une extension de contrat de la part des Warriors. On entendait ainsi s'exclamer à la machine à café et dans les vestiaires les traditionnels : "Mais Il est fou lui ?!" ou encore "Avec l'arrivée de Jason Thompson et le contrat de Harrison Barnes à payer, il va finir free-agent et atterir à Philadelphie ce con !". Et pourtant, quelques mois plus tard, Festus Ezeli démontre match après match qu'il a bien eu raison de parier sur lui. Confiant de son talent et de son apport dans le small ball ainsi que dans la santé déplorable d'Andrew Bogut, il est désormais en position de force. 

 

  • Chirurgien

 

Que cela soit en attaque ou en défense, Festus Ezeli est précis. Il reçoit son ordre de mission de la part du coach puis l'exécute avec toute son énergie sans improviser bêtement. 

 

Je m'en fiche de scorer. Gagner, c'est tout ce qui importe pour moi. Je vais aux entraînements, rentre sur le terrain et me bat pour gagner et rien d'autre. Combien de points j'inscris ? Ça n'a aucune importance. Si nous gagnions, cela signifie que j'ai fais mon job.

 

Ces mots confiés au site américain Bleacher Report en disent long sur l'état d'esprit de l'intérieur des Warriors. Ils témoignent d'une mentalité bien loin de la plupart de ses congénères en quête d'argent, de hype et d'accumulation de belles statistiques. Gagner et de tout faire pour y parvenir, Festus Ezeli ne s'écarte jamais de sa devise. Pour permettre à Golden State de s'imposer soir après soir il sait ce qu'il doit faire : prendre des rebonds, assurer des paniers faciles, faciliter les déplacements de Stephen Curry et Klay Thompson, ne jamais se faire dominer par un adversaire. 

 

J'ai quitté le Nigeria pour recevoir une meilleure éducation ici aux États-Unis. Quand j'allais à l'école, je rêvais de devenir médecin.

 

À défaut d'être devenu médecin, Festus Ezeli est devenu un excellent chirurgien des parquets. Son apport en seulement 19 minutes de jeu est colossal : 8,3 points en 19 minutes de jeu avec une réussite de 55%, 115 points générés toutes les 100 possessions, 6,3 rebonds dont 2,4 offensifs, 1,3 contre, 99 points concédés toutes les 100 possessions, pourcentage au tir de ses adversaires directs réduit à 42,7%. Mais au-delà des chiffres, son jeu colle parfaitement à l'identité des Warriors. Malgré ses 2m10 pour 115 kg qui lui permettent de défendre sur les gros intérieurs, le Nigérian est aussi athlétique qu'un ailier. Il est capable de courir vite et de se déplacer facilement sur le terrain en transition. Il offre ainsi un grand nombre d'écrans en transition et permet à Golden State de créer des situations de surnombre en contre-attaque. Sur ses 99 paniers inscrits cette saison, 42 sont le résultat d'une coupe au cours de laquelle sa vitesse et sa lecture du jeu lui donnent le dessus sur son adversaire direct. Dans le jeu sans ballon, Festus Ezeli est en mesure de poser rapidement des écrans voire cascades d'écrans pour aider ses coéquipiers à se démarquer puis d'enchaîner sur une coupe, un renversement ou une isolation. Il s'adapte parfaitement au tempo exigé par Steve Kerr et n'encombre jamais les espaces d'un-contre-un. 

 

Défensivement, il peut tenir sur certaines séquences les ailiers puissants du type LeBron James-Carmelo Anthony, mais également contenir les arrières et meneurs de jeu sur les pick and roll avant de récupérer son vis-à-vis en évitant que celui-ci n'ait un panier facile. Cette capacité à se déplacer et évaluer les décalages en défense est l'une des principales raisons pour laquelle les Warriors sont la 2e équipe à concéder le moins de shoots près du cercle sur pick and roll (5,41 par match).

 

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