Après la perte du double MVP des finales, Kevin Durant, pour au moins une semaine, le public de l'Oracle Arena a eu un moment d'anxiété, de confusion, et même de désespoir. Car comment gagner contre équipe de Houston qui vient de remonter 20 points, James Harden (31pts, 8pds) est dans ses standards de MVP de l'année dernière, Chris Paul (11pts, 6rbds, 6pds) même maladroit pèse énormément par sa combativité sur la rencontre. Avec ce momentum, rien ne semble pouvoir les empêcher d'obtenir cette victoire, si précieuse, qui leur tend les bras. Seule explication, après un discours de DeMarcus Cousins pour calmer tout le monde, les Golden State Warriors viennent de prendre la machine à remonter dans le temps. Nous revoilà en 2015-2016, époque de la domination de Stephen Curry, double MVP, avec son compère Klay Thompson pour jouer les bombardiers de service, d'un Draymond Green en monsieur à tout (très bien) faire. La balle circule, tout le monde est en mouvement à la recherche du décalage, et dès qu'il y a un shoot ouvert, plus aucune hésitation dans la gestuelle. Après un floater, puis un shoot en sortie de dribble de Curry pour maintenir l'équipe devant, le public s'enflamma comme rarement cette saison. Le temps n'est plus à la réflexion, au plan de jeu préétabli, il faut juste jouer. Symbole de cette fin de match, Stephen Curry qui depuis le début de la série semble lent dans ses déplacements, comme fatigué par une saison trop longue (ou trop ennuyeuse), en manque d'adresse (26% à 3pts !), avec en plus quelques pertes de balles évitables, signe 16 points à 5/9 dont 2/3 à 3-pts après la blessure de KD.
Je pense que vous avez vu Steph enclencher un mode différent quand Kevin est sorti. Il savait que les choses allaient passer par lui. Il n’a pas connu une grande soirée jusqu’à ce moment-là, mais il a été brillant dans le dernier quart et nous en avions absolument besoin. Ca m’a rappelé il y a quatre ou cinq ans, avant que Kevin n’arrive. Nous étions grandement dépendants de Steph pour générer l’attaque. Il n’avait plus ce fardeau depuis l’arrivée de Kevin, mais il est clairement capable de le porter quand c’est nécessaire. Et ce soir c’était nécessaire dans le dernier quart - Steve Kerr
Autre symbole, Draymond Green, l'aboyeur a repris son rôle en montrant enfin de la rage, car si Stephen Curry est le leader technique ainsi que le visage de la franchise, Green est la pierre angulaire dans le jeu des Warriors.
Draymond est capital pour nous, que Kevin soit là ou non. Il a toujours été notre moteur émotionnel. C’est le gars qui nous booste. C’est lui qui met le feu aux poudres. Il est constamment au cœur de tout - Steve Kerr
Sans détour, les Houston Rockets, avec un James Harden en mode MVP, sont les grands favoris, même mené 3-2. La série est très serré et Golden State vient de perdre son joueur le plus dominant, peut être même le meilleur joueur de ces playoffs jusqu'ici (en ballotage avec Kawhi Leonard). Mais en observant les attitudes de tous les joueurs pendant le match, et en écoutant les déclarations d'après match, ils semblent impatients de relever ce défi. Avec 3 titres NBA en 4 ans, un 5 majeur de composé de All Star, ainsi qu'un MVP des finales sur le banc, la lassitude des saisons régulières sans saveur, les polémiques, voilà que se présente (enfin?) un challenge à la hauteur de la franchise. Ce sera la première fois depuis longtemps, qu'ils se présenteront dans la peau d'un outsider, seront ils à la hauteur? Réponse, dans la nuit de vendredi à samedi, au Toyota Center pour le match 6.