Opéré d'une hernie en octobre, Rajon Rondo a rejoint le groupe des Pelicans seulement la semaine dernière. Limité en temps de jeu lors de ses deux premières apparitions, le meneur carbure quasiment à plein régime depuis. Articulé autour du tandem intérieur DeMarcus Cousins - Anthony Davis, l'effectif de New Orleans intrigue autant qu'il pose question. Dans la NBA actuelle tournée vers la vitesse et l'adresse, les tours jumelles de NOLA semblent à la fois anachroniques et une alternative possible au small ball. Avec son Q.I. basket sur-développé, Rajon Rondo a eu tout le loisir d'analyser le jeu de ses coéquipiers lors des premières semaines et compte bien sublimer la composition si particulière des Pelicans.
Je n'ai qu'un job à faire : être le meilleur joueur de basket que je puisse. Je suis une extension du coach sur le parquet en tant que meneur, donc je dois tout le temps connaître la position des cinq joueurs sur le terrain. Mes attentes sont assez élevées. Il n'y a pas de limites avec cette équipe sur l'endroit où l'on peut aller. Bien sûr, je ne vais pas dire les playoffs car mes espoirs sont un peu plus grands que cela. Avec le talent que l'on a et la façon dont les gars travaillent, je pense que l'on peut aller très loin.
Peu porté sur le scoring, Rondo n'a, en revanche, pas son pareil pour rendre ses coéquipiers meilleurs, les servir dans de bonnes conditions, dans leurs zones de confort. Son retour va également enlever du poids sur les épaules de Cousins et Davis qui n'auront plus en charge la création de l'équipe et qui pourront retrouver une place plus naturelle sur le parquet. Quant à Jrue Holiday, la troisième lame offensive de l'équipe, son décalage sur certaines séquences au poste 2, facilite ses capacités de scoreur.
Champion avec Boston, Rondo a orchestré avec succès le Big Three celte. Une expérience qui lui sera utile pour aiguiller désormais le one-two punch des Pelicans. A 31 ans, l’ex All Star a le charisme et la vista pour apporter de l’équilibre à NOLA, le point faible des hommes d'Alvin Gentry. Depuis l’arrivée de DMC à New Orleans, le coach présente un bilan de 21 victoires pour 22 défaites. Une stagnation qui ne bénéficie pas à la franchise, puisque Boogie sera free agent cet été. Les Pels ont une obligation de résultats et en ce sens, Rondo peut être le booster tant recherché. Le meneur se conduit en général sur le parquet et n’hésite pas à donner des ordres à ses coéquipiers, comme en témoigne Jrue Holiday dans le Times Picayune :
Il me dit ce que je dois faire. Quand il m’a dit de couper en backdoor, j’ai eu le ballon pour un dunk facile. Cet homme sait ce qu’il fait. La manière dont il fait bouger la balle et sa faculté à nous pousser, c’est vraiment agréable.
Même son de cloche chez DeMarcus Cousins qui retrouve une relation privilégiée avec Rondo, quelques mois après leur association à Sacramento :
Le retour de Rajon allège la charge de beaucoup de gars, je n'ai plus besoin d'être un playmaker comme je l'ai fait dans le passé. Avoir un général sur le parquet comme lui, nous a vraiment manqué en début de saison, ça a fait très mal à l'équipe. Mais, une fois que nous l'aurons à 100%, je pense que nous serons une équipe totalement différente.