Les campagnes de Donovan Mitchell pour le trophée de Rookie de l’Année et de Rudy Gobert pour celui de Meilleur Défenseur sont lancées depuis quelques semaines. Pourtant, l’autre grand artisan de la saison surprise du Jazz, le coach Quin Snyder, se fait plutôt discret. Sans créer le buzz médiatique, le stratège de Salt Lake City s’est imposé comme un nom respecté dans le circuit. Avec la perte de Gordon Hayward en juillet dernier, nombreux étaient les spécialistes à voir le Jazz plonger dans la Conférence Ouest, coincé dans une Northwest Division très relevée (Thunder, Nuggets, Blazers et Timberwolves). Au lieu de cela, les Mormons ont tamponné leur billet pour la postsaison et se battent pour l’avantage du terrain. Un fait encore incroyable quelques semaines en arrière, lorsqu’après une défaite embarrassante contre les Hawks, Utah pointait avec un bilan de 19 victoires pour 28 défaites. Après un run impressionnant de 28 victoires en 33 matchs, l’équipe est désormais quatrième devant des cylindrées comme OKC ou San Antonio.
Le retour de Rudy Gobert a servi d’électrochoc au groupe de Snyder. Avec sa force de dissuasion dans la raquette retrouvée, Snyder a ensuite laissé les clés du camion au rookie Donovan Mitchell en attaque. Une balance parfaite des deux côtés du parquet, puisque le Jazz affiche la 19ème attaque (104.1 inscrits par match) là où il n’était que 28ème l’an dernier. Et comme Snyder a conservé une base défensive ultra-solide, la franchise possède encore le 2ème meilleur Defensive Rating cette saison avec 100.1 points encaissés sur 100 possessions. Des stats qui ne sont pas le fruit du hasard, mais bien l’œuvre du coach d’Utah. A l’instar des Erik Spoelstra, Brad Stevens ou Rick Carlisle, l’entraîneur du Jazz est capable d’obtenir la quintessence de ses joueurs même dans un groupe appauvri en talents. Un coach qui a réussi à faire de Joe Ingles, le meilleur shooteur à 3 points de la Ligue ou qui permet à Ricky Rubio de réaliser la meilleure saison offensive de sa carrière. Pourtant, lorsque le quotidien Deseret News aborde la question du Trophée de Coach de l’Année, Snyder préfère rester discret :
Je ne fais pas vraiment attention à cela quand je l’entends. Pour être honnête, c’est un travail du staff au complet et du job qu’il accomplit avec nos joueurs. Deuxièmement, peut-être plus encore que le reflet réel de notre équipe, l’important c’est comment les gars ont appliqué les consignes. En tant que coach, vous obtenez du crédit pour des choses alors que vous n’avez probablement pas autant fait que cela. La preuve c’est que je suis devant vous en train de parler de l’équipe.
Si les noms de Dwane Casey, Brad Stevens ou Mike d'Antoni sont ceux qui reviennent avec insistance sur le tapis pour le trophée de COY, la candidature de Snyder doit réellement être prise au sérieux. A défaut d'obtenir le titre, le coach a gagné pour de bon l'estime de ses pairs en qualifiant un effectif à qui on prédisait l'enfer.