- LA BIOGRAPHIE
Équipe : Villanova Wildcats (Sophomore)
Âge : 20 ans
Taille : 2m03
Poids : 93 kg
Envergure : 203 cm
Poste : Ailier-Fort / Pivot
Comparaison actuelle : Thaddeus Young
Statistiques 2020/2021 : 15.7 points (49%), 8.5 rebonds et 2.2 passes décisives en 34 minutes par match.
Certaines traditions ont la peau dure. Depuis de nombreuses saisons, la fac de Villanova en NCAA forme certaines des prospects les plus intéressants à observer en vue de la Draft. Ce programme est presque un gage de qualité, comme ses titres de champion NCAA en 2016 et 2018 l’ont prouvé, et comme les joueurs issus de cette élite ont depuis excellé en NBA. On en veut pour preuve l’affrontement entre Bucks et Suns en Finale NBA, où Donte DiVincenzo (blessé en playoffs) et Mikal Bridges figurent parmi les meilleurs défenseurs de cette saison 2020/2021. Le dernier cru issu de ce moule se nomme Jeremiah Robinson-Earl. C’est un prospect suivi depuis de nombreuses années chez l’oncle Sam, issu de la prestigieuse Prep-School de IMG Academy, également sélectionné avec Team USA en U18. Projetté au second tour de la Draft 2020 où il était candidat, il s’était finalement retiré pour faire grimper sa côte dans une saison moins perturbée par le Covid, en vain. Alors Jeremiah Robinson-Earl est-il cette fois prêt pour la grande ligue ? Présentation.
- LES PLUS : LE COMPLEMENT ULTIME
C’est avant tout pour son potentiel défensif que Jeremiah Robinson-Earl devrait parvenir à se frayer un chemin jusque chez les professionnels. Utilisé en tant qu’intérieur chez les Wildcats, ça lui a permis de développer une polyvalence défensive à toute épreuve, notamment sur pick and roll, et on a là un joueur capable de défendre toutes les positions du 1 au 4, avec la possibilité de switcher à souhait ! Son centre de gravité toujours assez bas, bien fléchi sur ses appuis, lui permet de pouvoir suivre de nombreux extérieurs. En ailier-fort, il est réellement intéressant car il peut autant écarter le jeu que rester dans la raquette pour récupérer les rebonds, son domaine de prédilection ! Déjà très professionnel, il n’a aucune faille dans le placement à la retombée du ballon ce qui lui a offert de nombreux doubles-doubles du haut de ses 2m03, avec une envergure pourtant moyenne. Joueur au QI basket au-dessus de la moyenne, Robinson-Earl est meilleur utilisé loin du ballon en attaque, dans des séquences où il va utiliser les espaces laissés, couper au maximum et tenter de récupérer la balle près du cercle pour vite finir, à 67% dans la raquette, hors jeu au poste. C’est aussi un joueur qui peut permettre de finir vite une possession mal embarquée, avec des pick and pop dans lesquels il excelle.
- LES MOINS : LE SPECTRE D’UNE FAIBLE UTILITé
Le souci chez Jeremiah Robinson-Earl, c’est que son profil aura du mal à convaincre des équipes en recherche de talent pur. C’est indéniablement un bon professionnel, mais on ne sent pas sa présence comme indispensable dans le futur. Certes, il est un défenseur polyvalent mais ses lacunes athlétiques ne garantissent aucun boost défensif en sa présence, puisqu’il est plutôt facile à cibler une fois bloqué sous le cercle. Bon pour gêner le porteur, il a aussi une fâcheuse tendance à se jeter sur son vis-à-vis s’il part au drive, et nombre d’attaquants rusés en profiteront pour générer des fautes rapides. Du côté de Villanova, il était très bon au poste, mais la transposition en NBA est impossible tant il ne pourra rien reproduire sur des pivots de plus de 2m10 ! Son irrégularité à trois points peut aussi inquiéter. Il a tout pour devenir un bon shooter, mais il a très mal fini sa seconde saison chez les Wildcats, à 8/25 à trois points sur la fin de saison. La crainte qu’il ne soit pas si à l’aise de loin en dehors de coins du parquet (où il excelle) est réelle. Enfin, pour revenir sur ce sentiment de faible utilité, on ne peut pas compter sur lui en tant que porteur, incapable de se créer son propre tir correctement (6 tentatives sur la saison en sortie de dribble).
- LE MEILLEUR FIT : TORONTO RAPTORS (47ème choix)
Pour être honnête, on n’imagine pas vraiment Jeremiah Robinson-Earl, pourtant brillant à Villanova, devenir un élément essentiel d’une équipe NBA à l’image d’un Mikal Bridges par exemple. Ses lacunes avec le ballon, et son manque d’explosivité font de lui un joueur qui aura du mal à exceller dans un domaine en particulier. En revanche, JRE a toutes les qualités nécessaires pour devenir un très bon profil en sortie de banc, pour maintenir dans un collectif de hauts standards défensifs, et une solution idéale à un bon scoreur de second unit, dans les situations d’urgence. Sur certaines séquences, il pourrait même profiter du jeu small ball NBA pour revenir à son amour du jeu au poste et sanctionner des défenses non-averties. Pour l’heure, on a donc envie de l’envoyer dans une équipe de Toronto qui aura terriblement envie de rehausser son seuil défensif, ce qui a beaucoup fait défauts aux dinos dans leur dernière campagne ratée. En manque de profondeur intérieure, Robinson-Earl constituerait une solution plus polyvalente, à utiliser avec joie pour des extérieurs intelligents comme Kyle Lowry ou Malachi Flynn. Enfin, c’est la régularité de loin qui devrait définir la carrière du prospect de Villanova. Sans tir extérieur plus fiable, il ne survivra pas avec sa seule bonne compréhension du jeu.
- DRAFT 2021
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