- Les équipes
Toronto Raptors :
Le cinq majeur : Kyle Lowry (meneur), DeMar DeRozan (arrière), OG Anunoby (ailier), Serge Ibaka (ailier fort), Jonas Valanciunas (pivot)
Le banc : Delon Wright (meneur), Fred VanVleet (meneur), Norman Powell (arrière), C.J. Miles (ailier), Pascal Siakam (ailier fort), Jakob Poeltl (pivot), Lucas Nogueira (pivot)
Auteurs de la meilleure saison de leur histoire, les Raptors héritent logiquement de la première place de la Conférence Est, ce qui est également une grande première pour la franchise canadienne. Sous l'impulsion d'un DeMar DeRozan qui se démarque très nettement comme étant le leader de cette équipe, les Raptors n'ont jamais été aussi dangereux.
Derrière chaque grande équipe se trouve un grand stratège. Souvent décrié au cours des dernières campagnes, Dwane Casey est aujourd'hui le grand stratège dont cette franchise a cruellement besoin. Le nom du franchise player des Raptors était flou les saisons passées, mais Casey a su laisser les rênes de l'équipe à DeRozan en donnant à Lowry un simple rôle de lieutenant. Preuve de la bonne adaptation orchestrée par ce stratège, le meneur et l'arrière se sont une nouvelle fois retrouvés au All-Star Game ensemble ! Le plus gros du travail était d'entourer DeRozan avec équilibre et efficacité et le moins que l'on puisse dire c'est que c'est une réussite ! Pour se faire, place à la jeunesse avec l'insertion audacieuse du rookie Anunoby dans le cinq de départ, lui qui rend fou le meilleur ailier adverse chaque soir avec ses longs bras.
Après le départ de Cory Joseph on aurait pu penser que le banc prendrait un sacré coup, mais dans ce rôle de back-up à la mène il est parfaitement suppléé par Fred VanVleet. Le dragster assure à la création et fait aussi bien bouger la balle qu'un Cory Joseph. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien si la marque est aussi bien répartie dans la second unit des Raptors !
On parlait plus haut d'équilibre et d'efficacité, et bien que le banc des Raptors soit très jeune, Casey a su construire un effectif cohérent et polyvalent. Preuve en est : Toronto a la quatrième meilleure attaque de la ligue et la septième meilleure défense !
Washington Wizards :
Le cinq majeur : John Wall (meneur), Bradley Beal (arrière), Otto Porter Jr. (ailier), Markieff Morris (ailier fort), Marcin Gortat (pivot)
Le banc : Tomas Satoransky (meneur), Ramon Sessions (meneur), Tim Frazier (meneur), Jodie Meeks (arrière), Kelly Oubre Jr. (ailier), Mike Scott (ailier fort), Ian Mahinmi (pivot), Jason Smith (pivot)
Si les Raptors nous ont tous mis d'accord durant la saison régulière, les Wizards ont fait l'inverse en décevant tout le monde. La campagne 2017-2018 est marquée par l'absence de John Wall sur la moitié de la saison, mais surtout par un manque de régularité assez flagrant. Capables de jouer les yeux dans les yeux face aux plus grands de la ligue, mais aussi capables de se prendre une leçon de basket par des équipes moyennes voire mauvaises, les Wizards vont devoir régler ce problème s'ils veulent avoir une chance face aux Raptors. Il est possible de rejeter la faute sur les nombreuses blessures, mais en playoffs on ne peut plus se cacher et c'est bel et bien yeux dans les yeux qu'il faudra affronter les Dinos !
S'il y a bien une satisfaction cette saison du côté de la capitale c'est sans aucun doute Bradley Beal. En l'absence de John Wall, Beal a porté son équipe à plusieurs reprises tel un véritable patron mais le retour de son meneur va lui enlever une épine du pied à la création et ainsi lui permettre de ne plus être le seul vrai playmaker de l'équipe.
Du côté du banc la satisfaction se prénomme Kelly Oubre Jr. L'excellente progression de l'ailier lui vaut aujourd'hui une place incontestable de sixième homme, rôle dans lequel il est devenu l'un des meilleurs de la ligue. Le banc des Wizards est plus profond que la saison passée grâce à la belle progression là-aussi de Tomas Satoransky et à la présence de Mike Scott. Le frenchie Ian Mahinmi sera utilisé pour faire souffler Gortat, et sur ces courtes séquences il devra à tout prix tenir la baraque car soyons honnêtes, si même Ian se fait marcher dessus par le jeune Jakob Poeltl, le banc des Wizards risque de ne faire qu'acte de présence sur cette série.
- Le duel à suivre : DeMar DeRozan vs Bradley Beal
Oh oui, il est alléchant ce duel ! Les deux meilleurs arrières de la Conférence Est vont s'affronter dans un duel entre deux équipes, mais qui dépendra en grande partie de ces deux joueurs. Les deux franchise players ont été énormes toute la saison, mais c'est maintenant que tout se joue ! Inutile d'être incroyable en saison régulière si c'est pour échouer par la suite en playoffs. Dédicace aux fans des Raptors. Sur la saison les deux arrières ont quasiment les mêmes statistiques avec 23 points, 4 rebonds et 5,2 passes de moyenne pour DeRozan et 22,6 points, 4,4 rebonds, 4,5 passes pour Beal. Difficile de donner l'avantage à l'un des deux dans ce duel, mais une chose est sûre : Bradley Beal est celui qui n'a pas le droit à l'erreur.
En effet, si Beal déraille complètement il sera difficile aux Wizards de créer la surprise en rejoignant le second tour des playoffs, car bien que John Wall soit de retour il manque de rythme et ce n'est assurément pas le banc de Washington qui va dominer celui de Toronto...
- Les faiblesses
A chaque premier tour de playoffs, les confrontations entre le premier de la Conférence et le huitième sont généralement synonyme de sweeps, ou presque. Cependant, sauf énorme surprise, ce ne sera pas le cas sur cette série. Au final la plus grosse faiblesse des Raptors est certainement psychologique. Les Dinos sont connus pour être remarquables en saison régulière avant de s'écrouler en playoffs même lorsqu'ils sont favoris. Cette année ils sont meilleurs que jamais, et si là encore Toronto se transforme en ToronChoke alors il faudra faire bien plus que se remettre en question !
On sait également que l'expérience est essentielle dans une période aussi importante que les playoffs et il est vrai que les banc des Raptors est encore assez jeune. Pas sûr que cela aura une énorme influence sur le résultat final, mais ce n'est pas pour autant négligeable, surtout dans une série qui a de fortes chances d'être serrée.
Du côté de Washington on est fâché avec la régularité, mais cette horrible faiblesse peut vite devenir une grande force. Les Wizards ont prouvé cette saison qu'ils savaient répondre présent lors des grosses confrontations, et si cela continue sur les playoffs alors en effet cela pourrait bien se transformer en véritable force.
Le cas John Wall est plutôt inquiétant. Difficile de savoir si on aura affaire à un meneur All-Star ou à un meneur en manque de rythme, et c'est pourtant sur ce point que la série pourrait se décider.
Dans le jeu pur, le banc est clairement la plus grande faiblesse des Wizards, surtout lorsqu'on le compare à celui des Raptors. La second unit de la capitale va devoir se contenter de limiter les dégâts, car il est difficile de l'imaginer dominer celle de Toronto...
- Les coachs
Dwane Casey était loin de faire l'unanimité lors de ses dernières campagnes, mais force est de constater qu'il a fermé un paquet de bouches cette saison ! Il a su donner des rôles clairs et précis à chacun de ses joueurs, ce qui est finalement la base pour pouvoir rêver de grandeur. Ses rotations sont beaucoup plus cohérentes qu'avant et bien que ses schémas tactiques ne soient pas révolutionnaires, il permet à son équipe de ne plus avancer dans le flou complet.
Difficile de juger le travail de Scott Brooks cette année vu qu'il n'a que très rarement eu l'occasion d'avoir son effectif au complet. Ce qu'on peut malgré tout tirer de cet exercice c'est qu'il a su développer des jeunes comme Kelly Oubre Jr. ou encore Tomas Satoransky et ainsi améliorer son banc. Il était connu pour cette faculté à faire grandir les jeunes pouces quand il était à Oklahoma City et il semble qu'il ait toujours cette facilité. Cependant on peut émettre quelques doutes sur sa légitimité à coacher une équipe qui va en playoffs. Coacher une équipe en construction avec des jeunes pousses à faire grandir, oui ! Coacher une équipe compétitive avec un esprit tactique et stratégique aussi peu développé, non !
- Notre pronostic : 4-2 Toronto Raptors
Les Raptors n'ont clairement pas de quoi se réjouir de ce tirage, mais ils sont incontestablement meilleurs que les Wizards et il va falloir le démontrer ! Les Raptors devront attaquer cette série avec rigueur et concentration car nous ne sommes clairement pas à l'abri d'assister à une surprise...