- Les équipes
Portland Trail Blazers :
Cinq majeur : Damian Lillard (PG), C.J McCollum (SG), Evan Turner (SF), Al-Farouq Aminu (PF), Jusuf Nurkic (C)
Remplaçants : Shabazz Napier (PG), Wade Baldwin IV (PG), Pat Connaughton (SG), Jake Layman (SG), Ed Davis (PF), Caleb Swanigan (PF), Zach Collins (C), Meyers Leonard (C)
Blessé : Moe Harkless (SF)
Les Blazers sur le podium de la conférence Ouest, il fallait la voir venir celle-là. Qui plus est, en ayant seulement 1 victoire de plus que son adversaire au 1er tour. Les Pionniers ont profité de la densité à l'Ouest et d'un habituel rush post All-Star Break pour s'immiscer derrière les indétrônables Rockets et Warriors. Les prémices entrevues avec Jusuf Nurkic l'an passée se sont confirmées cette saison. Le Bosnien est un véritable point d'appui et de fixation dans la raquette et permet de soulager les deux membres du backcourt. Quant à Damian Lillard, il a tout simplement été innarrêtable sur ces deux derniers mois de régulière, à tel point que le meneur est apparu dans la discussion pour le MVP. La réelle différence dans le jeu des Blazers, outre l'intégration de Nurkic, se trouve dans sa propre moitié de terrain. Dame et C.J ont été les premiers à montrer l'exemple, même s'ils ne seront jamais des pitbulls en défense, notamment pour ce dernier. Les joueurs ont enfin compris que mettre des buckets, c'est bien, mais que c'est la défense qui permettait de gagner des matchs. Cette saison, Portland, c'est seulement 103 points encaissés par match contre 108,5 l'an passée, tandis que le niveau d'attaque reste le même (autour des 105 points marqués). Enfin, les Blazers sont menés par l'un des joueurs les plus clutchs de la Ligue. Nul doute que nous aurons droit à quelques instants de Dame Time durant ces playoffs, alors n'oubliez pas de régler vos montres.
New Orleans Pelicans :
Cinq majeur : Rajon Rondo (PG), Jrue Holiday (SG), E'Twaun Moore (SF), Nikola Mirotic (PF), Anthony Davis (C)
Remplaçants : Ian Clark (PG), Jordan Crawford (SG), DeAndre Liggins (SF), Darius Miller (SF), Solomon Hill (SF), Emeka Okafor (C), Cheick Diallo (C)
Blessés : DeMarcus Cousins (C), Alexis Ajinça (C)
Les Pelicans retrouvent les play-offs après deux ans d'absence, pour le plus grand bonheur d'Anthony Davis. Malheureusement, il faudra encore attendre pour voir la première campagne de playoffs de DeMarcus Cousins, son compère du frontcourt se déchirant le tendon d'achille peu avant le All-Star Break. La convalescence de son coéquipier et ami, réveillera la bête furieuse qui sommeillait à l'intérieur du corps d'Anthony Davis. L'ancien Wildcats de Kentucky est passé en mode MVP après le ASG, à la manière d'un Damian Lillard. Que ce soit en attaque ou défense, Davis est omnipotent, comme en atteste son premier triple-double en carrière à base de 25 points 11 rebonds et 10 contres ! Alvin Gentry s'appuie en grande partie sur son franchise-player mais peut également compter sur la rennaissance de Jrue Holiday (19.1 points et 6 assists à quasi 50% au tir) et Rajon Rondo (8.2 points et 8.2 passes), les deux meneurs formant un back-court atypique mais efficace. L'ancien joueur des Warriors, Ian Clark sera à surveiller de près lui aussi. Après un début de saison timide, le meneur termine la régulière en trombe dans un rôle de 6e homme qui semble lui sier à merveille. Alors qu'on aurait pu penser que les Pelicans allaient sombrer après la blessure de DMC, l'effectif s'est soudé autour d'Anthony Davis pour arracher son spot en playoffs. Attention cependant à la Davis dépendance.
- le duel à suivre : Jusuf Nurkic vs anthony davis
La clé de la série reposera bien évidemment sur la capacité des hommes de l'Oregon à contenir le Monosourcil. La tâche qui attend Jusuf Nurkic et ses coéquipiers s'annonce ardue mais le Bosnian Beast aime les défis. Ce dernier est l'un des éléments principaux de la belle saison des Blazers, lui qui sera agent-libre cet été et devra peser dans cette série s'il souhaite recevoir un gros chèque de la part de Neil Olshey. En plus de Nurkic, Davis devrait se frotter à l'ensemble de l'escouade intérieur des Blazers, Terry Stotts essayant sûrement de trouver un Davis stoppeur, si c'est possible qu'un quelconque être humain puisse stopper l'animal. Le Unibrow n'en aura que faire et devrait malgré marcher sur ses adversaires. On est en droit d'attendre un petit 40 points, 20 rebonds et 5 blocks de moyenne. Suffisant pour permettre aux Pelicans de passer ?
- les faiblesses
Ces deux équipes sont des antithèses l'une par rapport à l'autre. La force de l'une est la faiblesse de l'autre et inversement.
Chez les Blazers, le secteur intérieur fait clairement défaut, même si l'arrivée de Jusuf Nurkic l'an dernier, a en partie réglé les problèmes de Portland à ce niveau là. Il n'en reste pas moins que les intérieurs adverses peuvent parfois réaliser de véritables mixtapes dans la peinture du Moda Center. Les Nurkic et Ed Davis, bien qu'énergiques et rugueux, ont souvent un désavantage de taille face à leurs adversaires directes. L'utilisation de Zach Collins pourrait être utile avec ses grands segments même si désavantageux face à un intérieur aussi mobile et technique qu'un meneur.
Du côté des Pels, c'est le spacing qui a souvent été pointé du doigt cette saison. Si il paraît plus évident avec l'absence d'une des deux Twins Towers, il n'en reste pas moins une faiblesse en Louisiane. C'est dans cette optique que les Pelicans ont accueilli à bras ouverts l'arrivée de Nikola Mirotic, le shooteur espagnol. Un autre aspect qui pourrait faire défaut à Alvin Gentry, son banc. Si Ian Clark et le nouvel arrivant Jordan Crawford (dont on a toujours pas compris son éviction en début d'année) sont capable de créer, ça reste léger pour les joutes printanières. On devrait donc avoir droit à 48 minutes de AD à tous les matchs et ça, c'est de l'or en barre.
- les coachs
Cet affrontement est aussi celui de deux coachs souvent chahutés ces dernières années.
Dans l'Oregon, Terry Stotts a transpiré plus d'une fois cette saison suite aux déclarations du proprio de la franchise, Paul Allen. Bien que soutenu par son meilleur joueur, le head-coach des Pionniers depuis 6 ans maintenant n'a pas pas le droit à l'erreur dans ces playoffs et une élimination au 1er tour ferait tâche. Sur le parquet en revanche, la philosophie de Terry Stotts n'a, elle, pas changé. Du shoot longue distance à outrance et aucune hésitation a avoir lorsqu'un gars est ouvert. Sauf que par rapport aux exercices précédents, le roster semble plus complet, plus impliqué. Les joueurs de banc ayant plus de responsabilités, comme en atteste les nouveaux rôles de Napier et Davis. La relation entre Lillard et Nurkic, notamment en début de match, donne de l'alternance au jeu des Blazers, moins prévisible. Son effectif lui permet également de s'adapter et de pouvoir contre-carrer les plans de l'adversaire, demi-terrain ou jeu rapide, rien à foutre pour les potes de Dame Dolla. Concernant la match-up directe, l'ancien joueur de la Chorale de Roanne fera peut-être le choix de laisser le Unibrow faire un massacre dans la peinture de ses protégés afin de pouvoir camisoler et rendre inoffensif le reste de l'équipe des Pelicans.
L'arrivée de DeMarcus Cousins l'an passée a permis d'apaiser la déferlente de critiques que recevait quotidiennement Alvin Gentry. Si le jeu des Pelicans est loin d'être parfait, Alvin Gentry a la chance de posséder des joueurs intelligents, notamment au sein de son cinq majeur avec des passeurs aussi géniaux que Holiday ou Rondo. Le jeu reste malgré tout assez stéréotypé, la tactique principale consistant à donner la balle à Davis au poste, pendant que le reste de l'équipe observe la situation. On peut au moins lui attribuer le mérite que ses Pelicans court et pousse la gonfle sur chaque possession. Logique me direz-vous, en tant qu'ex coach assistant des Warriors. Il n'hésite pas non plus à régulièrement changer son 5 majeur, en fonction des matchs-ups, notamment avec les intégrations de Mirotic ou du revenant Emeka Okafor. En revanche, pour l'organisation tactique sur demi-terrain, on repassera.
- Notre pronostic
Portland Trail Blazers 4 - 2 New Orleans Pelicans
Anthony Davis aura beau être sur un nuage, le collectif des Blazers emmenés par un Damian Lillard de gala et clutch devrait permettre à Portland de franchir cette étape du premier tour.