- Un bilan d'équipe trop faible
6ème à l'Ouest et MVP de la saison ne fusionnent pas et ça depuis la création de la NBA, du moins depuis plus de 30 ans. Parce qu'être MVP c'est avant tout faire gagner son équipe. Alors oui, Russell Westbrook a été abandonné par Kevin Durant et il n'est pas entouré des meilleurs joueurs de la Ligue. Mais Oladipo, Adams, Kanter et les arrivées à l'intersaison font d'Oklahoma une équipe contender. Pourtant on ne gagne pas le titre avec OKC et, malheureusement quand les prétentions d'une franchise se suffisent à une qualification en Playoffs, c'est que le MVP n'est pas dans les rangs. 41-30, bilan de la saison pour Westbrook et les siens, un bilan défendable mais insuffisant par rapport au 50-22 des Rockets. D'autant plus que le Thunder a énormément de difficulté à battre les équipes de haut de classement (bonjour les Warriors). Le dernier MVP à avoir fini en dessous du podium de sa conférence est Moses Malone avec les Rockets pour la saison 1978-79. Il termine 4ème dans une Ligue à 22 équipes.
En face, James Harden se présente avec un bilan de 50 victoires pour 22 défaites et un se place comme un réel prétendant aux finales.
- Un Westbrook en lumière, des coéquipiers dans l'ombre
Souvent répété, jamais réparé. Le problème de Westbrook c'est qu'il sait se mettre en valeur, claquer des énormes triples-doubles et faire gagner des matchs. Mais quand le Marsupilami est dans un mauvais soir, l'équipe perd quasiment à tous les coups. Si l'équipe joue mieux, les joueurs qui entourent le meneur restent limites (Adams 11 pgm / Robertson 6.8 pgm / Oladipo 16 pgm / Kanter 14 pgm). Ceux qui marquent le plus de point s'en remettent essentiellement à leur talent. Enes Kanter a toujours été un monstre offensif. Après rendons à César ce qui appartient à César, Westbrook est le réel moteur de l'équipe. Il distribue des caviars (10,4 pgm) permettant à ses coéquipiers de se montrer. Maintenant, le jeu du Thunder reste très simpliste, on joue énormément à l'intérieur sur Adams, Kanter ou Westbrook en pénétration. Peu de shooteur à longue distance, c'est donc Russell Westbrook quasiment seul qui prend 7 shoots à 3 points par match.
En face, la qualité première de James Harden est la mise en valeur de ses coéquipiers. Il a refait naître de leurs cendres Ryan Anderson et Eric Gordon, éteint aux Pelicans. D'une équipe que l'on voyait sombrer l'année passée, il en a fait un concurrent direct au titre. 11,3 passes décisives par match, les shooteurs de l'équipe se régalent à recevoir les passes splendides du néo-meneur. Si le jeu des Rockets paraît assez élémentaire, il donne à l'équipe une réelle identité.
- Un Westbrook qui tire sur la corde pour être MVP
S'il écrase ses concurrents, sauf James Harden, on a l'impression qu'il en fait souvent trop. Il prend 90 possessions par match, c'est plus que Stephen Curry, Chris Paul ou encore James Harden. Cela peut paraître normal vu que tout repose sur ses épaules, mais déléguer un peu le ballon lui permettrait de souffler et de mettre en place de nouveaux systèmes. Il tire 24 fois per game soit le tiers des shoots de son équipe! Il en réussit 10 shoots en moyenne ce qui lui fait un pourcentage à 42 %, 34 % à longue distance. Juste pour la comparaison avec le futur MVP, James Harden prend 19 shoots par match à 45 %, et 35 % derrière l'arc. Ces nombreuses possessions entrainent aussi de nombreuses pertes de balles, plus de 5 pgm mais sur ce point, James Harden est plus mauvais. On a surtout l'impression qu'il tire sur la corde et qu'il sera juste pour les Playoffs, en fin de match les actions défensives ne se font plus et il perd de la lucidité en attaque, artillant à 3 points ou en pénétrant tout en puissance. Quand ça marche on crie au génie mais en cas contraire, on observe que la débauche d'énergie au long du match (et de la saison) pénalise le meneur en fin de match.
Tous ces reproches sur ce joueur exceptionnel le replacent au rang de second dans la course au MVP. Son bilan tout d'abord, le freinera dans la quête du Graal malgré une bonne position pour une équipe que l'on pronostiquait plus bas. Son manque d'impact sur ses coéquipiers ramènerait le titre de MVP au simple rang d'individualité, et des joueurs comme Kobe Bryant lors de sa saison à 35 points pgm, aurait mérité dans ces cas-là de l'obtenir. En face surtout, il y a le prototype du MVP idéal. James Harden, qui a déjà vu ce titre lui échapper il y a 2 ans face à Curry, est aujourd'hui plus que jamais le favori. Passer d'arrière à meneur, il a révolutionné le jeu des Rockets. L'arrivée de D'Antoni a permis au Barbu de s'épanouir dans un système de jeu qu'il lui convient autant à lui qu'à ses coéquipiers.
Ce soir, le match entre Houston et Oklahoma marquera cette course au MVP. Devant ses fans, Harden continuera de délivrer ses caviars quand Westbrook dunkera de nouveau sur la tronche de Capela. Cette saison a été marquée de leur empreinte par ces 2 monstres mais à la fin, il n'en restera qu'un...et ce sera James