Phoenix Suns 2024-2025 : Enfin l'aboutissement du projet ?

Phoenix Suns 2024-2025 : Enfin l'aboutissement du projet ?

Phoenix Suns - Kevin Durant - Devin Booker - Bradley Beal
Crédit photo : Yahoo sports

Enorme déception l'an passé étant donné le projet mis en place, Phoenix rêve, grâce à un bel été, d'enfin passer le cap et d'aller au bout de ses idées. Est-ce pour cette année ?

  • LA SAISON 2023-2024

 

Quelle déception. Étant donné les attentes, peut-être démesurées du début de saison, on peut considérer la saison des Phoenix Suns comme une déception. Un projet XXL, avec un nouveau propriétaire souhaitant tout faire exploser pour former son big three de rêve avec l'arrivée de Bradley Beal, qui était une des grandes interrogations de la saison dernière. Si tout n'est pas à jeter, loin de là, le bilan final d'une sixième place à l'ouest, à deux longueurs de la huitième, et d'un sweep retentissant en playoffs, fait tâche. 

 

La saison régulière n'a pas été de tout repos. Entre les matchs manqués de Kevin Durant, de Devin Booker et de Bradley Beal, nous n'avons finalement pu voir le trio que pour 860 minutes au total. Pas catastrophique mais pas impressionnant non plus lorsque l'on sait la patience qu'il faut pour construire une équipe fonctionnelle. Cette dernière a pourtant été bonne, voire excellente quand ces derniers étaient sur le terrain. Les trois ont fait une bonne saison, même si l'on peut attendre plus dans l'accès au cercle et dans les pertes de balle (27ème de la ligue avec 13.4%). Devin Booker s'est vraiment présenté comme un patron, capable de créer/mener le jeu et de scorer à foison et de manière efficace, tout en pouvant défendre quand l'effectif autour le lui permettait. KD a fait du KD, comme toujours depuis 15 ans même s'il a légèrement perdu en efficacité (108 de TS+, soit 8% au dessus de la moyenne de la ligue, ce qui reste incroyable) mais a peut être moins pesé sur le collectif globalement et Bradley Beal, parfois encore irrégulier, a tout de même eu quelques difficultés à s'ajuster à son nouveau rôle. 

 

A leurs côtés, Grayson Allen a fait une saison indescriptible tant il a été excellent dans son rôle de cinquième roue du carrosse. Sa réussite incroyable au tir, 46% sur 6 tentatives, en a fait un des meilleurs rôles players de la ligue et il a énormément apporté aussi de l'autre côté du terrain. Malheureusement pour l'équipe, l'apport de Jusuf Nurkic est quant à lui parfois compliqué et l'équipe s'est souvent demandée si elle n'était pas meilleure avec Kevin Durant en pivot. 

Autour de cette construction principale, se trouve le point faible de la saison passé: la profondeur d'effectif. Avec tout l'argent disponible (et même celui non disponible) posé sur le big three, le banc était un des plus faible de NBA et dès la sortie du trio, cela se faisait énormément ressentir. Malgré tout, l'arrivée de Royce O'Neale sur la seconde partie de saison a fait un bien fou. 

De plus, le point faible étant aussi parfois le rebond et la défense intérieure, les Suns ont tiré la pire confrontation possible pour leur qualification in-extremis en playoffs: les Minnesota Timberwolves. Avec 15 points d'écart de moyenne sur quatre matchs, les loups n'ont fait qu'une bouchée de la bande à Booker. Ultra dominée aux rebonds, ultra dominée dans l'agressivité et ultra dominée en défense, l'équipe n'a rien pu faire et les manques ont explosé au grand jour... en espérant qu'ils puissent les corriger pour la saison à venir, avec un nouveau coach ! 

 

Bilan 2022-2023 : 49 victoires – 33 défaites

 

  •  MOUVEMENTS DE L'INTERSAISON

 

Draft : Ryan Dunn, Oso Ighodaro

Départs : Drew Eubanks (Jazz), Eric Gordon (Sixers), David Roddy (Hawks), Frank Vogel (Copacabana)

Arrivées : Tyus Jones, Monte Morris, Mason Plumlee, Mike Budenholzer 

Prolongations: Damion Lee, Josh Okogie, Royce O'Neale, Bol Bol (TW)

 

  • L'EFFECTIF

 

Meneurs : Devin Booker, Tyus Jones, Monte Morris, TyTy Washington (TW), Collin Gillespie (TW)

Arrières : Bradley Beal, Grayson Allen, Damion Lee, Jalen Bridges (TW)

Ailiers : Royce O'Neale, Josh Okogie, Ryan Dunn,

Ailiers forts : Kevin Durant, Oso Ighodaro

Pivots : Jusuf Nurkic, Mason Plumlee, Bol Bol

 

  • LE CINQ MAJEUR

 

PG : Devin Booker  SG : Grayson Allen  SF : Bradley Beal  PF : Kevin Durant   C : Jusuf Nurkic

 

Le cinq majeur reste la grande force de cette équipe. Dès le moment où elle possède sur le terrain, ne serait-ce que Kevin Durant ou Devin Booker, elle sera une équipe qui pourra remporter n'importe quel match. Si de plus, les deux peuvent jouer ensemble et de manière régulière, nul doute que Phoenix jouera pour avoir l'avantage du terrain en playoffs à l'Ouest. 

Avec Booker et Durant qui auront, de manière certaine, un niveau élite, les questions se posent sur les trois postes restants. De par son image et (malheureusement) son contrat, Bradley Beal devrait être titulaire. On espère désormais qu'il arrive à être plus juste dans ce qu'il propose, que ce soit dans son efficacité au scoring mais surtout dans son efficacité balle en main. Ses pertes de balle et son scoring en création peuvent et doivent être plus justes que l'an passé. 

 

Jusuf Nurkic devrait lui aussi garder son poste de titulaire à l'intérieur. Mais attention tout de même à ce qu'il ne baisse pas de niveau sans quoi, voir un Plumlee lui piquer sa place ou plus de KD en 5 n'est pas du tout impossible. Son profil rend le jeu de Phoenix limité en terme de possibilités tactiques. S'il est performant, il jouera, s'il l'est moins, l'équipe s'ajustera pour s'offrir plus de malléabilité. 

On termine avec Grayson Allen qui devrait être titulaire ou au moins, mériterait de l'être étant donné sa saison précédente. Toutefois, un profil comme Royce O'Neale pourrait tout à fait le remplacer. Difficile cependant de se passer d'Allen s'il continue de shooter aussi parfaitement de derrière l'arc, offrant des lignes de drives et plus d'espace dans la raquette aux autres. 

 

  • LE BANC

 

Enorme soucis l'an passé, le banc a été bien complété cet été par James Jones et les dirigeants des Suns. Les ajustements possibles étant donné le peu de marge salariale qu'ils avaient, ont tout de même été extrêmement pertinents. L'apport de Tyus Jones sera primordial en terme de création, derrière les titulaires. Ultra efficace et avec très peu de déchets, il corrigera ce point faible de l'an passé en terme de pertes de balle. Royce O'Neale pourra lui s'occuper des rotations sur les ailes, avec notamment Josh Okogie, et apporter de la dureté et du shoot pour le premier. De plus, les deux peuvent très bien intégrer le cinq en cas de pépin physique. Les apports de Monte Morris, Damion Lee, Bol Bol ou encore peut-être de Frank Kaminsky pourraient être insignifiants mais comme souvent avec ces joueurs, il en suffit d'un seul faisant une bonne saison pour réellement devenir une rotation pertinente, utile voire facteur X assez rapidement. 

 

Pour terminer, Mason Plumlee sera fondamental sur les rotations tout de même assez limitées à l'intérieur. Il apportera ce qu'il a toujours fait, du petit scoring proche du cercle, quelques rebonds et une petite création non négligeable par moments. A voir si le rookie Ighodaro peut lui piquer des minutes. 

 

  • LE JOUEUR À SUIVRE : Bradley Beal

 

Comme nous l'avons dit plus haut, nous n'avons aucun doute sur les performances de Kevin Durant et Devin Booker. Cependant, pour avoir un big three, il faut un troisième gros joueur et Beal n'a pas été cela l'an passé. Forcément perturbé par les blessures et son changement de rôle, il a malgré tout été bien loin de ce qu'il a pu être par le passé et de ce que lui demande son contrat. Beal doit s'ajuster dans ce qu'il doit proposer sur un terrain et dans son efficacité. Il doit, comme l'an passé, prendre plus de tirs off-ball, voire dans le corner (10% l'an passé) car c'est un domaine où il peut être efficace, s'il accepte de le faire. Il a de plus, l'an passé, été performant sur tirs extérieurs quand il en prenait des bons et donc, doit poursuivre dans ce sens. Le domaine où il doit  montrer une progression (ou plutôt un retour à la normal) est dans ses pertes de balle. Avec 14 % de turnovers, il a clairement peiné dans ce domaine et a pénalisé son équipe qui dépendait de lui dans cette création. Il doit et peut faire mieux. 

 

Avec une année de plus dans les jambes, et s'il n'est pas blessé car c'est une variable de plus en plus importante pour lui, Beal devrait retrouver un équilibre plus important, ce qui aiderait énormément les Suns. Y arrivera-t-il ? 

 

  • LES PLUS

 

- Le Big Three, malgré tout toujours impactant dans un match

- L'apport de Mike Bundenholzer, nouveau coach, qui a toujours été performant en saison régulière

- Plus de rôles players élites dans leur styles. Permettra plus de possibilités tactiques. 

- Le côté élite à mi-distance

 

  • LES MOINS

 

- Les blessures et le temps joué ensemble par le trio, variable fondamental de la réussite mais question qu'il faut se poser étant donné l'historique

- Les pertes de balle qui doivent être corrigées

- Le choix des tirs. Bien que ultra élité et donc tout de même rentable, Phoenix joue peu dans les tirs qui sont les plus rentables: les tirs au cercle et les trois points où la fréquence était très faible. 

- Une division et donc une concurrence difficile. 

- Une masse salariale colossale qui empêchera tout ajustement en saison

 

  • BILAN PRÉVISIONNEL

 

Nous voyons les Phoenix Suns tout de même performant en saison régulière, mais avec peu de différence par rapport à l'an passé. L'équipe ne devrait pas, malgré la force de son duo avec KD et Booker, jouer le top 3 à l'Ouest et visera dans le scénario idéal l'avantage du terrain en playoffs. On imagine plutôt les Suns vers la cinquième ou sixième place, comme l'an passé. Si la violence du premier tour de l'année dernière est impensable à revoir cette année, il parait tout de même compliqué de voir les Suns aller au bout à l'Ouest, étant donné la concurrence avec des équipes plus profondes et plus complètes qu'eux.