Le coach Dwane Casey l'avait annoncé avant la reprise de la saison : les Raptors vont jouer différemment en partageant beaucoup plus la balle et en développant des jeunes joueurs. Les départs cet été de Patrick Patterson, PJ Tucker, DeMarre Carroll et Cory Joseph n'ont pas été réellement remplacé. La direction a préféré miser sur des prospects internationaux comme l'anglais OG Anunoby, l'autrichien Jakob Poeltl et le camerounais Pascal Siakam. Un pari pour l'instant payant puisque les Canadiens pointent à la seconde place de la Conférence Est avec 11 victoires pour 6 défaites.
Dans ces rotations complètement remodelées, Pascal Siakam est désormais le joueur le plus utilisé en sortie de banc (21 minutes) et le quatrième Raptors a avoir joué le plus de minutes cette saison. Et pour cause, le sophomore impulse une énergie communicative au reste du groupe. Limité techniquement, Siakam a compris qu'il devrait se battre deux fois plus que les autres pour avoir sa place en NBA. Résultat, le camerounais se multiplie aux quatre coins du parquet, assurant en défense et débordant d'activité en attaque. Son Net Rating (différence de points pour son équipe sur 100 possessions) de + 4,3 points témoigne bien de l'importance qu'a pris Siakam cette saison à Toronto. Au delà des stats, c'est bien l'attitude positive de l'intérieur qui contamine les autres joueurs, comme le confirme son coéquipier Fred Van Vleet :
Il est très rare qu'un joueur avec un tel niveau d'athlétisme l'utilise à 100% du temps. C'est vraiment ce qui le rend spécial. Il y a beaucoup d'athlètes comme lui en NBA, mais il y en a très peu qui survole le parquet à chaque possession. Sa condition physique est incroyable. Il ne semble jamais fatigué. Il dépasse les autres en vitesse et travaille plus dur qu'eux.
Son éthique de travail irréprochable a séduit le coach des Raptors. Son entrée en jeu fait souvent office de détonateur pour l'équipe qui joue plus vite avec lui. Lors de l'affrontement dimanche dernier contre Washington, un concurrent direct à l'Est, Siakam a sonné le réveil des Canadiens grâce à son activité. L'autre force de Pascal c'est de se concentrer sur les choses qu'il sait faire : ne pas forcer les tirs (54,9% de réussite), boxer au rebond (4.4 prises) et gêner l'adversaire par son envergure. Dwane Casey rend également hommage au poumon des Raptors dans le Toronto Star :
Je le dis depuis deux ou trois semaines, il joue aussi bien que n'importe qui en ce moment, juste avec sa vitesse, son coeur et son souci des détails. Quand il switche sur des gars plus petits, il fait un sacré boulot en restant concentré sur la balle et en contenant son adversaire. Sa principale qualité c'est sa capacité à courir dans les deux sens. Cela peut paraître insignifiant, mais peu de joueurs ont la volonté de courir comme lui le fait. Il se concentre là dessus. Son cadeau, c'est son moteur.