- La saison 2023-2024
En Louisiane, la Nouvelle-Orléans avance doucement mais sûrement dans son développement. Les fondations de cette équipe sont bien établies, entre l’expérience de joueurs confirmés comme Brandon Ingram et CJ McCollum, et le potentiel de jeunes talents comme Hawkins, Jones et Murphy III. Jonas Valanciunas a vu son temps de jeu baisser au fur et à mesure de la saison. La direction des Pelicans a-t-elle déjà l’intention de modifier son style de jeu ? Possiblement au vu de l’explosion des rookies. De plus, l'idée d'utiliser davantage Zion Williamson comme pivot mobile et puissant mûri dans l'esprit de Willie Green tout au long de l’année.
Talentueuse, l’équipe de Louisiane pointe à la septième place de la Conférence en fin de saison, avec un pourcentage de victoire de 59,8%. Une légère amélioration puisqu’en 2023, ils finiront avec 51,2%. Après une victoire difficile contre les Lakers en play-in, ils accèdent aux playoffs et rencontrent l’éblouissante formation d’OKC. Éliminés 4-0 dès le premier tour des playoffs par le Thunder, les Pelicans ont encore beaucoup à prouver dans la rude conférence Ouest.
Bilan 2023-2024 : 49 victoires - 33 défaites
- Mouvements de l’intersaison
Draft : Yves Missi (pick 21)
Départs : Jonas Valanciunas (Washington Wiazrds), Naji Marshall (Dallas Mavericks), Larry Nance Jr (Atlanta Hawks), Cody Zeller (Atlanta Hawks), Dyson Daniels (Atlanta Hawks), E.J. Liddell (Chicago Bulls)
Arrivées : Dejounte Murray, Daniel Theis, Javonte Green, Antonio Reeves
- L'effectif
Meneurs : Dejounte Murray, Jose Alvarado
Arrières : C. J. McCollum, Jordan Hawkins, Antonio Reeves
Ailiers : Brandon Ingram, Herbert Jones, Javonte Green, Matt Ryan, Jamal Cain, Malcolm Hill
Ailiers forts : Zion Williamson, Trey Murphy III, Jeremiah Robinson-Earl
Pivots : Daniel Theis, Karlo Matkovic, Yves Missi, Trey Jemison
Les ajustements réalisés cet été durant la Free Agency pourraient révéler des éléments clés du futur style de jeu préconisé par Willie Green. En se séparant de Jonas Valanciunas, les Pelicans auront ainsi la possibilité d'adopter un style de jeu plus rythmé. De plus, avec l'ajout de Dejounte Murray, chaque titulaire pourra évoluer à son poste de prédilection, ce qui améliorera la profondeur du banc.
Au fur et à mesure de la saison, le coach des Pelicans devra sûrement prendre des décisions difficiles. En effet, compte tenu du potentiel de Hawkins, Jones et Murphy III, l'équilibre de l'effectif actuel pourrait en être totalement modifié.
En somme, ce roster possède un potentiel immense. Mais pour l’instant, les hommes de Willie Green n’ont pas su afficher toute la mesure de leurs ambitions.
- Le cinq majeur
PG : Dejounte Murray SG : C. J. McCollum SF : Brandon Ingram PF : Zion Williamson C : Daniel Theis
Avec l'arrivée de Dejounte Murray, Willie Green et les Pelicans peuvent désormais s'appuyer sur un meneur de formation, permettant à CJ McCollum de reprendre son poste de prédilection à l'arrière. L'équipe se dote ainsi d'un back-court solide, combinant à la fois jeunesse et expérience.
Avec 9 assists de moyenne par match lors de la saison 2021 à San Antonio, l’ancien meneur des Spurs a montré qu’il pouvait être un passeur redoutable lorsque ses coéquipiers étaient en réussite. Fort de son efficacité dans le mid-range, McCollum brille également à trois points avec 40 % de réussite en carrière, rendant son jeu sans ballon un véritable casse-tête pour les défenses adverses. Rappelons que Murray et McCollum affichaient respectivement 22,5 et 21 points par match la saison dernière, de quoi constituer un redoutable duo offensif.
Sur les ailes, entre Zion Williamson et Brandon Ingram, les postes 3 et 4 devraient être verrouillés, sauf si ajustement du coach avec de nouvelle idées comme celle de décaler The Beast au poste de pivot. Durant la saison dernière, Jonas Valanciunas avait vu son temps de jeu limité au fur et à mesure de la saison, passant de 28 à seulement 18 minutes au mois de mars. Observer Zion jouer dans une équipe avec un spacing plus adapté, lui permettant d’être le seul joueur dans la raquette pourrait être intéressant. Auteur d’une saison réussie à 22,9 points, 5,8 rebonds et 5 passes, il peut encore progresser, notamment aux lancers francs (69,5% en carrière) et à trois points (34,1%). Bien qu'il excelle offensivement, la défense et le rebond sont des domaines où des progrès sont encore attendus.
Malgré son leadership croissant au sein des Pelicans, et des stats toujours aussi correctes (21 pts - 5 rebonds - 6 passes), Brandon Ingram âgé de 27 ans - seulement - n’a pas réussi à trouver un terrain d’entente avec sa direction concernant la prolongation d’un nouveau contrat. Un trade sera peut-être l’une des grandes actualités de la prochaine free agency. Attaquant d’exception, le « mini KD » a également loupé le camp organisé par les Pelicans, en Californie. La brèche serait-elle déjà allumée dans le Wild Wild West ? De plus, L’émergence d’un joueur comme Trey Murphy III soulève aussi des questions sur l’avenir de Durag B.I sous le maillot de la Nouvelle Orléans. Quelle sera la place d’Ingram dans le futur projet des Pelicans ? Réponse d’ici quelques semaines.
Enfin, le nouvel intérieur de l'équipe, Daniel Theis, aura la responsabilité des tâches ingrates, s'appuyant sur ses qualités physiques et son engagement constant.
- Le banc
Sous l'impulsion de Trey Murphy III et Herb Jones, le banc des Pelicans semble plus solide cette année, bénéficiant de l'expérience acquise la saison dernière.
Sélectionné avec le 14ème choix de la Draft 2023, Jordan Hawkins s'affirme comme l'une des satisfactions de la saison dernière à New Orleans, et tout porte à croire que son développement au sein de la franchise va continuer.
En complément, des joueurs tels que José Alvarado, Jeremiah Robinson-Earl, Javonte Green et Matt Ryan ont montré, à travers leurs expériences précédentes, qu'ils sont des éléments efficaces.
Concernant le développement de jeunes joueurs, le staff aura également du travail. Notamment dans le secteur intérieur composé de Yves Missi, Karlo Matkovic et Trey Jemison. Les deux premiers, draftés aux positions 21 et 52 lors de la Draft 2024, auront peut-être l’occasion de se montrer et d'acquérir de l'expérience, tout en bénéficiant des conseils de Daniel Theis. Sous le maillot des Grizzlies l'année dernière, Trey Jemison a montré des séquences intéressantes avec une moyenne de 7,4 points et 5,8 rebonds en 25 minutes.
Antonio Reeves, le rookie récemment transféré du Magic aux Pelicans, est un véritable scoreur. Lors de ses cinq derniers matchs avec les Kentucky Wildcats, il a marqué 27 points à trois reprises. De plus, il établit son nouveau record personnel en scorant 37 points le 4 mars 2023. Sa capacité à scorer en fait un atout précieux pour les Pelicans.
- Le joueur à suivre : Zion Williamson
71. Voilà le nombre de matchs auxquels Zion a participé durant la saison dernière . Une légère diminution des stats (22 points par match au lieu de 26 en 2022-2023), compensée par une hausse du nombre de minutes sur le terrain, enfin ! Le natif de North Carolina est tout près de boucler une saison pleine, en 2024. Lorsqu'il est sur le terrain, les Pelicans montent en puissance et surclassent souvent de nombreux rivaux.
Lors du play-in contre les Lakers, il a livré une performance extraordinaire avec des statistiques qui font froid dans le dos (40 points, 11 rebonds, 5 passes) et une évaluation finale de 42. Victime d’une blessure aux ischio-jambiers à la fin de cette confrontation, Zhanos a dû déclarer forfait pour la suite des playoffs. Depuis, il a passé plusieurs semaines à se remettre de cette blessure et visiblement il est en forme.
Annoncé à 127,5 kg (281 lbs), Zion apparaît plus affuté que jamais, de bonne augure pour NOLA. Historiquement, les Pelicans ont gagné environ 60% de leurs matchs lorsqu’il joue, contre un taux de victoire inférieur à 40% en son absence. Après avoir signé une extension de contrat de près de 200 millions de dollars sur cinq ans, cette saison s’annonce déjà cruciale pour le talentueux joueur de Louisiane.
- Les plus
Un cinq majeur solide
Sur le papier, cette équipe est captivante et donne envie d’être regarder. Murray est un excellent défenseur, l’un des meilleurs facilitateurs de la ligue et il peut aisément diriger une attaque. Le talent offensif de McCollum, Ingram et Zion est incontestable. On espère les voir jouer une saison complète ensemble afin de renforcer leurs automatismes et ainsi aborder les playoffs avec de solides connexions. Joueur fiable et polyvalent, souvent utilisé pour sa défense, Daniel Theis aura pour rôle clé de sécuriser la raquette et de dominer au rebond.
Un secteur offensif effrayant
En forme, les joueurs de NOLA vont donner du fil à retordre à leurs adversaires. S'ils parviennent à installer leurs systèmes et à offrir un spacing efficace en demi-terrain, ils pourront se créer de nombreuses occasions de scorer. Dans l'effectif, trois joueurs affichent une moyenne de plus de 19 points par match en carrière (McCollum, Ingram et Zion - ce dernier avec 24 pts), tandis que Dejounte Murray tourne à 15,4 points par match. Au regard de leur saison passée, Herb Jones, Jordan Hawkins et Trey Murphy III pourraient bien améliorer leurs chiffres au scoring.
Une profondeur de banc améliorée
Du potentiel surtout, c’est ce qu’il faut retenir des remplaçants de NOLA. La bonne nouvelle, c'est que presque tous les postes sont renforcés par un ou même plusieurs joueurs de bon niveau. L’ajout d’un troisième meneur derrière Murray et Alvarado pourrait faire du bien - en cas de blessure - . Les pivots rookie Karlo Matkovic et Yves Missi auront l’occasion de se montrer, après avoir montré de belles séquences en Summer League. Quoi qu'il en soit, chaque remplaçant aura un rôle à jouer dans une saison qui s'annonce longue, surtout si les Pelicans atteignent les playoffs. Petit bémol : à l'exception de Javonte Green, aucun des remplaçants n’a plus de trois saisons NBA à son actif. C'est peut-être l’un des seuls points négatifs du banc.
- Les moins
Un secteur intérieur inexpérimenté
L’arrivée de Daniel Theis compense la perte de Jonas Valanciunas, auteur d’une dernière saison pleine (12,2 points, 2,1 passes décisives, 8,8 rebonds et 0,8 contre en 23,5 minutes). Cependant, ses statistiques personnelles en carrière restent modestes, le pivot affichant 7,5 pts et 4,9 rebonds en 19,5 minutes. Toutefois, le géant allemand emmène avec lui sa précieuse expérience du haut niveau : troisième au championnat du monde 2022 puis médaille d’or à la coupe du monde 2023. Derrière lui, c’est plutôt maigre. Le manque criant d’expérience des back-ups (Matkovic, Missi et Jemison) pourrait être un handicap face à des équipes redoutables en saison, et également en playoffs.
La ‘Zion’ dépendance
Depuis maintenant 2 ans, quand il est en forme, les Pelicans dominent régulièrement leurs adversaires. En 2023, quand il est sur le parquet, la Nouvelle Orleans fait partie du top 4 à l’Ouest. Cette année, il a été clair que les Pelicans ont souffert lors des quelques matchs où il n’était pas présent. Face à OKC, les coéquipiers de Zion ont été rapidement éliminés (4-0), subissant même une défaite de 32 points dans le match 2. Aurions-nous pu envisager un autre résultat si Zhanos avait été sur le terrain ? Certainement…
Le manque d’expérience du très haut niveau
L'un des points à souligner concernant cet effectif est qu'aucun joueur n’a participé à une finale NBA. L’ajout d’un joueur de banc expérimenté, capable de transmettre une culture de la gagne et une solide éthique de travail, aurait permis au groupe de gagner en expérience. Un vétéran toujours en activité aurait pu être une solution. N'oublions pas que, depuis la création de la franchise en 2002, les Pelicans n'ont atteint les demi-finales de conférence qu'à deux reprises…
La fin d’un cycle ?
Peut-on envisager cette option si le projet n’arrive pas à décoller d’ici la saison prochaine ? Envisageons que Brandon Ingram ou C.J. McCollum fassent leurs bagages, ou que Zion subisse une nouvelle blessure pendant la saison, et cela entraînerait d’importantes incertitudes. Fort heureusement, les Pels peuvent compter sur de jeunes joueurs au potentiel élevé, tels que Jordan Hawkins, Trey Murphy III, Herb Jones et le rookie Antonio Reeves. Affaire à suivre…
- Bilan prévisionnel : 46 victoires/36 défaites
Comment se prononcer avec une équipe aussi instable que les Pels ? Sans Zion, l’équipe lutte souvent pour une place en play-in, alors que quand il est en pleine forme, elle a le potentiel d’atteindre le top 3 à l’Ouest. Malgré un manque criant d’expérience en playoffs, l’équipe de NOLA pourrait tout de même espérer atteindre le premier voir le deuxième tour des phases finales. Et pourquoi pas plus si l’équipe explose son plafond de verre ?
Rappelons également que les Pelicans ont annoncé plusieurs changements organisationnels, notamment des promotions et des embauches. Les Pelicans ont recruté de nombreux membres du personnel pour la saison à venir, notamment Swin Cash (vice-présidente senior des opérations de basket-ball), et Rohan Ramadas (directeur principal de l'analyse et de l'innovation). Ils ont également confirmé l'embauche de Jodie Meeks et Greg Monroe dans l'équipe d'entraîneurs de Willie Green. Le premier sera chargé d'aider les joueurs à développer leurs tirs tandis que le second encadrera les jeunes pivots de l’effectif.
On espère en tout cas que le projet des Pelicans s’emballera dans les mois à venir, car sur le papier, cette formation a de quoi susciter l'enthousiasme.