- AVANT MATCH
On a senti la foule très chaude très vite dans les travées de l’AccorHotels Arena de Paris Bercy. Pour ce premier show NBA de l’histoire en France, la foule a très vite commencé à faire du bruit, beaucoup de bruit. De l’électricité dans l’air enivrante, à en faire oublier qu’on vivait devant nos yeux un ‘’simple match de saison régulière’’. La foule lance un clapping lorsque le buzzer de l’échauffement arrive à son terme. La France le voulait, la France l’a eu. La NBA est à Paris. La NBA a aussi eu la bonne idée d’écouter sa communauté, en invitant le guitariste Waxx très suivi sur les réseaux sociaux par les fans de Basket français. Son interprétation de l’hymne français façon ‘’hard-rock’’ lança parfaitement la fête. L’ovation réservée à Nicolas Batum cassa tous les tympans
- PREMIER QUART TEMPS
Terry Rozier restera dans l’histoire comme le premier jouer à avoir marqué un panier à Bercy ! Le back-court des Hornets est en feu dès le début du match ! Scary Terry et Devonte’ Graham plantent 3 tirs à 3 points d’affilée, dont un avec une faute. L’intégralité des 12 premiers points de Charlotte viennent de son actif ! Dans un étrange duel d’extérieurs, Eric Bledsoe répond au duo avec des drives contestés réussis brillamment pour maintenir les siens dans le match. Son pivot Brook Lopez l’aide dans cette entreprise avec deux tirs à 3 points d’affilée qui permettent aux Bucks de recoller. On notera que Kyle Korver a obtenu une belle ovation à son entrée sur le parquet. Le public français connaisseur lui rend hommage pour sa belle carrière. Ce match est à l’image de la NBA moderne, un grand concours à 3 points et ce sont les Hornets qui tirent leur épingle du jeu. Assis à côté d’un journaliste américain de Brooklyn, il me confiera à la fin de ce premier quart-temps que l’ambiance était bien plus chaude que lors d’un match de saison régulière classique. Une ambiance qui est encore montée d’un cran lors de la présentation à la foule de Sam Perkins, Dikembe Mutombo et Kareem Abdul-Jabar à la fin de ce quart-temps !
- SECOND QUART TEMPS
Dès le début du second quart-temps, les Hornets repartent de plus belle avec Terry Rozier qui ajoute un nouveau tir extérieur avec la faute ! Aucune solution pour les Bucks face au back-court enflammé des Hornets. La NBA à Paris ce sont aussi des choses qu’on ne voit jamais, comme lorsque Marvin Williams casse les chevilles de Giannis Antetokounmpo sur un simple drive dans le second quart-temps ! D’un point de vue basket, on a droit à une première mi-temps totalement lambda, et le lay-up ouvert raté de Terry Rozier nous rappelle que les Hornets vivent une période noire. Pourtant, ce sont bien eux qui mènent au score, davantage grâce à des Bucks incapables de développer leur jeu offensif, et pas assez agressifs en défense. Le nombre de ballons perdus chez Milwaukee est bien trop nombreux pour espérer l’emporter contre des Hornets en feu du parking. Eric Bledsoe se révèle être un leader au scoring inattendu pour Milwaukee. Par des exploits individuels, il laisse son équipe espérer un retour. L’indiscipline des Hornets les empêche de prendre le large, et va offrir trop de points aux Bucks avant la mi-temps. Giannis Antetokounmpo doit alors lancer la révolte d’un dunk rageur sur Cody Zeller juste avant la mi-temps, suivi d’un contre tout autant sauvage sur ce même malheureux, injustement signalé illégal. Le temps fort de la mi-temps vient conclure cette dernière lorsque Ersan Ilyasova part au lay-up. Naïf, il est opposé au très bondissant Malik Monk qui fait bondir tout le public parisien par la même occasion !
- MI-TEMPS
Les Bucks sont menés par des Hornets audacieux (55-50) à la mi-temps de ce match à marquer d’une pierre blanche. Le contexte inhabituel de l’AccorHotels Arena joue un mauvais tour aux habitudes de ces stars NBA qui déjouent. La meilleure équipe de la ligue se retrouve étonnamment maladroite en attaque autant à la création (ballons perdus par dizaines) qu’à la finition (pas d’adresse extérieure). De l’autre côté, les Hornets en profitent et jouent crânement leur chance. Sans pour autant être géniaux, ils se reposent sur les exploits de leurs deux extérieurs de poche (Devonte’ Graham, Terry Rozier) qui ont fait le trou tôt dans le match. Il faut cependant admettre que comme les matchs à Mexico City ou à Londres, ce NBA Paris Game ne donne pas deux équipes avec une intensité phénoménale chose compréhensible lorsqu’on éloigne autant ces joueurs minutés loin de leurs bases.
- TROISIèME QUART TEMPS
La seconde mi-temps repart sur les mêmes bases. Les deux équipes se cherchent dans ce que notre ami de Brooklyn assis à notre droite nous décrit de ‘’Tuesday night game’’ comme pour dire que ce match est tout à fait lambda du point de vue de son intensité. Giannis Antetokounmpo prend un peu plus le scoring en charge et malgré les pertes de balles qui continuent de pleuvoir, les Bucks reviennent dans le match sans briller. Comme un symbole, George Hill s’en va manquer un tir contesté dans le corner, et c’est Devonte’ Graham qui marque un tir à trois points en pull-up sur la contre-attaque. L’adresse du soir est catastrophique côté Milwaukee, qui même sans ça reste proche des Hornets, signe de l’écart entre ces deux équipes. Quand l’adresse extérieure n’est pas là, les Bucks doivent alors s’en remettre à leur attaque du cercle. Brook Lopez, suivi par George Hill et un gros dunk ramène les Bucks à 3 points dans un match toujours autant incertain. L’égalité est parfaite après 36 minutes derrière des Bucks assez décevants, opposés à des Hornets séduisants qui jouent leur carte d’outsider à fond. Leurs extérieurs ont trouvé en Paris un théâtre d’expression fantastique.
- QUATRIèME QUART TEMPS
Pat Connaughton enflamme la foule dès la reprise ! Il intercepte et dunke en contre-attaque, son équipe passe devant pour la première fois du match ! Les Hornets craque au pire moment. Ils perdent tout leur rythme offensif et les Bucks s’en donnent à cœur joie sur des transitions tranchantes. Giannis Antetokounmpo a faim, mais Willy Hernangomez semble son envol de façon grossièrement illicite. Décidemment, les espagnols n’aiment pas la France ! Comme si ce scénario était prévu de longue date par les Bucks, ils se transforment et laissent leur adversaire impuissant. L’AccorHotels Arena vit elle un terrible mélange des émotions lorsque Batum va sur la ligne des lancers-francs. Son nom est scandé, puis Michael Jordan apparait sur le grand écran et les décibels explosent ! Le français rate son tir sur la ligne, l’ambiance retombe. Giannis est le franchise player attendu dans ce dernier quart-temps. Son volume de jeu explose enfin, et il est inévitable à la création, aux rebonds comme en défense. Les Bucks prennent 10 points d’avance grâce à lui. Charlotte ne s’en relèvera pas malgré le match exceptionnel de son sixième homme Malik Monk, dans un dernier quart-temps où ils auront totalement pris l’eau derrière le réveil du leader de la NBA
- BILAN DU MATCH
Le temps d’une soirée, la NBA a vécu au rythme de la NBA. On peut remercier les Hornets d’avoir sorti un match héroïque pour tenir tête au leader de la NBA pendant 3 quart-temps. Bien sûr, on peut davantage considérer que ce sont les Bucks qui n’ont pas vraiment joué à leur meilleur niveau pendant la majorité du match, mais l’essentiel est ailleurs. Paris a eu un match à suspense, ce dont on se contentera bien assez largement pour cette première. Dans le dernier quart-temps, des Bucks appliqués ont terminé le travail pour décrocher une victoire logique. Paris a vu la NBA, pour une première qui s’est avérée tout simplement époustouflante.
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