- LA SAISON REGULIERE : UNE DOMINATION SANS PARTAGE
Sans attirer une couverture médiatique si spectaculaire comparé aux gros marchés de la NBA, les Bucks ont bien été la référence du Basket américain et mondial cette saison, avant la crise du Covid-19. Dans la continuité de leur saison 2018/2019 à 60 victoires conclue par une défaite face aux Raptors en finale de conférence, les hommes du nord ont repris leur marche en avant. Avec 53 victoires et 12 défaites avant la suspension de la saison, ils étaient en route pour battre le record historique de la franchise sous Lew Alcindor (Kareem Abdul-Jabaar) et Oscar Robertson. Lors de cette saison 1970-1971, le duo légendaire avait remporté le titre NBA.
Cette domination sans partage s’est effectuée grâce à une régularité dans la performance époustouflante. Comme du 11 Novembre au 15 Décembre par exemple, où ils avaient enchaîné 18 victoires consécutives. Ils ont longtemps été sur les traces des Warriors 2015/2016 (73 victoires), mais leurs 3 défaites lors des 4 derniers matchs de Mars ont freiné leurs espoirs. Au-delà de ça, les Bucks ont surtout été une armada rodée, derrière un plan de jeu diablement efficace piloté par Mike Budenholzer, de retour au sommet lui aussi. Un jeu centré sur leur MVP, des tireurs d’élites à n’en plus compter et une défense qui obstrue la raquette, voilà la recette de la machine de guerre.
Pour emmener ce tank vers la victoire, il faut un chef de guerre dominant. Giannis Antetokoumpo a répondu à toutes les attentes. Avec près de 30 points et 14 rebonds par match, le géant grec était en route pour obtenir un second titre de MVP sans contestation, et ce malgré les efforts répétés mais vains de James Harden. En 57 matchs, Giannis a réalisé 52 doubles-doubles, une régularité affolante. A Paris lors du premier match NBA français de l’histoire, il réalisa un match discret, jusqu’à ce qu’on nous transmette la feuille du match en salle de presse. 30 points (13/19), 16 rebonds et 6 passes, Giannis Antetokounmpo a rendu l’exceptionnel, banal…
- LE CALENDRIER : UNE PREPARATION DE LUXE
31 Juillet : vs Celtics (00h30)
02 Août : vs Rockets (02h30)
04 Août : vs Nets (19h30)
06 Août : vs Heat (22h00)
08 Août : vs Mavericks (02h30)
10 Août : vs Raptors (00h30)
11 Août : vs Wizards (03h00)
13 Août : vs Grizzlies (Horaire à déterminer)
Quand on a le meilleur bilan de la ligue en arrivant dans la bulle, aucune équipe ne vous fait peur logiquement. Néanmoins, on peut tout de même jauger le calendrier de reprise des Bucks comme peu clément, avec de nombreux concurrents au titre à affronter. Tout d’abord, ils rencontreront presque tous leurs concurrents de la conférence Est avec des chocs face à Boston, Miami et Toronto. Le match contre les Rockets de James Harden sera aussi un duel à ne pas manquer. Enfin, le dernier match contre des Grizzlies qui pourraient jouer leur place en playoffs sur cet affrontement pourrait sentir la poudre. Quoi qu’il en soit, ces matchs ont des allures d’échauffement à Milwaukee, où la première place de la conférence Est en playoffs est déjà assurée.
Difficulté : 2 étoiles
- LE 5 MAJEUR : ON NE CHANGE PAS UNE EQUIPE QUI GAGNE
PG : Eric Bledsoe
SG : Wes Matthews
SF : Khris Middleton
PF : Giannis Antetokounmpo
C : Brook Lopez
Milwaukee devrait repartir avec le même 5 majeur que celui qui fonctionnait tant avant la pause Covid. Ce cinq majeur est un véritable rouleau compresseur, et peu d’équipes pourront l’arrêter à Orlando. Souvent positionné en Five Out, ce cinq s’épanouit autour de Giannis Antetokounmpo et ses prouesses. Eric Bledsoe et Khris Middleton sont les deux autres pièces essentielles du puzzle qui devront épauler le Grec lors des soirs où il sera plus effacé offensivement. Ces lieutenants de luxe ont déjà prouvé à mainte reprise leur grande valeur des deux côtés du parquet et justifient leurs juteux contrats. Il faudra également surveiller le rôle de Donte DiVincezo. Le meneur issu de Villanova est la révélation de la saison en sortie de banc. Mike Budenholzer l’a déjà expérimenté dans le 5 majeur avec réussite, il pourrait ainsi réitérer l’essai à Orlando.
- LE FACTEUR X : LA DEFENSE DU PICK AND ROLL
Mais comment les Milwaukee Bucks ont-ils fait de leur défense la meilleure de la ligue au Defensive Rating ? Un élément de réponse se trouve dans leur défense du pick and roll. Coach Budenholzer a développé dans ce secteur des automatismes et une posture presque irréprochable. Le plan est assez simple. Sur pick and roll, la défense change et l’intérieur reste très bas, en retrait du poseur d’écran et du porteur de balle. Du côté opposé, Giannis Antetokounmpo a lui souvent la mission de vite venir en aide sur l’intérieur laissé seul, et le Grec est un défenseur on ne peut plus intimidant. Ainsi, la raquette se voit surchargée et il est très difficile de la percer. Cette posture défensive est connue de tous et la question est de savoir si les meilleures attaques de la ligue sauront trouver un moyen de lui faire du tort. Il sera aussi intéressant de savoir si Budenholzer aura un Plan B contre une équipe rodée pour nuire à son système. Néanmoins, la parade n’est pas simple. Nombreuses équipes ont tenté le bombardement extérieur en réponse, Milwaukee est en effet l’équipe qui concède le plus grand nombre de tir extérieur par match (38), en vain. Vaincre la défense des Bucks est un vrai casse-tête.
- QUELLES AMBITIONS ?
Plus simplement encore, vaincre les Bucks est une équation complexe. Ce paragraphe pourrait tenir en une phrase : Obtenir le titre de champion NBA. Tout autre résultat serait un véritable échec. Giannis Antetokounmpo domine la ligue depuis quelques années maintenant et il est venue l’heure de confirmer dans les grands rendez-vous pour lui et son équipe, malgré le contexte troublant que devrait leur offrir la bulle d’Orlando. L’adversité sera relevée à n’en pas douter, mais le défi est à la hauteur des espérances à Milwaukee. Cette équipe a été montée pour aller au bout et décrocher le titre suprême, remporté une seule fois dans l’histoire de la franchise. Le MVP en titre, des titulaires dominants, une vraie profondeur d’effectif, tout est présent pour atteindre l’objectif. Mais à Orlando plus que jamais, l’issue de la saison sera incertaine et nul doute que la coupure de 4 mois aura des conséquences sportives, dans un sens comme dans l’autre. Enfin en playoffs, les Bucks ont toujours peiné à confirmer leurs saisons régulières, comme l’an passé contre les Raptors. Désormais, les Bucks doivent percer leur plafond de verre, pour avoir le titre NBA entre les mains à l’heure où la bulle se percera à son tour, en Octobre prochain.