- La saison 2016-2017
Le Grint and Grind n'est plus. Memphis, dernier représentant de ce style de jeu rugueux et défensif s'est mis à la page l'année dernière avec le recrutement de David Fizdale comme headcoach. Finit le jeu sur demi terrain. Maintenant, les Ours du Tenessee vont courir et shooter à trois points ! Un objectif affiché dès le début de saison et qui faisait des sceptiques : comment accelèrer le jeu avec une raquette composée de Marc Gasol et Zach Randolph ? Fizdale avait la solution, et il n'a pas fait dans le détail. Randolph titulaire ? Du passé, désormais l'ex Jailblazers sortira du banc. À sa place, Fizdale introduit dans le cinq majeur le jeune JaMychal Green. Honnête défenseur et rebondeur, très mobile, Green a le profil du stretch 4 moderne et n'a pas déçu (8,9 points et 7,1 rebonds en 27 minutes).
Ajoutez à cela un Randolph toujours aussi productif malgré son nouveau rôle (14,1 points et 8,2 rebonds en 22 minutes) et un Marc Gasol fidèle à lui même (19,5 points, 6,3 rebonds et 4,6 assists) et vous obtenez, une année encore, une raquette redoutable. La petite nouveauté de cette année est que, comme annoncé, tout ce beau monde s'est mise à artiller à trois points. Avec réussite pour certains (39% pour Gasol, 38% pour Green), et moins pour d'autres (22% pour Randolph). Au final, l'équipe a pris plus de 600 trois points de plus que la saison dernière, soit une hausse de 42% ! En plus de ça, Mike Conley a décidé de montrer qu'il méritait son contrat et a signé sa meilleure saison aux points (20,5) en étant plus efficace que jamais (46% aux tirs) et sans oublier de distribuer le jeu (6,3 passes de moyenne) ni de défendre.
Bon, au final les joueurs de Memphis ressemblaient plus à des Oursons que de féroces Grizzlies en attaque : Ils étaient encore l'avant dernière équipe en terme de points marqués par match en dépassant tout juste la centaine. De l'autre côté du terrain, c'est une autre histoire et la bande de Marc Gasol a continué de très bien défendre (3ème meilleur défense de la NBA en terme de points encaissés). Cette mentalité leur a permis de compenser l'absence de clui qui devait être le chaînon manquant de leur équipe : Chandler Parsons. Recruté à prix d'or l'été dernier (94 millions sur quatre ans), l'ancien ailier d'Houston n'a pu prendre part qu'à 34 matchs, et avec un temps de jeu limité à 20 minutes. Pourtant, les Grizzlies étaient une nouvelle fois présents en post-season puisqu'ils ont décroché le 7ème spot. Opposés aux Spurs au premier tour, personne ne les voyait prendre ne serait-ce qu'un match. Ils ont pourtant posé des problèmes à l'équipe de Greg Popovich pour finalement s'incliner 4-2.
- Le bilan de la saison 2016-2017
Bilan : 43 victoires pour 39 défaites
Classement : 7ème de la conférence Ouest, 3ème de la division Sud-Ouest
Attaque : 100,5 points marqués par match, 29ème de NBA
Défense : 100 points encaissés par match, 3ème de NBA
Meilleur marqueur : Mike Conley avec 20,5 points par match
Meilleur passeur : Mike Conley avec 6,3 passes par match
Meilleur rebondeur : Zach Randolph avec 8,2 rebonds par match
Meilleur intercepteur : Tony Allen avec 1,6 steal par match
Meilleur contreur : Marc Gasol avec 1,3 blocks par match
Meilleur pourcentage : Brandan Wright avec 62% aux tirs
- L'effectif
Meneurs : Mike Conley, Mario Chalmers, Andrew Harrison, Wade Baldwin
Arrières : Tyreke Evans, Ben McLemore, Jeremy Morgan, Wayne Selden
Ailiers : Chandler Parsons, James Ennis, Dillon Brooks, Ivan Rabb
Ailiers-Fort : Jarell Martin, Rade Zagorac, Deyonta Davis, JaMychal Green
Pivots : Marc Gasol, Brandan Wright
- Le 5 majeur
PG : Mike Conley - SG : Tyreke Evans - SF : Chandler Parsons - PF : JaMychal Green - C : Marc Gasol
Impossible d'affirmer avec certitude que le cinq majeur des Grizzlies sera celui-ci l'année prochaine. Même si JaMychal Green vient de rempiler pour deux saisons. Tyreke Evans et Chandler Parsons ont vécu des derniers exercices compliqués à cause de blessures et personne n'est actuellement en mesure de savoir s'ils auront le niveau pour tenir une place de titulaire l'année prochaine voire même s'ils ne feront pas que se reposer sur le banc. On pourrait alors se retrouver avec un cinq Conley - McLemore - James Ennis -Green- Gasol qui fait quand même beaucoup moins rêver, il faut le reconnaître.
Si tout se passe bien,par contre (c'est à dire si Evans et Parsons reviennent en forme) les titulaires ont de l'allure. Ca défend très correctement à tout les postes, en attaque ce n'est pas ridicule non plus, notamment à trois points où tout les joueurs de Memphis seront à respecter... Niveau complémentarité par contre c'est loin d'être gagné. À part Green, tous ont besoin d'avoir un minimum le ballon dans les mains pour s'exprimer, ce qui pourrait pousser Fizdale à préférer faire sortir Evans du banc, laissant à ce dernier le rôle de créateur en second unit.
En clair, les postes deux et trois sont à prendre selon la condition physique de chacun. Les Grizzlies n'ont aucune assurance de ce côté là et il sera difficile pour eux d'être performants si les deux compères squattent à nouveau l'infirmerie, ce qui est tout de même assez probable.
- Le banc
On retrouve sur le banc le désormais sophomore Andrew Harrison. Auteur d'une saison rookie à 5,9 points, 1,9 rebonds et 2,8 passes de moyenne à 33% aux tirs (dont 28% à trois points), il a été bien plus satisfaisant que ses statistiques le laissent penser. Le 44ème choix de la draft 2015 à su compenser ses carences au shoot avec une attitude irréprochable qui lui a même ouvert les portes du 5 majeur lors de la blessure de Conley. Harrison n'abandonne jamais et s'est révelé être un bon défenseur la saison passée. Comme en plus il ne se débrouille pas trop mal pour organiser le jeu, malgré beaucoup de déchets, il a gagné la confiance de Fizdale qui est allé jusqu'à lui donner 20 minutes de jeu en moyenne lors des 6 matchs de playoffs de la franchise. À ses côtés au poste de meneur, on retrouvera Mario Chalmers. Déjà sous contrat avec Memphis la saison passée, il avait été coupé suite à une blessure mais a encore de bonnes minutes dans le moteur.
On notera également la présence d'un Ben McLemore qui aura à coeur de faire oublier le fiasco de Sacramento (9,4 points de moyenne en 4 saisons, pas top pour un 7ème choix de draft) et de Brandan Wright, qui n'a pas pu tenir sa place la saison passée à cause de blessure. Au final, le banc est rempli de joueurs inexpérimentés (4 rookies et 4 sophomores) et aura vraisemblablement du mal à tenir la cadence. Les vétérans auront un rôle très important à jouer cette saison pour empêcher les remplaçants de prendre l'eau et de couler du même coup les espoirs de victoire des Grizzlies.
- Les plus
- Avec Conley et Gasol, les Grizzlies disposent de deux joueurs expérimentés, intelligents et qui ont prouvé depuis longtemps pouvoir contribuer des deux côtés du parquet.
- Si Tyreke Evans et Chandler Parsons retrouvent la forme, le groupe a de l'allure.
- Un coach qui a su s'adapter pour mener son équipe en playoffs, et ce dès sa première saison sur le banc.
- Les moins
- Un banc très faible, principalement composé de joueurs inexpérimentés.
- Les Grizzlies avaient des soucis de blessures ces dernières années. Ce n'est pas avec ce recrutement que les choses vont s'arranger
- L'avis de la redaction
Les Grizzlies risquent bien de louper les playoffs pour la première fois depuis 7 saisons... Le roster paraît bien faible pour accrocher un spot dans une conférence Ouest plus relevée que jamais. Le poste 3 en particulier ne semble pas à la hauteur du défi. Et puis on se pose la même question chaque année, mais qui marquera des points ? À part Conley et Gasol, difficile de voir dans cette équipe un joueur capable de marquer 20 pions par match. Et compter sur le rétablissement d'Evans et de Parsons est plus qu'aléatoire. On pourra malgré tout compter sur eux pour ne rien lâcher, comme ils l'ont fait lors des moments difficiles des deux dernières saisons. À Fizdale de trouver la solution pour que ce groupe surprenne une année encore pour convaincre Gasol de rester, lui qui a clairement fait comprendre qu'il partirait si Memphis continuait à stagner.
- Bilan prévisionnel
Un bilan à l'équilibre ou presque mais qui sera malheureusement insuffisant pour arracher une qualification en playoffs.