L'arrivée de CP3 dans le Texas l'été dernier a clairement fait passer un cap aux Rockets. L'association Chris Paul - James Harden a convaincu les plus sceptiques débouchant sur un record de victoires en saison régulière et un Game 7 contre les Warriors en Finale de Conférence. Le coup de poker du general manager Daryl Morey a failli fonctionner. On ne saura jamais si l'absence du meneur lors des deux derniers matchs de la série aurait pu changer le destin des Texans. Sur le papier, Chris Paul c'est 18.6 points et 7.9 passes en saison régulière et 21.1 points et 5.8 assists en playoffs. Des chiffres très solides qui lui permettent d'aborder la free agency sereinement.
En acceptant un sign and trade l’an dernier, Paul s’est assis sur une dizaine de millions que seuls les Clippers pouvaient lui offrir dans le cadre d’un contrat max. En homme d’affaires avisé (président du syndicat des joueurs, le Rocket est rompu aux négociations), CP3 va certainement tenter de décrocher la timbale en juillet. Selon plusieurs analystes, le meneur n’acceptera rien d’autre qu’un contrat max. L’insider toujours bien informé, Adrian Wojnarowski, a déclaré dans son podcast que Houston doit impérativement préparer son chéquier pour le conserver. Selon lui, Paul n’aurait jamais accepté de rejoindre les Rockets s’il ne savait pas que la franchise était prête à payer la luxury tax pour le signer.
Pour rappel, CP3 n’a toujours pas profité de la hausse vertigineuse du salary cap de 2016, alors qu’il en a été le principal instigateur. Il cumule en carrière 160 millions. A titre de comparaison, les autres stars de sa génération sont loin devant lui : 180 millions pour Dwyane Wade, 203 millions pour LeBron James et 206 millions pour Carmelo Anthony.
A 33 ans, Paul sait certainement qu’il s’agit de son dernier gros contrat. Le max pour lui se situe autour des 200 millions sur 5 ans et pourrait s’échelonner ainsi : 35,4 millions en 2019, 38,2 millions en 2020, 41,0 millions en 2021, 43,8 millions en 2022 et 46,7 millions en 2023. Cette dernière année de contrat fait vraiment grincer des dents quand on sait que le meneur fêtera ses 38 printemps en 2023. Sans parler des éventuelles blessures, puisque Paul passe régulièrement par la case infirmerie. Ses derniers playoffs complets en bonne santé remontent à des lustres et il a quand même raté la bagatelle de 53 matchs sur les trois dernières saisons régulières.
En accordant le max sur 5 ans à CP3, les Texans se tireraient une balle dans le pied. La situation financière de la franchise va être compliquée en juillet avec les cas de Clint Capela, Trevor Ariza et Luc Mbah a Moute à gérer, en plus de celui de Chris Paul. Le pivot suisse devrait se montrer gourmand lui aussi, réduisant à néant la flexibilité financière des Rockets. La luxury tax ne fait pas peur au nouveau propriétaire, Tilman Fertitta, mais le recrutement d’un troisième All Star deviendrait, alors, mission impossible.
Le GM Daryl Morey est obsédé dans sa quête du titre et sait que cela passe par un renfort de poids… les noms de LeBron James ou Paul George sont évoqués avec insistance. Pour que cela soit possible, la franchise devra faire de la place en se séparant, par exemple, du contrat boulet de Ryan Anderson voir de celui d’Eric Gordon. Et pour ne pas griller ses chances sur le long terme, le front office devrait plutôt proposer un contrat plus court à Chris Paul. L’intéressé acceptera-t-il un compromis ? Rien n’est moins sûr…