Il y a forcément des dommages collatéraux dans chaque trade, que ce soit en terme d'alchimie collective ou de temps de jeu réparti différemment. Si l'arrivée de Jahlil Okafor, ancien troisième choix de draft, suscite de nombreuses attentes à Brooklyn, la perte de Trevor Booker, considéré comme le leader du vestiaire, est dure à avaler par l'ensemble des joueurs. Pour faire de la place dans leur roster, les Nets ont également coupé Sean Kilpatrick, un natif de Brooklyn et une voix qui comptait énormément dans le groupe en dehors du parquet. D’un point de vue purement statistique, la perte des deux joueurs n’est pas si dommageable : Booker tournait à 10.1 points et 6.6 rebonds en 22 minutes, quant à Kilpatrick, il souffrait de la concurrence avec seulement 5.0 points et 2.2 rebonds et 11 minutes. C’est plus sur le côté psychologique et au niveau de la cohésion d’équipe que le départ des deux cadres du vestiaire peut avoir des répercussions. Dans le New York Post, Spencer Dinwiddie confirme son attachement à ses anciens coéquipiers, mais tente de rester positif :
Evidemment c’est un sentiment mitigé. Trevor et Sean sont nos frères, encore aujourd’hui. Ça fait toujours mal de voir partir des gars avec qui on a grandi. En même temps, nous sommes enthousiastes pour l’avenir. La direction fait tout en priorisant notre futur et en essayant de rendre notre équipe aussi bonne que possible. Nous sommes donc impatients, bien sûr, de jouer avec des nouveaux visages et de continuer à engranger le plus de victoires possibles en nous améliorant.
Même son de cloche chez DeMarre Carroll qui par son expérience dans la Ligue devrait prendre beaucoup plus d’influence auprès du groupe relativement jeune.
Nous sommes dévastés. Ils étaient vraiment comme nos frères, tous les deux. Mais, les dirigeants sont venus nous parler pour nous exposer leur vision dans son ensemble et nous expliquer pourquoi ils avaient fait ce trade. Et en fin de compte, j’espère sincèrement que ces gars pourront vraiment profiter de leur nouvelle opportunité.
Conscients de toucher au noyau dur de l’équipe, le general manager Sean Marks et le coach Kenny Atkinson ont préféré prendre les devants pour argumenter cet échange. Marks est attentif à conserver une excellente alchimie collective et a dialogué longtemps avec l’ensemble du groupe. Idem pour Atkinson, qui a eu une démarche proactive en incluant les joueurs dans la stratégie de la franchise :
Notre plan c’est toujours d’informer les joueurs dans les décisions importantes, et ce changement dans le roster en est une. Je suis complètement d’accord avec eux : Sean et Trevor étaient des piliers dans le vestiaire qui étaient appréciés de tous. Mais, il faut voir aussi le côté business, cela arrive dans toutes les équipes et c’est parfois difficile. Heureusement, nos jeunes joueurs sont facilement adaptables et ils vont s’en remettre vite, même s’il y aura un manque au début. Je pense que cette transition se fera sans heurts.