Après une très bonne saison 2018/19 avec Bourges, une coupe de France remportée, de beaux parcours de playoffs en LFB comme en Euroleague s’arrêtant respectivement en demi et en quart et une médaille d’argent remportée à l’Euro, il était temps pour notre pépite française d’aller réaliser son rêve de l’autre côté de l’Atlantique. En France comme en Europe on ne présente plus Marine Johannès, élue meilleure arrière de l’Euroleague ainsi que joueuse la plus spectaculaire cette saison notre Stephen Curry à nous a régalé le public en offrant un cocktail de no-look pass, tirs longue distance et crossover à chaque match. Outre-Atlantique en revanche tout reste à faire, et même si Maya Moore a toujours la tête qui tourne depuis les JO de 2016, la rookie du New-York Liberty a beaucoup à prouver dans une ligue réunissant les meilleures joueuses de la planète. Après un mois passé au sein de sa nouvelle franchise, la journaliste Lindsay Sarah Krasnoff nous a montré comment était perçue la jeune rookie de 24 ans au sein d’un article sur le site web The Athletic.
Commençant par nous parler de « modèle d’adaptation », un bon résumé pour une rookie arrivée à mi-saison et jouant ses premières minutes 48h à peine après avoir atterrit aux États-Unis, et après une rapide biographie la journaliste nous fait comprendre que les médias américains ont déjà cernés la personnalité de Marine : « Derrière la gentille petite blonde élancée qui s’exprime peu se cache une compétitrice créative » tout en mettant l’accent sur le « pipeline » liant la France et les Etats-Unis au niveau du basket féminin comme masculin et le modèle qu’a représenté Tony Parker à travers son parcours en NBA.
Beaucoup de témoignages de Nicolas Batum nous rappellent le lien qui les unit, tous deux ayant fait leurs premiers pas à Pont l’Évêque :
Elle était déjà folle sur le terrain, [...] Je ne pensais pas qu’elle se retrouverait là où elle est (aujourd’hui). Nous étions juste deux enfants qui allions jouer à Pont-l’Évêque pour le reste de nos vies. Mais ensuite nous avons grandi [...] Elle était très jeune mais déjà très talentueuse, se souvient Batum. Elle avait déjà quelque chose de différent des autres. Je ne pense pas qu’elle savait ce qu’elle était capable de faire à cet âge. Je ne pense pas qu'elle comprenait à quel point elle était forte.
Content pour Marine qu’elle puisse s’exprimer au Liberty :
New York est d’un excellent niveau, jouer à ce niveau en WNBA va renforcer sa confiance.
Inspirée par les plus grandes stars NBA comme Kobe Bryant ou Michael Jordan dont elle porte le numéro elle avoue plus regarder Stephen Curry aujourd’hui. Auteur de quelques exploits dont elle a le secret comme lors de son premier match à domicile avec le Liberty le 20 juillet où elle nous a gratifiés de 17pts sans rater un seul tir (6/6 au shoot dont 4/4 à 3pts) en 22min dans une victoire contre les Los Angeles Sparks ou le 7 août à domicile également contre le Chicago Sky avec 16pts encore une fois à 100% (6/6 au shoot dont 4/4 à 3pts) en 16min cette fois-ci. Son adresse extérieure et son sens du jeu sont d’excellents atouts pour le Liberty. Katie Smith a livré son ressenti suite à la défaite 94 à 79 du Liberty contre le Connecticut Sun la semaine dernière.
"Sa défense est solide, mais elle peut aller plus loin, plutôt que de toujours être une facilitatrice." En même temps, Smith sait qu’il y a quelque chose de spécial dans Johannès. "Elle est juste une très bonne basketteuse qui a des choses qu'on ne peut pas enseigner, comme la vision et la capacité de marquer."
Des déclarations encourageantes de la part du coach du Liberty qui montrent qu’elle a confiance dans sa rookie en lui donnant 15min de temps de jeu en moyenne. Intéressant de noter l’efficacité défensive de Marine qui a beaucoup travaillé physiquement pour être prête à défendre dans une ligue physique au rythme de jeu très élevé. Rythme bien adapté à son style explique Valérie Garnier :
C’est un basket (style) qui a toutes ses qualités: athlétique, très intense physiquement, et un basket de course - de relance. La WNBA est très, très rapide.
Malgré tout certaines, performances montrent qu’il lui reste du chemin à parcourir, interrogée là-dessus Marine a déclaré «Vous apprenez des petites erreurs», perfectionniste dans l’âme, n’oublions pas qu’elle ne compte que 9 matchs WNBA au compteur. Le chevauchement des calendriers n’arrange rien, comme elle le dit elle-même « c'était un peu compliqué de commencer la mi-saison » il reste 10 matchs à Marine pour continuer d’apprendre et de montrer qu’elle peut perdurer au plus haut niveau, et on sait comme c’est dur en WNBA. Trouver de la constance et montrer sa créativité balle en main sera primordial. Encore 1 mois dans la Big Apple pour notre Française qui a avoué avoir un peu le mal du pays avant de faire à nouveau transition au Lyon ASVEL Féminin qui commencera sa saison le 9 octobre.
Des débuts encourageants donc pour notre pépite française qui n’a pas besoin d’exubérance pour faire reconnaitre son talent. Elle a été visiblement adopté assez rapidement par le public et les médias locaux, déjà surnommée « MJ » au cours d’un match par Chris Shearn (commentateur du Liberty) en référence à Michael Jordan ou Magic Johnson après une série d’actions d’éclat les Américains ont vite appris à connaître Marine. Espérons qu’ils l’adoptent sur le long terme pour le plus grand plaisir de nos yeux.
L’article complet traduit ici.
Source : The Athletic