Petit coup de vieux cette nuit, lorsqu'on a vu le fameux trio Tim Duncan, Manu Ginobili et Tony Parker assis côte à côte. Barbe grisonnante pour le premier, crâne lustré pour le second et toujours la même tête pour le dernier. Et c'est pour rendre hommage au plus fantasque des trois que le meneur de Charlotte, accompagné de son coach James Borrego (ancien assistant aux Spurs) a fait le déplacement dans le Texas. Au final, presque une heure de cérémonie, entre vidéos hommage, ovation du public, et discours de chacun qui nous ont confirmé que Gregg Popovich ou Tony Parker auraient pu faire du Stand up sans problème. Et si le ton était décontracté, l'émotion était bien présente à San Antonio.
L'Argentine entière m’en voulait parce que je ne passais pas la balle à Manu. Mais je n’ai jamais vraiment compris, parce que c’est Pop qui décide des systèmes, et ce n’est pas de ma faute s’il donnait tous les ballons à Timmy et que Timmy prenait tous les tirs !
Tony a ouvert le bal, avec une petite vanne forcément, mais a ensuite souligné que leur entente n'était pas si mauvaise que ça, eux qui sont le meilleur duo NBA en terme de victoires en Playoffs. Il a insisté sur le côté unique et compétiteur de l'argentin, expliquant que sa passion avait été une source d'inspiration pour lui. Et il a bien sur évoqué ce côté altruiste et humble qui lui a permis d'accepter de sortir du banc la majeure partie de sa carrière, pour le succès qu'on lui connait. En terminant sur le fait que Manu était une légende, tout simplement.
Sans Manu, il n'y aurait pas eu de titres.
Voici les mots simples, mais tellement vrais de Gregg Popovich. Il a parlé de l'importance d'avoir accepté de sortir du banc, en précisant qu'il finirait au Hall of Fame en ayant été presque toute sa carrière remplaçant. C'est aussi l'homme qu'a voulu mettre en avant le coach des Spurs, ses valeurs familiales, sa curiosité et la relation qu'ils pouvaient entretenir en dehors du terrain.
J'ai pris beaucoup de plaisir à jouer avec toi, et le plus plaisant était de s’asseoir sur le banc pour regarder Pop marcher en se plaignant de ce que tu venais de faire juste avant.
C'est finalement Tim Duncan et ses petites locks plaquées en arrière qui nous aura régalé le plus, racontant avec humour son étonnement lors de la draft de l'arrière, puis comment il avait gagné son respect après avoir été maltraité par Bruce Bowen, et en concluant enfin que Manu était un génie, et que c'était un honneur d'avoir joué avec lui.
Tony, j’avais juste besoin de voir tes sourcils bouger pour savoir que tu allais partir en back door.
Manu Ginobili a finalement pris la parole pendant près de 20 minutes, rendant forcément hommage à ses coéquipiers les plus illustres, mais également tous les autres, ainsi que toutes les personnes appartenant de près ou de loin à l'institution Spurs. Privilégiant toujours l'aspect humain avant le sportif, notamment au moment d'évoquer son coach, Gregg Popovich. Après une brève interlude en espagnol, c'est finalement vers les supporters que Manu se tournera pour les remercier une dernière fois de l'avoir accompagné tout ce temps.
C'est une petite page de l'histoire récente qui s'est tournée cette nuit, elle s'achèvera dans quelques années lorsque le numéro 9 viendra se hisser à côté du 20, et lorsque Pop' tirera sa révérence. En attendant, rendons hommage au génie argentin, pour les émotions... Et pour le kiff' !