Le Jazz a monté d'un ton

Le Jazz a monté d'un ton

Sébastien Hervé 7/3/2018 à 16h00 558
Utah Jazz - Rudy Gobert

Alors que beaucoup pensaient que le Jazz avait lâché le wagon pour les playoffs, ces derniers ont retrouvé une défense infranchissable avec le retour au premier plan de Rudy Gobert.

16/20. Si cette note n’est pour l’instant pas suffisante pour accrocher un spot en playoffs, les joueurs d’Utah nous offrent un run incroyable qui fait penser à celui proposé par le Heat l’année dernière. Ils en sont donc à 16 victoires sur les 20 derniers matches. Avant cette série incroyable, le Jazz pointait à 5 victoires de la 8ème place à l’Ouest. Ils n’en sont plus qu’à une et ont un calendrier mitigé avec notamment deux rencontres face aux Warriors mais aussi pas mal de matches face à des équipes en plein tanking, ce qui donne de l’espoir quant au fait de retrouver les joueurs du Jazz après la mi-avril, et ce n’est pas Rudy Gobert qui va dire le contraire.

 

Pour moi, je ne nous vois pas ne pas faire les playoffs. Je pense que nous avons subi beaucoup de blessures mais nous avons été capables de nous accrocher et maintenant nous sommes suffisamment bons pour faire les playoffs et y faire quelque chose, pas juste y participer.

 

Parlons-en, de Rudy Gobert. Le géant français était revenu en janvier d’une blessure au genou et c’est à ce moment-là que le Jazz a repris sa marche en avant. D’un point de vue satistique, sa présence se fait facilement sentir car lorsque Gobert est sur le parquet, Utah ne concède que 97,4 points pour 100 possessions. A titre de comparaison, depuis janvier l’ensemble de l’équipe du Jazz n’accorde que 102,1 points pour 100 possessions ce qui en fait déjà la meilleure équipe de la ligue. Les équipes adverses n’ont que 43,5% de réussite face à eux. Rajoutez à cela 15 points à 62,2% au tir, 11,1 rebonds et 2,4 contres et vous avez une idée statistique de l’impact de Rudy Gobert sur le jeu du Jazz. Et c’est sans parler du sale boulot que Rudy effectue soir après soir et qui se voit moins dans les statistiques.

 

J’essaie juste de faire ce que je sais faire en créant des ouvertures pour mes coéquipiers et en m’améliorant sur mes finitions. J’essaie juste de faire le bon choix, rester agressif et faire ce que je fais en défense. Je m’assure de parler à tout le monde et de contrôler la peinture.

 

L’année dernière, le Heat nous avait offert une deuxième partie de saison exceptionnelle avec une série de 30 victoires pour 11 défaites mais avait échoué aux portes des playoffs à la 9ème place. Les joueurs du Jazz eux, sont confiants sur le fait qu’ils verront la postseason autre part que devant leur télé. Puisqu’en plus d’avoir installé une défense de fer autour de Gobert, l’attaque menée par Donovan Mitchell ne s’est pas essoufflée. Le rookie wall ne semble pas exister pour Mitchell puisque ce dernier est sur une moyenne de 21,7 points sur cette série, contre 19,1 sur le reste de la saison. Collectivement, le Jazz score 105,8 points par match sur cette série avec des pointes à plus de 120 points (même 133 face aux Pelicans le 5 février).

 

Cette force de frappe leur permet de gagner des matches peu importe la tournure tactique qu’ils prennent. Et ceci est aussi grâce au coach Quin Snyder. On ne parle pas assez de ce dernier dans la course au coach de l'année, logiquement vu les résultats des autres équipes, mais il doit quand même être mentionné tant il a su adapter son équipe malgré les circonstances compliquées vécues avant et pendant la saison. Car en plus du départ de Gordon Hayward l'été dernier et les blessures au genou de Gobert, Snyder a dû gérer l'arrivée de Jae Crowder suite à la trade deadline. Il a parfaitement réussi à l'intégrer dans son effectif pour ne pas casser la série de victoires et on a d'ailleurs l'impression de voir un joueur différent, retrouvé chez Crowder suite à son passage aux Cavaliers. De plus, l’entente entre Ricky Rubio, Joe Ingles et Derrick Favors semble fonctionner à merveille en attaque. En janvier, beaucoup voyaient cette équipe du Jazz avec du potentiel mais pas assez pour figurer dans la bataille vers les playoffs qui fait rage à l’Ouest. Maintenant le second point n’est plus d’actualité et Utah a clairement de quoi faire peur aux autres équipes.