Elgin Baylor évoluait au collège d'Idaho puis à l'Université de Seattle qu'il a emmené en finale en 1958. Après cette défaite contre Kentucky, il s'inscrit à la draft NBA où il est sélectionné en première position par les Lakers... de Minneapolis à l'époque. On peut le dire, une star est née à cet instant. Pour ses deux premières saisons, Baylor impressionne. Rookie de l'année, MVP du All-Star Game, il commence très fort avec 24pts de moyenne en première année puis 29 durant sa saison sophomore. Après le déménagement des Lakers vers Los Angeles, ses stats montent encore les années suivantes en dépassant les 30pts et en allant même jusqu'à 38 durant l'exercice 61-62. Mr Inside, comme on l'appelle, alliait technique, grâce et puissance sur les parquets et a inspiré les générations suivantes. C'était un phénomène offensif comme on en a rarement fait. Ses 71pts inscrit le 15 novembre 1960 auront été pendant un temps le record de points marqués sur un seul match. En 14 saisons en NBA, toutes à L.A, Baylor enregistre une moyenne de 27.4pts (4ème All-Time) pour un total de 23.149pts. Il est quatrième meilleur marqueur All-Time de la Franchise derrière Kareem Abdul-Jabbar, Jerry West et Kobe Bryant, excusez du peu.
A une époque où la ligne à 3pts n'existe pas encore en NBA, Elgin Baylor jouait bien plus près du panier que les ailiers du small-ball actuel. En plus d'être un scoreur incroyable, Baylor est un rebondeur génial. Dès sa première saison, il attrape 15 rebonds par matchs, exploit qu'il réitérera par la suite, montant même à 19.8rbds de moyenne en 1961-62. On rappelle que l'énergumène ne mesure qu'1m96, les joueurs n'étaient pas aussi grands qu'aujourd'hui mais le Laker n'avait pas les 30cm d'avance qu'ont eu Wilt Chamberlain et Bill Russell. Baylor ajoute encore à ses moyennes dingues 4.3 passes de décisives de moyennes.
Rookie de l'année en 1959 et très vite MVP du All-Star Game, Baylor n'a pourtant jamais remporté d'autres trophées en NBA. Il est sélectionné 10 fois dans la All-NBA First Team mais la concurrence est trop rude à l'époque. Entre Oscar Robertson, Kareem Abdul-Jabbar et Bill Russell, difficile de s'imposer et même au sein des Lakers, sa propre équipe, il est dur d'exister à coté de Wilt Chamberlain et Jerry West. Baylor y parvient pourtant et devient l'un des meilleurs ailiers de l'histoire. Grand scoreur devant l'éternel, il peut toujours se vanter pour ses records de points marqués mais traîne cette réputation de loser avec une finale perdue en NCAA et huit en NBA, toutes contre les Celtics de Bill Russell. Un comble quand on sait que L.A décrochera le titre un après la retraite de Baylor, enregistrant au passage le record de 33 victoires consécutives.
Certains voient en lui un éternel loser mais Elg' est l'exemple parfait pour illustrer la difficulté de réussir en NBA. Il n'est pas évident de trouver cinq ailiers shooteurs meilleurs que lui dans l'histoire de la NBA. Pour mettre quelques grands noms dans le débat, on citera Julius Erving, LeBron James, Larry Bird, Dominique Wilkins, Kevin Durant et Scottie Pippen... mais on est loin d'être sûr que tout ce lot de joueurs soit meilleur que Baylor. Techniquement, Elgin n'a rien à envier à ces légendes, ce ne sont que les titres qui lui manquent... Malgré tout ce talent, le joueur n'a jamais rien gagné, la faute à une concurrence incroyable à l'époque. En presque 15 ans, Baylor s'est coltiné quelques-uns des meilleurs joueurs de l'histoire. Après sa carrière, Elgin Baylor a rejoint le staff du Jazz qu'il coachera par la suite sans grand succès. Il devient ensuite vice-président des Clippers en 1986. En 2006, il est élu Executive of the year pour la bonne saison de l'équipe, cela restera son plus haut fait puisque la Franchise le remplacera la saison suivante par Mike Dunleavy Sr.
Portrait écrit par David Kalmès