- LE CONTEXTE
En réalité, personne n’a jamais perdu espoir en Timothe Luwawu-Cabarrot. Alors qu’il termine sa troisième saison en NBA, ce jeune talent reste un joueur à potentiel du basket français. Après deux saisons à Philadelphie, il a pourtant connu un trade au Thunder cet été. Il fut victime de deux premières saisons irrégulières où il alterna le bon et le moins bon. La concurrence chez les Sixers était trop forte, dans une équipe qui vise désormais les finales NBA avec des joueurs expérimentés à son poste. Alors, Luwawu débarquait dans l’Oklahoma avec de nouvelles ambitions et l’objectif de redémarrer sa carrière sur le bon pied. La concurrence elle, était encore présente. OKC avait décidé d’empiler les joueurs de niveau similaire sur ce poste et de laisser la compétition parler. Avec Terrence Ferguson, Hamidou Diallo, Alex Abrines, Andre Roberson et bien sûr Paul George sur le poste 2-3, ça faisait du monde. Alors TLC a-t-il eu le mental assez solide pour venir à bout de cette nouvelle adversité ? Réponse.
- L’ANNEE DU FRANÇAIS
Pas vraiment, ce qui ne signifie pas qu’il a fait une mauvaise saison ! Mais il faut bien avouer qu’il a eu beaucoup de mal à se faire une place dans un effectif déjà bien en place. Les systèmes de Billy Donovan ne l’ont pas vraiment aidé non plus, favorisant les très bondissants Diallo et Ferguson. Le Français a des qualités athlétiques certaines, mais pas au niveau de ces deux marsupiaux. Conséquence, Donovan ne lui a offert que 4 matchs à plus de 10 minutes de jeu en trois mois. Le trade était inévitable. Lors de la ‘’trade season’’, il a donc été victime de son rôle inutile au Thunder pour se faire transférer à Chicago dans l’indifférence la plus complète contre 100 balles et un Mars. Un transfert insignifiant pour les fans, mais beaucoup moins pour lui. Chez les Bulls, il a enfin trouvé l’atmosphère parfaite pour s’épanouir et se développer sérieusement. En effet, fini la pression du résultat ou les coéquipiers de calibre All-Stars. Les Bulls en pleine reconstruction sont loin de ça, et Luwawu pourrait être la bonne surprise de cet effectif qui accumule les talents. En 24 matchs à Windy City, il a enfin obtenu un rôle établi dans la rotation en sortie de banc. C’est un remplaçant qui compte pour Jim Boylen (17 minutes de moyenne). Avec 6.1 points et 2.5 rebonds par match, son apport numérique laisse encore à désirer mais il vient à peine d’arriver et c’est donc plutôt encourageant.
- LA PERFORMANCE DE L’ANNEE
Et Timothe Luwawu-Cabarrot monte en puissance à Chicago ! La preuve en est que sa meilleure performance de la saison est toute récente, dans un rôle qui lui convient parfaitement. C’est le 31 mars contre les Raptors qu’il l’a signée. Contre les Raptors, monstre de la conférence Est, il a obtenu 32 minutes de jeu. Elles furent rentabilisées avec brio ! Luwawu a marqué 18 points (6/13), avec 10 rebonds et 2 contres ! Le genre de soirées qui pourrait donner de la crédibilité à son dossier si elles venaient à se rééditer. C’est le premier double-double de sa carrière.
- QUEL FUTUR POUR LE FRANÇAIS ?
Le plus beau dans cette histoire, c’est que le Français a sans doute choisi de marquer les esprits au moment où c’était nécessaire. Après trois ans, son contrat rookie touche donc à sa fin et Luwawu-Cabarrot sera un agent libre sans restriction cet été. Avant son transfert aux Bulls, son avenir s’assombrissait clairement et un retour en Europe commençait à être évoqué par les observateurs. Cette option est toujours envisageable, mais de jour en jour, il augmente ses chances de rester dans la grande ligue sur le moyen terme. On peut même penser sans douter que les Bulls auront un petit contrat à lui proposer. Le Français ne devra pas se montrer gourmand en revanche. S’il veut poursuivre son rêve outre-Atlantique, ce sera surement au salaire minimum, ou à peine plus. Mais à Inside Basket, tout le monde garde espoir en Luwawu. Ses qualités techniques et athlétiques font de lui un joueur qui a tout pour réussir dans cette ligue. Avec le temps, il pourrait même devenir un joueur sur lequel n’importe quelle équipe peut se reposer avec confiance pour obtenir de l’impact en sortie de banc.