Nicolas Batum était l'un des français les plus attendus en NBA cette année. Pur athlète, il est probablement le français le plus performant de la décennie en NBA. Depuis 3 ans maintenant, Nicolas Batum a donné un nouveau tournant à sa carrière, il a quitté Portland. C'est aux Blazers qu'il a explosé, enchaînant les saisons à plus de 10 points, 5 passes et 5 rebonds de moyenne. Cette page est désormais tournée, et c'est à Charlotte qu'il a décidé de s'épanouir. Disons nous-le clairement, Nicolas Batum a réalisé les 2 meilleures saisons de sa carrière aux Hornets. En 2015/2016, et 2016/2017, Batman est devenu un leader dans une franchise moyenne parfaite pour lui. Sous le commandement de Kemba Walker, le français avait parfaitement trouvé sa place. Il s'est alors très vite imposé comme la seconde option offensive de l'équipe. Ce rôle de bras-droit lui allait magnifiquement bien, et son entente avec Walker marchait comme sur des roulettes. Malheuresement, il a du subir une tuile des plus gênantes lors de la dernière intersaison. Lors d'un banal match de pré-saison face aux Pistons, Nico a souffert du coude. Quelques analyses plus tard, on apprenait qu'il allait devoir laisser les siens pendant quelques mois pour soigner une blessure plus sérieuse que prévu.
Nicolas Batum a donc du reporter son début de saison. Un mois après tout le monde, le français était de retour sur les parquets pour faire face aux Cavs. Les sourires étaient retrouvés, et on pensait alors que sa saison allait démarrer pour de bon. Le problème, c'est que ce retour après 1 mois de blessure était sans doute bien trop prématuré. Mi-Décembre, après un enchaînement face aux Lakers et au Thunder, les mauvaises nouvelles sont revenues. Il a déclaré qu'il serrait les dents autant que possible, avec une douleur intense sur chaque contact, sans ne jamais jouer à 100% de ses moyens. C'est donc dans ce contexte particlier que l'on doit juger la saison de Nico Batum. Autant dire que le constat est délicat à dresser. C'est peu surprenant lorsque l'on prend en compte ses pépins physique, mais c'est une année à oublier pour le français. Collectivement d'abord, l'arrivée de Dwight Howard l'a peu à peu eclipsé. Là où il était le bras-droit déclaré de Kemba Walker, il s'est vu remplacé à son retour de blessure. L'expérimenté Howard a réalisé une grande saison, et apporté tout son poids dans la raquette des Hornets. Passé au rang de 3ème couteau en plus de sa faiblesse au coude, il fallait donc être solide mentalement, très solide. Les résultats sont donc en demi-teinte au final, comme ses statistiques. 11.6 points, 4.8 rebonds et 5.5 passes. C'est correct, mais décevant.
Sa si gênante blessure ne l'a cependant pas empêché de jouer, ni de placer de très belles performances. Le 10 Mars, les Hornets se battaient encore pour arracher les playoffs. Ils accueillaient les Suns au Spectrum Center. Ce soir-là, Nicolas Batum a été étincelant. Avec 29 points, 12 rebonds et 7 passes décisives, il a réalisé sa meilleure performance de l'année. C'est là tout ce qu'on attend de Batman ! Performant dans tout les secteurs du jeu, c'est là qu'il régale son équipe. On aime aussi voir Nico scoreur. Sa qualité de finition est bien trop souvent sous estimée. En plus de cette polyvalente performance, il s'est avéré qu'il était un vrai sniper ce soir-là. Il termine la soirée à 11/18 au tir, dont un magnifique 4/5 à longue distance. Altruiste, les 7 passes qu'il a offert à cette occasion devraient être une routine pour un joueur avec un si grand Q.I basket. Enfin, sa protection de l'arceau rajoute encore plus de piment à cette belle soirée. Avec un double-double complet et un rôle essentiel à l'équilibre de son équipe, c'est ce Batum qu'on aime tant. Il doit répeter ce genre de perf, ou s'en approcher. Ce genre de matchs nous rappellent pourquoi Nicolas Batum est l'un des meilleurs basketteurs français.
Sans oublier la galère que son coude lui apporte, il faut malgré tout rester lucide et constater que Batum a malheuresement été décevant. C'est avec un ton bien triste que j'écris ces quelques lignes. Si on oublie les stats et la santé, ce qu'on voudrait voir plus souvent c'est surtout le leadership du français. On l'en sait capable, il l'a prouvé de nouveau cette année face aux Suns (29-12-7) ou face aux Pacers (31-9-2). L'effectif des Hornets est meilleur qu'auparavant et le français doit s'y adapter. Avec des coéquipiers de plus ample talent, la tâche devrait être faisable. Nicolas Batum doit s'affirmer. Dans son esprit et sur le terrain, on veut qu'il devienne un homme clé, important. Le genre de joueurs couteau-suisse capable de tout faire, et surtout de faire basculer une rencontre. C'est peut-être ce qui a (en partie) manqué aux Hornets dans cette saison en demi-teinte, où les playoffs ne seront pas atteints. Si on est autant exigeant avec le français, c'est parce qu'on connait son talent, et le si bel impact qu'il peut exercer sur un match. Par ailleurs, il faudrait aussi justifier son salaire. On évite d'en parler car il a mérité ce contrat, mais il doit maintenant justifier ses 22 millions à l'année. Nicolas Batum est le basketteur français le mieux payé cette année, tout simplement. De plus, son contrat augmente, et il touchera 25 millions en 2020, à la fin de son contrat. Autrement dit, c'est le salaire d'un franchise player qu'il touche. Il faut donc qu'il s'approche de ce statut petit à petit, s'il ne veut pas sombrer dans la malédiction Chandler Parsons. Mais pour l'heure, le français doit profiter de cette fin de saison précipitée à Charlotte afin de se soigner. L'été sera peut-être synonyme d'une opération au coude pour lui. On lui souhaite de guérir, et de nous revenir à son meilleur niveau.
C'est tout ce qu'on pouvait dire sur Nicolas Batum et sa saison bien mitigée. On vous invite à aller consulter tout les bilans consacrés à nos français dans la catégorie rubrique, puis tout les dossiers en haut de votre écran. Je vous donne rendez-vous demain 17h, pour un nouveau bilan consacré à un autre monstre du basket français.