- LE CONTEXTE
‘’Avec le premier choix de la Draft 2018, les Phoenix Suns choisissent… Elie Okobo !’’. Un rêve devenu réalité, toute la salle lui fait un tonnerre d’applaudissement et il s’avance fièrement pendant que les autres veulent vivre le même rêve… C’est un détail mais on parle bien du local de Pau-Orthez et non pas du Barclays Center. Pas de premier tour de draft non plus, mais du second, lorsque tout le monde a la tête ailleurs du côté de Brooklyn. Le 21 juin dernier aux alentours de 5h du matin en France, Elie Okobo est choisi en 31ème choix par les Suns après une attente interminable. Quelques heures plus tôt, sa nouvelle franchise avait jeté son dévolu sur Deandre Ayton et Mikal Bridges mais pour leur dernier choix, c’est bien le Français qui est appelé pour combler leurs lacunes au poste de meneur. Après le départ de Eric Bledsoe ou encore Brandon Knight, Elie Okobo avait la voie libre pour devenir le meneur titulaire de cette jeune équipe en reconstruction. Verdict ?
- L’ANNEE DU FRANÇAIS
Bien sûr, tout n’est pas à jeter, mais tout ne s’est pas passé comme prévu pour Elie Okobo. Très vite, il a dû se confronter à la dure réalité de la NBA pour un jeune Européen en phase d’apprentissage. Pourtant, avec le premier coach européen de l’histoire chez les Suns, ça pouvait parfaitement coller. Certes, mais il semblerait qu’Igor Kokoskov ait adopté une mentalité bien américaine après près de 20 ans d’assistanat dans de nombreuses équipes (des Pistons au Jazz en passant par Cleveland). Pour le Serbe, Okobo n’était pas encore prêt cette année et c’est la raison qui l’a poussé à toujours lui préférer son concurrent, De’Anthony Melton. Pour certains, ce nom ne vous dit rien et pourtant, c’est bien lui qui a mené les Suns pendant la majeure partie de la saison (avec plus ou moins de légitimité). Dans ce contexte, Okobo ne s’est pourtant pas laissé faire. En sortie de banc, il n’a été que très rarement ridicule avec un apport toujours convaincant ou au moins encourageant. Passé par la G-League, il comptabilise 51 matchs et 14 titularisations. Son intégration ne fait que commencer, et c’est une première année pleine d’espoir à 5.5 points, 2.4 passes et 1.8 rebonds par match en 17 minutes de moyenne.
- LA PERFORMANCE DE L’ANNEE
Avec un temps de jeu bien plus conséquent que de nombreux Français dont on a déjà parlé cette semaine, Okobo a eu le temps de délivrer quelques performances plus que sérieuses ! Le meilleur match du Français cette saison s’est déroulé dès ses premiers pas, le 29 octobre dernier à la Chesapeake Arena d’Oklahoma City. Ce soir-là, il obtient plus de 30 minutes, ce qui n’est arrivé que 5 fois cette saison et donc une fenêtre de tir pour s’exprimer. Il en profite, et plante son career high à 18 points (5/9), 7 passes décisives et 5 rebonds. Une copie ultra complète pour son 4ème match de NBA seulement. Contre une défense du Thunder extrêmement sérieuse, il n’a pas eu froid aux yeux en s’avançant devant Russell Westbrook. Les yeux dans les yeux, il lui a fait payer certaines séquences défensives trop laxistes. Il a effectué un second match de ce genre un mois plus tard contre les Clippers au Staples Center (19 points, 4 passes, 3 interceptions, 8/12). C’est aussi là la preuve qu’il est capable de se montrer performant de manière régulière dans les années à venir.
- QUEL AVENIR POUR LE FRANÇAIS ?
Même s’il n’est pas totalement à la hauteur de nos espérances, c’est un bilan qui reste positif pour la première année d’Elie Okobo en NBA ! La faute à un coach trop frileux et un groupe de joueurs talentueux très restreint, il n’a pas pu décoller plus haut, mais il a montré quelques espoirs d’une carrière qu’on espère belle. Il s’est aussi parfaitement intégré à l’effectif de Phoenix et au noyau dur des jeunes espoirs surnommés ‘’Valley Boyz’’ par Kelly Oubre Jr. Enfin, son entente avec le franchise player Devin Booker est étonnante. Sur les réseaux sociaux, ils affichent une belle camaraderie et aux échauffements, c’est un duo inséparable. Pire, Booker a même demandé en plein match face aux Pistons que Kokoskov ‘’dégage’’ Melton pour laisser place à Okobo, un geste fort. C’est une relation d’influence qui pourrait compter dans un nouvel été mouvementé à venir dans l’Arizona. Fort heureusement, Okobo y a signé un contrat de 4 ans, dont 2 ans garantis et il devrait sans trop de soucis revenir avec les Suns l’an prochain. Dans la tête d’un frontoffice instable, il aura l’avantage sur son concurrent Melton. Pour son rôle, tout risque de se jouer lors de la lotterie, dans un peu plus d’un mois. Si les Suns ont le first pick, Zion Williamson arrivera et seul un meneur d’expérience pourra lui barrer la route. Sinon, il y a fort à parier que les Suns miseront sur le meneur Ja Morant de Murray State. Cette seconde option serait un vrai coup sur la tête d’Okobo et de ses espoirs. Wait and see…