L'upset est bien réel mais tout sauf une surprise. Si les Pelicans ont surpris la planète NBA en sweepant les Blazers, leur victoire est tout sauf illogique. Le duo Jrue Holiday-Anthony Davis sort bien entendu du lot, assisté par les Rajon Rondo et Nikola Mirotic qui ont également été exceptionnels sur la série. Mais le rôle d'Alvin Gentry dans la victoire n'est pas à négliger. En effet, en décidant d'appliquer de doubler quasi-systématiquement sur Damian Lillard, New Orleans a réussi à contenir le meneur des Blazers qui n'a jamais dépassé les 20 points sur la série et parvenant pas à shooter à plus de 43% sur la série.
En saison régulière, les Pelicans étaient une bonne équipe offensive et plutôt moyenne défensivement alors que les Blazers présentaient un profit inverse. La principale différence entre les deux équipes résidait dans le tempo de jeu : NOLA jouait le plus de possessions dans la ligue tandis que Portland était une équipe qui préférait ralentir le jeu du fait de son pivot, Jusuf Nurkic, peu à l'aise quand le jeu s'accélérait. Gentry savait que les Blazers ne sont pas une équipe très altruiste (30eme en terme de passes décisives par match). Le gros de leur création repose sur Lillard-McCollum mais ces derniers ne représentent que 10 passes décisives de moyenne soit plus de la moitié des assists de l'équipe. En doublant voire triplant systématiquement sur Lillard, les Pelicans savaient qu'ils laisseraient des shooteurs ouverts mais le pari en valait la chandelle au vu de l'obstination de Lillard et du niveau moyen du reste du roster de Portland.
Gentry a aussi réussi à imposer son style en imposant une série offensive qui va vite : mis à part le Game 1, NOLA a scoré toujours plus de 110 points. Mieux encore, elle est l'équipe qui a scoré le plus de points en contre attaque depuis le début des playoffs (16,9) grâce à des passeurs de précision comme Rondo et un finisseur comme Davis.
La prochaine étape qui se dresse à présent devant Alvin Gentry sera probablement les Warriors, équipe qu'il connait bien puisqu'il y a été assistant. S'il a affiché clairement sa volonté d'outcoacher son ami Steve Kerr, la tache sera probablement plus difficile que face à Terry Stotts, qui pourrait bien voir ses jours compter dans l'Oregon.