J’étais en train de regarder un mix sur les finales 2016, celles qui se sont conclues par le sacre de LeBron James, celles d’une fin de saison historique pour notre chère NBA. C’est alors que de nombreuses émotions, aussi différentes les uns des autres sont remontées à la surface. Notamment ce sentiment de bonheur, cette certitude d’avoir vécu quelque chose d’unique, que je pourrais raconter dans quelques dizaines d’années encore.
Évidemment, 2016 est une année merveilleuse pour un supporter de Cleveland, pour un admirateur inconditionnel de LeBron James plus précisément. Cependant, je ne perds pas espoir qu’un jour, chaque fan de chaque franchise ou de chaque joueur vive ce sentiment d’euphorie. Ce bonheur de voir son héros ou son équipe réaliser quelque chose que nous, fan, souhaitons probablement plus que certaines choses de notre vie quotidienne. Car au final, nous transposons certains espoirs, certaines envies à travers nos héros et notre passion. De nombreux fans ont déjà ressenti ce sentiment, les fans des Bulls des années 90, les fans des Rockets de ces mêmes années, les fans des Celtics de 2008 ou ceux de Larry Bird, les fans de Miami de 2006 et 2012, les fans des Lakers des Pistons ou encore les fans des Spurs de la dernière décennie...
Ce sentiment de voir son équipe ou son joueur écrire sa légende, accomplir ce pourquoi nous passons tant de nos nuits éveillés, tant de nos années à suivre avec passion notre ou nos équipes préférées et à épier chaque mouvement, chaque discussion ou chaque information émanant de cette ligue outre-atlantique qui nous fascine tant.
Ce sentiment de bonheur donc, qui a remplacé ce sentiment d’inachèvement, après 13 ans d’échec à Cleveland pour ce qui me concerne. Car au final, vivre une passion, peu importe laquelle, cela représente quoi? Traverser de nombreuses émotions en quête du but ultime, la consécration de son équipe ou de son joueur, de voir enfin cet espoir ou ce rêve se réaliser. C’est peut être un sentiment qui pourrait être qualifié de stupide tant cela n’apporte au final rien de concret dans notre existence. Un sacre de notre équipe de coeur ne change rien à notre vie de tous les jours, pourtant il apportera un bonheur indescriptible quand on vit cela à fond.
Regarder des matchs en s’imposant des nuits blanches, acheter des maillots ou des chaussures hors de prix, débattre pendant des heures sur un sujet qui n’aboutira sûrement à rien tant la passion offre de subjectivité alors qu’on pense détenir la seule vérité. Être fan c’est aussi passer des heures à regarder des matchs, à jouer, à s’imaginer dirigeants ou joueurs, à reproduire des gestes sur nos propres terrains, à survivre des années de galères de nos équipes malgré les défaites et/ou les problèmes qu’elles rencontrent. C’est aussi se battre avec nos amis sur nos certitudes sur un sujet, trashtalker mais avant tout se changer les idées et échapper aux petits malheurs ou problèmes de notre vie quotidienne.
Depuis quelques semaines, et même depuis toujours finalement, j’observe des batailles insignifiantes entre fans, mais au fond, rien de plus normal. La passion entraîne les débats, suscite les critiques et la mauvaise foi, amène la subjectivité et l’envie de réussite contre les autres et c’est logique.
Ce sont des sentiments bizarres, que la plupart des gens ne comprendront peut être jamais, pourtant, c’est ça de vivre une passion. On se bat, on se congratule, on partage des émotions, des moments heureux et des désillusions, on réagit à n’importe quel détail mais on le vit, que ce soit par l’intermédiaire des médias ou en réalité sur le continent américain.
Tout fan de NBA qui se respecte comprend probablement ce ressenti. Cette déception quand son équipe perd, cette joie quand elle gagne, ce résultat finalement peu significatif qui peut changer notre journée post-game et qui nous procure toujours des émotions peu importe le score final. Pour les plus assidus d’entre nous, cela procure peut être même des sensations et émotions peu connues voires inconnues dans notre vie réelle.
Au final ce papier ne veut peut être pas dire grand-chose. C’est simplement le ressenti sur le moment d’un fan qui vit cette passion au jour le jour et qui souhaite que tout fan passionné de NBA, ou d’ailleurs, le ressente aussi fortement l’espace d’un instant... ou à tout jamais.