En moins de 3 saisons à Boston, Jayson Tatum a déjà vécu plusieurs vies. Lors de son année rookie, il avait vécu un apprentissage express en faisant partie intégrante d’une équipe surprenante qui même privée de ses 2 stars (Kyrie Irving, Gordon Hayward) n’était passée qu’à une victoire des finales NBA. Sa capacité à tenir tête à LeBron James pour ses premiers playoffs avait grandement impressionné.
Son année sophomore fut malheureusement plus sombre. Là où le retour de Irving et Hayward semblait annoncer des Celtics dominants favoris pour devenir champions de la conférence Est, les choses se sont compliquées. Dans l’ombre d’un leader de pacotille, il a sombré dans une transition ratée dans un rôle de lieutenant scoreur qu’il subissait plus qu’autre chose. Il était même comparé à Kobe Bryant, mais pour les mauvaises raisons dans des moqueries légitimes de sa désagréable attitude de croqueur de ballon obsédé par le tir forcé.
Mais ce passé est désormais derrière lui et cette saison, c’est un nouveau Jayson Tatum que nous avons pu découvrir sur le parquet resplendissant du TD Garden. L’an passé, on avait reproché à Brad Stevens son manque de gestion dans un groupe miné par les dérives de Kyrie Irving ou encore Terry Rozier. Cette saison, le jeune coach a donc pris ses responsabilités en définissant une hiérarchie précise au sein de son effectif. Cela est passé par la responsabilisation de Jayson Tatum.
Dans presque tous les domaines, l’ex-ailier de Duke se retrouve propulsé sous les lumières des projecteurs de ce grand marché qu’est Boston. Avec 34 minutes par match en moyenne, il est le joueur le plus utilisé par Brad Stevens cette saison. Son nombre de tickets tirs a lui aussi explosé. Tatum est passé de 13 à presque 19 tirs tentés par match, un nombre à la hauteur de son nouveau statut. Il est le joueur qui tente le plus de tirs à Boston. Une statistique qui se caractérise jusque dans les moments les plus importants, en particulier lorsqu’il est demandé aux leaders de tuer un match. Mission dont Tatum s’est montré on ne peut plus capable lorsqu’il a assassiné les Knicks au buzzer le 2 Novembre dernier, évitant ainsi à son équipe une défaite on ne peut plus gênante.
Certes, il a obtenu de nouvelles responsabilités, mais comment exploite-t-il cette projection sur le devant de la scène ? Merveilleusement bien. Cette saison, la progression de Jayson Tatum dans tous les domaines du jeu est indiscutable. On remarque un joueur beaucoup plus agressif, plus engagé sur chaque ballon. Ainsi, son volume de jeu augmente et il réalise ses meilleurs chiffres en carrière aux rebonds (7.1), passes décisives (2.8), contres (0.8) et interceptions (1.4). Il réalise même l’exploit d’intercepter plus de ballons que Marcus Smart, le bulldog défensif en chef des Celtics !
Enfin, sa progression la plus marquante se trouve dans sa moyenne de points bien sûr. Avec 21.6 points par match, il fait son entrée dans le Top 25 des meilleurs marqueurs de la NBA cette saison. Une progression logique vu ses responsabilités en hausse, mais tout de même remarquable un jeune de 21 ans qui doit produire dans l’une des meilleures équipes de la NBA chaque soir et l’emmener vers la victoire. Lorsqu’on regarde Boston jouer, on est également frappé par son intelligence de jeu. Présente depuis ses débuts en NBA, elle se caractérise désormais jusque dans ses choix et décisions balle en main. Les tirs forcés se raréfient, une bénédiction. Seul bémol, ses pourcentages au tir régressent pour l’instant. Ce sera un chiffre à surveiller, bien que ce soit un contre-coup logique de son volume de jeu plus important.
Dimanche soir lors de la réception des Hornets, il a pris feu mettant un point d’honneur sur tous les compliments qu’on peut lui dresser en ce début de saison. Il termine à 39 points (15/29), son record en carrière. Il signe également son 16ème double-double en NBA en ajoutant 12 rebonds à cette performance majeure, sa deuxième meilleure marque en carrière dans cette catégorie. Ce qui nous a frappé dans cette nuit magnifique, c’est justement son pourcentage au shoot. Dans un soir où ces 29 tirs tentés est également devenu son record en carrière, il s’est maintenu au-dessus des 50% soit la preuve de sa fiabilité dans ce domaine. Avec le temps, cette régularité pourrait bien devenir monnaie courante.
Avec un Jayson Tatum qui a enfin trouvé sa place au sein d’un collectif des Celtics renouvelé, c’est ainsi que Boston a retrouvé le podium de l’Est malgré une équipe pas meilleure que celle de l’an passé sur le papier. Mais ça, c’est uniquement sur le papier. C’est la redistribution des rôles dont on vous parlait en début d’article qui aide Boston à avancer dans la bonne direction. Si on a expliqué le succès de Jayson Tatum, il ne faut surtout pas oublier de le lier à celui de l’autre ailier à fort potentiel de la Green Army : Jaylen Brown.
Alors qu’il a obtenu un énorme débat qui alimente encore de nombreux débats, Brown assume les chiffres astronomiques placés au-dessus de sa tête depuis Octobre. Enfin, Kemba Walker arrive comme une version améliorée de Kyrie Irving. Le meneur All-Star qui correspondait le mieux à Boston. En plus d’être un fabuleux attaquant comme on le savait déjà, Kemba Walker apporte à ce vestiaire un ‘’facteur bonheur’’ très relayé par les insiders dans le Massachussets. L’opposé de Kyrie Irving finalement et sur le parquet, Walker organise bien mieux le jeu que son prédécesseur. Discrètement, les Celtics possèdent l’un des meilleurs Big Three de la ligue avec 3 joueurs tournant autour des 20 points par match.