Originaire de Chicago, Dwyane Wade n’a pas connu la plus belle des enfances et le sport arrive vite au sein de son quotidien afin d’échapper aux mauvaises fréquentations. Lors de l’an 2000, il rejoint Marquette et cela marquera le début de son parcours, qui le conduira jusqu’à devenir une star de la balle orange. De plus en plus impressionnant au fil des mois, sa cote grimpe au fur et à mesure que la Draft 2003 approche. Après trois années à l’université, celui que l’on surnommera Flash se présente dans cette cuvée, riche en talent, qui deviendra l’une des plus grandes de l’histoire. Arrive le tour du Heat et Pat Riley prend le pari et sélectionne Wade. Après une fin de décennie 1990 où Miami est une place forte de la ligue, la franchise connait un petit creux avec le départ de ses cadres et espère se relancer grâce au guard. L’aventure de Dwyane Wade en NBA peut commencer.
Après avoir drafté ce talent, l’homme fort du Heat renforce son équipe intelligemment et fourni du bon matériel à Stan Van Gundy pour la saison 2003-04. La franchise retrouve les playoffs et le rookie réalise une très belle saison pour son arrivée avec 16 points, 4 rebonds et 4,5 passes. Le passage dans la cour des grands ne l’impressionne et ses stats augmentent encore. Pat Riley peut avoir le sourire : il tient une pépite entre ses mains, et son franchise player pour les années à venir. La saison sophomore confirme ce qu’on a vu un an auparavant et D-Wade augmente sérieusement sa production pour scorer 24 points par matchs, le tout agrémenté de 5 rebonds et 7 passes de moyenne ! Flash devient All Star pour la première fois, et enchaînera les sélections par la suite. Miami, qui a accueilli Shaquille O’Neal, plus désiré du côté des Lakers, se présente comme un des favoris pour sortir de l’Est. Et cela se jouera à pas grand-chose, les Pistons sortant l’équipe de South Beach en finale de conférence après un game 7. Detroit retourne en finale après avoir remporté le titre la saison précédente. Ce n’est que partie remise.
La base est solide, il faut juste peaufiner cet effectif pour rejoindre la plus grande des scènes. Le Front Office ajoute des vétérans au cours de l’été, notamment Gary Payton et Jason Williams sur le backcourt. Cependant, le début de saison est loin d’être fou : après 21 matchs, le bilan est tout juste positif et Pat Riley décide de frapper fort. Exit Stan Van Gundy, le patron retourne sur le banc pour coacher cette équipe qu’il a construite. Le Heat termine à 52 victoires et les Playoffs démarrent. Derrière son leader et un Shaq encore très fort, Miami domine l’Est, et après un Game 6 remporté face aux Pistons, la franchise rejoint les finales NBA pour la première fois de son histoire. Un dernier obstacle se présente sur la route : les Mavs de Dirk Nowitzki. Après deux défaites pour entamer cette série, Flash sort de sa boîte et expose son talent aux yeux du monde entier. Le Heat gagne les quatre matchs suivants, Dwyane Wade tourne à 35 points de moyenne sur la série et voilà Miami champion ! 24 ans et seulement 3 saisons dans la ligue mais le guard s’impose déjà comme l’un des tous meilleurs joueurs de la ligue. Il est naturellement nommé MVP des finales après avoir fait la misère à Dallas.
La suite sera moins rose pour la franchise de South Beach. L’arrière est toujours aussi dominant et sur la fin de la décennie 2000 le joueur connaîtra son prime avec des saisons exceptionnelles à titre individuel, de niveau MVP, notamment 2008-09, où il tourne à 30 points de moyenne, avec 5 rebonds et 7 passes. Meilleur scoreur de la ligue, l’équipe autour de lui est trop faible pour espérer quoi que ce soit collectivement. Un tout jeune coach a pris la place de Pat Riley sur le banc, qui prend sa retraite de coach et se concentre sur ses activités de président des opérations basket. Erik Spoelstra prend le relai. La saison 2010 arrive à son terme après une sortie rapide dès le premier tour des Playoffs. L’intersaison arrive et tout va changer…
Une nouvelle décennie s’ouvre, ainsi qu’une nouvelle ère du côté de South Beach : celle des Heatles. Wade voit ses compères de la Draft 2003, LeBron James et Chris Bosh, le rejoindre et le Heat devient instantanément un monstre à trois têtes et la meilleure équipe de la ligue. Il faudra un gros mois de compétition pour se mettre en route et la machine sera bien huilée : 21 victoires en 22 matchs et les voilà tout en haut de la ligue. Miami se présente en postseason comme grandissime favori et écarte facilement la conférence Est. Après cinq saisons, revoilà la franchise en finale. C’est également l’heure des retrouvailles avec les Mavs et Dirk Nowitzki. Malgré un début de série en leur faveur, et à la surprise générale, le Heat s’incline et voit Dallas soulever le Larry O’Brien Trophy. LeBron James est sous le feu des critiques après des finales beaucoup trop décevantes, malgré une Wade encore incroyable. Naturellement, les critiques s’abattent sur les Heatles, qui devront vite rebondir. Tous les acteurs prennent un été pour discuter et la machine repart. Le King est à son prime et est de loin le meilleur joueur du monde. Mais le patron ça reste Flash. Quand bien même sa production personnelle est à la baisse, il en reste un rouage essentiel. Résultat des courses : trois finales après l’échec de 2011, un back-to-back et une défaite face à des Spurs monumentaux et revanchards en 2014. D-Wade entre dans la trentaine, et petit à petit, surtout au vu de son style de jeu et un shoot lointain peu fiable, cela se ressent. Pour autant, il reste un All Star indiscutable.
Suite à la défaite de 2014, le Heat voit LeBron retourner à Cleveland, et l’ère post-James n’est pas évidente : finaliste un an plus tôt, Miami rate les Playoffs en 2015, puis se fait sortir en demi-finale de conférence en 2016. Chris Bosh commence à avoir de sérieux problèmes de santé qui vont précipiter sa fin de carrière. Flash sera au All Star Game pour la douzième année de suite, et la dernière fois, sportivement (on va revenir sur sa participation à son dernier match des étoiles). L’intersaison 2016 approche, le salary cap va exploser avec les nouveaux droits télé et Wade est en fin de contrat. La tension monte entre lui, qui veut en profiter pour négocier un gros deal, et le Front Office, qui n’est pas chaud pour lui offrir. Et ce qui était impensable auparavant se réalise : l’idole de South Beach quitte sa franchise et retrouve son Illinois natal et rejoignant les Bulls ! Il y formera un « big three » avec Rajon Rondo et Jimmy Butler. Gêné par les blessures depuis quelques années, c’est également le cas à Chicago et le projet tourne au vinaigre. Un bilan tout juste à l’équilibre, qui permet à la franchise de se qualifier en postseason avec le huitième spot… au nez et à la barbe de Miami. L’aventure prend fin après six matchs et une élimination face aux Celtics. C’est déjà la fin pour Flash chez les Bulls.
Quelques semaines avant le début de saison 2017-18, Wade se fait couper par la franchise de l’Illinois et retrouve son BFF LeBron James en signant aux Cavs pour le minimum vétéran. Après trois finales, dont deux défaites autour d’un titre fabuleux en 2016, Cleveland veut retrouver le trône et venir à bout des Warriors. Mais comme l’exercice précédent, le guard ne trouve pas sa place. Titulaire, il devient rapidement sixth man dans cette équipe. Individuellement encore capable de sortir de sa boîte avec des perfs de haut niveau, la réussite collective n’y est pas et Koby Altman procèdera aux grandes manœuvres lors de la trade deadline. Parmi elle, le départ du joueur qui est de retour au Wade County et signe son retour à Miami ! L’histoire se finit bien et il pourra finir sa carrière dans sa franchise qu’il n’aurait jamais dû quitter, et se montrera productif, toujours en sortie de banc.
La saison 2018-19 approche et le joueur l’annonce, ce sera sa « Last Dance ». La dernière fois que l’on pourra profiter de Dwyane Wade sur un parquet NBA. A 37 ans, il tire sa révérence en donnant le sentiment qu’il en avait encore sous le pied, mais choisit de partir sur une note positive, malgré l’absence de Playoffs au bout de la régulière. La NBA le célèbrera une dernière fois en lui offrant une Wild Card pour participer au All Star Game, dont Dirk Nowitzki bénéficiera aussi.
Au niveau international, il défendra le maillot de Team USA à de multiples occasions, pas toujours heureuses. Dès 2004, il est présent dans le groupe olympique, qui verra les américains repartir avec la médaille de bronze, échouant dans leur quête de l’or pour la première fois depuis l’arrivée des professionnels pour les Etats-Unis. En 2006, Team USA est présent au mondial et repart à nouveau avec le bronze. Deux ans plus tard, il est membre de la Redeem Team remettant les Etats-Unis sur le devant de la carte.
En conclusion, Dwyane Wade c’est le visage d’une franchise, dont il est le meilleur scoreur, passeur, intercepteur, joueur le plus capé et emblématique de celle-ci. Son maillot y est bien évidemment retiré. Triple champion NBA, avec un back-to-back et le trophée de MVP des finales en 2006, il aura inscrit 23000 points en carrière, étant le guard avec le plus de contres réalisés, il fut meilleur scoreur d’une saison régulière en 2009. Il est également 13 fois All Star, et MVP du All Star Game en 2010, huit fois dans les All NBA Teams (dont deux fois dans la First) et trois fois dans les All Defensive Teams. Présent dans le top 75 des meilleurs joueurs de l’histoire, ce palmarès long comme le bras lui permet de rentrer au Hall of Fame et se classer parmi les meilleurs arrières de l’histoire NBA. Chapeau bas, et merci pour tout Flash.