Quand vous êtes arrivé en NBA, il n’y avait pas énormément de joueurs européens dans la ligue. Quel genre d’impact pensez-vous avoir eu là-dessus, et est-ce que ça fait partie de l’héritage dont vous êtes fier ?
Dirk Nowitzki : La ligue a changé en 20 ans. A l’époque, il n’y avait pas autant de fautes de sifflées. Ils ont rajouté la zone. C’est désormais une ligue de “pick-and-roll”, où la balle bouge beaucoup. C’est plus souvent ouvert, moins physique. Je pense que cela convient aux joueurs européens, puisqu’ils sont doués, et savent tirer et se déplacer. Ça a été marrant de voir ce changement.
Pensez-vous avoir influé sur ce changement dans la manière dont les équipes de NBA jouent ?
Je pense que je suis arrivé dans la ligue au bon moment, quand le jeu commençait tout juste à changer. Le jeu changeait, la ligue voulait un peu plus de points marqués, un peu plus de mouvement. Dans les années 90, il y avait beaucoup de gabarits très musclés parmi les postes 4 et 5, et il y avait beaucoup de fautes. Je pense que la ligue voulait du changement et je suis arrivé au bon moment. Ils ont rajouté la règle du back-down. Ils ont rajouté la zone. Ils ont juste forcé les équipes à jouer davantage en mouvement, avec plus de pick-and-roll. Tous les mecs peuvent maintenant shooter et bouger sur tout le terrain. C’était juste parfait pour moi, cela correspondait à mes qualités. C’était parfait pour moi pour jouer avec Nellie (Don Nelson) durant mes premières années. Il était probablement le seul mec à l’époque qui voulait un joueur de deux mètres, capable de dribbler et shooter. Je suis vraiment heureux d’être venu dans cette situation, dans cette ville. Pour moi, cela n’aurait pas pu mieux fonctionner, avec le coach et les joueurs qui étaient ici, Steve (Nash) et Mike (Finley) qui me soutenaient. Ça a juste bien fonctionné. Désormais, tout le monde peut shooter. Tous ceux qui arrivent, les postes 4 et 5, remontent la balle et shootent. Ca a été genial de pouvoir assister à cela.
Si vous pouviez remonter le temps et vous adresser au jeune Dirk Nowitzki, qu’est-ce que vous lui diriez ?
J’aurais probablement changé mon régime alimentaire un peu plus tôt. J’aurais probablement commencé la musculation un peu plus tôt. Je pense que nous ne le savions pas assez quand je suis arrivé dans la ligue il y a 20 ans. Dans la journée, nous mangions des cheeseburgers avant les matchs. C’est comme ça. Nous ne savions pas tous ces trucs sur la nutrition que nous savons aujourd’hui. A côté de ça, il y a eu beaucoup de déceptions et de frustrations pendant les playoffs, mais au final j’ai dû traverser ces épreuves pour devenir un joueur meilleur, et pour devenir le joueur que je devais être en 2011 pour que nous gagnions le championnat.
Qu’est-ce que vous pensez de la paire Luka Doncic et Kristaps Porzingis, et comment la voyez-vous évoluer ?
Le temps nous le dira, mais Kristaps est très bon à l’entrainement. Les deux sont des grands joueurs, qui ont beaucoup de longueur et ils sont tous les deux intelligents. Ils devraient vraiment créer une belle combinaison que l’on pourra suivre pendant très très longtemps je pense. Je le dis tout le temps, la façon dont ce joueur de 19/20 ans lit le jeu et fait ses choix avec la balle dans les situations difficiles est incroyable. C’est un super meneur de jeu pour l’équipe.