Les supporters des Celtics sont en deuil depuis hier soir. L’une des légendes de la franchise, Jo Jo White, s’est éteinte à 71 ans des suites d’une tumeur cérébrale. Avec 10 saisons passées sous la tunique verte, White laisse derrière lui un palmarès à la hauteur de son talent : double champion NBA en 1974 et 1976, MVP des Finales en 1976, deux nominations dans la All-NBA Second Team et sept sélections pour le All Star Game. La franchise celte a d’ailleurs retiré son n°10, un an seulement après sa retraite en 1982. White a beau être passé par les Warriors et les Kings au crépuscule de sa carrière, c’est bien chez les C’s qu’il laisse une trace indélébile : il reste sur les tablettes de Boston dans le Top 10 des meilleurs scoreurs (13.188 points), des passes décisives (3686 assists) et des minutes jouées (26.770). Il détient même le record du plus grand nombre de matchs consécutifs avec 488. Un véritable iron man dont la success story débute à Kansas.
Star universitaire chez les JayHawks, Jo Jo White mène la fac de Kansas jusqu’au tournoi NCAA. Le meneur tourne à l’époque à plus de 18 points et intègre logiquement la All-America Team à deux reprises. Il a même l’immense honneur de représenter les Etats-Unis lors des J.O. de 1968 à une époque où seuls les universitaires avaient le droit de participer aux Olympiades. En compagnie de Spencer Haywood, White est le fer de lance de la sélection US qui termine la compétition invaincue remportant l’or suprême contre la Yougoslavie. Fort de sa première médaille, Jo Jo White est drafté dans la foulée par les Celtics en neuvième position.
L’hégémonie bostonienne est totale à cette période. Les hommes du mythique coach Red Auerbach viennent de remporter 11 des 13 derniers championnats. Pourtant, un séisme secoue la franchise juste avant la saison 1969 : les deux légendes Sam Jones et Bill Russell annoncent leur retraite. Le rookie Jo Jo White fait ses débuts en NBA avec un bilan négatif, une première à Boston depuis 1950. Epaulé par John Havlicek et Dave Cowens, il va participer activement au repositionnement des Celtics sur l’échiquier de la Conférence Est. En 1972, White enregistre sa meilleure production : 23.1 points, 5.6 rebonds et 5.3 passes. Des statistiques qui lui permettent de gagner son statut de All Star et de qualifier les C’s pour les playoffs.
Le titre interviendra deux saisons plus tard en 1974 contre les Bucks de Kareem Abdul-Jabbar puis en 1976 face aux Suns. Lors du second titre, White est le leader inconstesté de Boston, devant un John Havlicek vieillissant (35 ans). Le titre de MVP des Finales lui est logiquement décerné avec une moyenne de 21.7 points et 5.8 passes sur les six matchs. Dans la dernière rencontre, Jo Jo se permet une pointe à 32 points et 9 assists pour une victoire après trois prolongations. Sa légende est à son paroxysme. Excellent shooteur à mi-distance, White finit également dans le Top 10 des passeurs NBA pendant cinq saisons consécutives. La reconstruction des Celtics fin 1979 sonne le glas de sa carrière. Il est transféré contre un tour de draft à Golden State.
Intronisé au Hall of Fame en 2015, le commissionnaire de la NBA, Adam Silver, a donné un vibrant hommage hier à Jo Jo White :
Jo Jo White était une légende de notre sport. Deux fois champion, MVP des Finales et médaillé olympique. C’était un modèle d’excellence d’une constance et d’un calme rare. Il était un Hall of Famer et une légende encore plus grande pour d’innombrables personnes qu’il a inspirées et pour les communautés dont il s’est occupé, notamment en tant que directeur des projets spéciaux des Celtics.