Cinq majeur des artistes

Cinq majeur des artistes

Stephen Curry - Pete Maravich - George Gervin - Julius Erving - Hakeem Olajuwon
Crédit photo : The New York Times

Pour patienter un peu avant la reprise, Inside Basket vous propose des 5 Majeur décalés. Aujourd'hui, faisons honneur aux artistes de notre discipline, ces joueurs qui nous ont fasciné au fil des décennies par un jeu divin et sans égal.

  • Meneur : stephen curry

 

En tant que grand chef étoilé, Stephen Curry a droit à une place de choix dans ce cinq majeur. Si la part belle sera faite aux joueurs des années passées mais dont le jeu est resté dans les mémoires, Chef Curry incarne l'artiste contemporain dans toute sa splendeur. Véritable maestro balle en main, Curry est une beauté à observer dans tous les secteurs du jeu. Son shoot, tout d'abord, est d'une limpidité sans pareil. Une gestuelle peu conventionnelle (comme souvent chez les artistes) mais d'une efficacité diabolique, bousculant même les codes usuels du basket-ball. Double MVP (dont une fois à l'unanimité des votes), Stephen Curry ne le doit pas qu'à son visage d'ange. Son imprévisibilité au dribble et ses éclairs de génie à la passe en font un joueur dés plus spectaculaire. De plus, le prodige adore ajouter un surplus de fantaisie à ses actions. Une feinte du regard, un dribble dans le dos supplémentaire ou même humilier son opposant direct. Une addition loin d'être nécessaire mais qui s'accomode parfaitement avec le show-man que constitue Stephen Curry. Il est un esprit volatil qui s'accomode parfaitement au sein d'un collectif mais qui, de temps à autre, peut avoir des errements lunaires. Trois fois champion NBA, il ne manque (peut-être) qu'un titre de MVP des Finales pour que la carrière de Curry soit la plus accomplie possible. Symbole d'une nouvelle génération de joueurs, Stephen Curry a déjà tout gagner dans l'esprit de ses milliers de fans. 

 

 

 

  • Arrière : pistol pete maravich

 

Dans sa carrière, Pete Maravich n'aura connu que trois équipes. A l'exception de sa saison aux Celtics (où il ne jouera que 26 matchs), les Hawks et le Jazz représentent à merveille la beauté de joueur qu'était monsieur Pistol Pete Maravich. Aussi grâcieux qu'un faucon en plein vol, aussi agréable qu'une douce note de Jazz. Si Stephen Curry peut vous sembler à la limite du cadre, Pete Maravich ne pouvait pas être mis dans une case bien définie. Il était ce joueur à la chevelure volatile qui improvisait sans cesse. On pourrait le qualifier d'intellectuel du basket tant le droitier nous faisait découvrir une nouvelle fantaisie soir après soir. Une dextérité rare, une vision clairvoyante et une imagination débordante, notamment à la passe. Six fois All-Star à l'époque, Pete Maravich serait aujourd'hui un phénomène de foire au match des étoiles. Si ses passes fulgurantes restent dans la mémoire collective, Pete Maravich n'a pas galvaudé son surnom de " Pistol ". Maravich était un scoreur indécrottable. Il reste toujours le détenteur du record du plus grand nombre de points marqués en université avec la fac de LSU. Pourtant, il ne sera sélectionné qu'en 3e position à la Draft par Atlanta. Il terminait également meilleur scoreur de la Ligue lors de sa dernière année avec les Hawks en 1974. La ligne à 3pts n'est apparu qu'à la toute fin de sa carrière mais nul doute que Maravich aurait fait un malheur dans ce secteur du jeu. Son duo avec Stephen Curry a de quoi nous laisser pantois : le shoot de Curry allié aux passes lumineuses du défunt Pistol Pete Maravich.

 

Pete Maravich

 

  • Ailier : Georges Gervin

 

Notre duo d'ailiers se constituent de deux joueurs ayant joué à la même époque et ayant chacun laisser une trace indélébile dans ce sport. Le premier choisi, Georges Gervin débutait sa carrière en ABA, comme le joueur suivant qui plus est. Drafté par Phoenix en 1974, Gervin décidait finalement de rester fidèle aux Spurs en ABA. Ce n'est qu'en 1976 qu'il intégrera la NBA en compagnie de sa franchise de toujours. Dés sa deuxième saison dans la grande Ligue, il ravissait le trophée de meilleur marqueur (une distinction qu'il remportera à 4 reprises au final). Dans un duel fatricide avec David Thompson, Gervin inscrivait 58 points lors du dernier match de la saison 78 dont 33 points dans le seul et unique deuxième quart-temps de cette rencontre. Un record qui a tenu jusqu'en 2015 avant que la torche humaine Klay Thompson cette fois-ci n'efface George des tablettes. Gervin était un prototype de scoreur en avance sur son temps. Profil longiligne qu'on surnomme aujourd'hui swingman (capable d'évoluer sur plusieurs positions), George Gervin scorait à répétition soir après soir. Il était même surnommé The Iceman par ses coéquipiers tant Gervin paraissait s'employer peu pour marquer à profusion. Ses longs segments lui permettait de faire glisser le ballon jusque dans le cercle et il devenait ainsi le dépositaire du finger roll, sa marque de fabrique, sa signature en tant qu'artiste. 

 

George Gervin

 

 

  • Ailier-fort : Julius Erving 

 

Le second ailier de notre 5 majeur décalé avait plutôt le sens du show.  Julius Erving fut un pourvoyeur de highlights permanent. Coéquipier de Gervin aux Squires de Virginia en ABA, il a participé au développement de la NBA en élevant le dunk au rang d'art, rien que ça. Dés que Docteur J quittait le sol, une sorte d'élégance se dégageait du corps de cet ailier 1m98 pour 95kg. Il semblait planer dans les airs sans pouvoir redescendre de son petit nuage. Cette image indissociable de notre tête avec Julius partant en contre-attaque à toute vitesse, la coupe afro en arrière, prêt à planer sur la défense adverse. Joueur emblématique de Philadelphie et MVP à 4 reprises, Julius Erving devra cependant attendre sa 7e saison dans la Ligue pour obtenir le graal, le titre NBA aux côtés d'une autre légende des Sixers, Moses Malone. Julius Erving n'est certainement pas le meilleur dunkeur de l'histoire pour la plupart des observateurs mais Docteur J aura participé en grande partie à la démocratisation du dunk. 

 

 

 

  • pivot : Hakeem Olajuwon

 

Pour finir, place au rêve. C'est l'essence même des artistes d'ailleurs. Laisser au subconscient tout le loisir de pouvoir vagabonder à sa guise afin que l'esprit accomplisse ce qu'il désire. Vous l'aurez compris, notre pivot de ce 5 majeur réservé aux artistes ne pouvait être que l'inévitable Hakeem Olajuwon. Le grand Hakeem a fait rêver plus d'un pivot avec sa palette offensive dés plus complète. En plus d'être le pivot à la combinaison offensive la plus redoutable, Olajuwon alliait ce mélange divin entre efficacité et beauté. Sa spéciale, le Dream Shake, rendait littéralement fou ses adversaires. Un coup en bas, hop je suis en haut, trop tard je suis parti à droite, encore loupé je suis à gauche maintenant et le panier était marqué sans même que le pivot adverse n'ait le temps de soupirer. Précurseur d'un jeu extérieur pour les intérieurs, Hakeem fut le premier à s'écarter pour shooter à 3pts. Le jeu ne le permettait pas à l'époque mais Olajuwon se serait régalait dans la NBA d'aujourd'hui. Et même en défense, Olajuwon dégageait une certaine élégance. Il y avait bien sûr cette intimidation dû à son physique imposant mais toujours avec une certaine classe. Pour parachever son oeuvre, Hakeem Olajuwon remportait le titre NBA à deux reprises avec Houston, dont l'un face à son meilleur ennemi, Patrick Ewing. Ce dernier doit d'ailleurs rêver en secret de la sensation du gain d'un titre NBA. 

 

Hakeem Olajuwon

 

 

On aurait bien évidemment pu citer d'autres légendes qui ont marqué nos souvenirs d'enfances. Sur les postes de guards, des légendes de la balle orange comme Penny Hardaway, Jason Williams ou Steve Nash plus récemment ont sublimé le jeu de leur flair et instinct de génie. Plus conventionnel, Elgin Baylor tenait malgré tout la dragée haute pour le poste d'ailier par son sens racé du scoring.

 

Parmi les intérieurs, Hakeem Olajuwon avait certes moins de concurrence mais des noms comme Kareem Abdul-Jabbar ou Arvydas Sabonis peuvent allègrement être cités. La relève pourrait s'avérer prometteuse avec le chef d'orchestre des Nuggets, Nikola Jokic.