Chicago Bulls 2024-2025 : Quelle direction prendre ?

Chicago Bulls 2024-2025 : Quelle direction prendre ?

Chicago Bulls - Zach Lavine - Josh Giddey - Matas Buzelis - Nikola Vucevic - Lonzo Ball
Crédit photo : Getty Images

Une nouvelle fois, les Bulls ont réalisé une saison moyenne sans que l'on sache réellement quel était l'objectif. Au final, le résultat sportif est décevant et pas de miracle lors de la lottery.

  • la saison 2023-2024

 

Au rayon des déceptions de la saison, les Bulls sont plutôt bien placés. Avec 39 victoires pour 43 défaites, Chicago a atteint le Play-in, et peut remercier la faiblesse de la conférence Est pour avoir accroché ce spot. Après une victoire face aux Hawks, l’équipe s’est inclinée, sans surprise, assez largement face au Heat. 19e offensive rating, 21e defensive rating, les Bulls furent parmi les équipes les moins agréables à suivre : le jeu était lent, logique avec les individualités présentes, assez statique avec pas mal d’isolation et un jeu collectif loin d’être plaisant. Cependant, avec un Zach Lavine rapidement sur la carreau, qui aura joué seulement 25 matchs dans la saison, difficile pour Chicago d’avoir de hautes ambitions. Si le joueur est clivant on ne peut pas nier que sans lui l’équipe est bien moins dangereuse, naturellement moins forte lorsqu’elle perd une de ses rampes de lancement en attaque. A 34 ans, DeMar DeRozan ne peut plus porter seul une attaque sur ses épaules et la présence de l’arrière lui aurait fait un bien fou. Avec 24 points et 5 passes de moyenne, il aura mené les Bulls aussi loin que possible. Pour le suppléer, Coby White fut formidable cette saison en ayant enfin passé le cap que l’on attendait de lui : 19 points de moyenne, avec 5 passes, avec une réussite correcte, sans être exceptionnelle, de l'agressivité pour aller chercher des points sur la ligne des lancers francs. Il fut récompensé d’une deuxième place dans la course au MIP. Attendu comme un des leaders de cette équipe, Nikola Vucevic aura fait ses stats mais était parfois irrégulier au scoring et surtout très maladroit de loin alors qu’il a pris quatre shoots par match à 3 points en moyenne sur la saison. Défensivement c’est un joueur intéressant, qui sait se placer mais limité physiquement, sans être un excellent protecteur de cercle. A titre de comparaison, son remplaçant Andre Drummond avait peut-être un meilleur impact de ce côté du terrain, avec un temps de jeu moins important et n’étant plus le pivot dominant qu’il fut par le passé. En revanche, son impact au rebond est toujours aussi incroyable, notamment offensivement. Sur le backcourt, Alex Caruso et Ayo Dosunmu ont réalisé une belle saison, avec de l’impact en défense, un peu de spacing en attaque, mais restent des soldats et des role players. Patrick Williams a encore connu un exercice compliqué où l’on ne voit pas bien les progrès, et dont la saison s’est terminée en janvier. Difficile de voir du positif chez ces Bulls, trop forts pour jouer les derniers rôles dans une conférence Est où les équipes faibles sont vraiment catastrophiques. Mais Chicago n’est pas assez équipé non plus pour avoir de réelles ambitions sportives. Conclusion : une sortie au Play-in tout à fait logique et seulement un pick 11 à la Draft. Pas la meilleure façon d’aborder une intersaison qui s’annonce déterminante pour la suite du projet, si tenté qu’il soit clair.

 

  • mouvements de l'intersaison

 

Draft : Matas Buzelis
Arrivées : Chris Duarte, Josh Giddey, Jalen Smith
Départs : Alex Caruso, Andre Drummond, DeMar DeRozan

 

Sans faire le grand ménage, les Bulls ont un peu bougé cet été, mais pas de quoi rendre le projet totalement lisible. Tout d’abord, la franchise devait faire son choix concernant DeMar DeRozan. Certainement le meilleur joueur de l’équipe, ou le plus fiable, le Front Office a donc choisi de se séparer du forward, qui rejoint les Kings. Seulement le joueur était en fin de contrat. Encore solide et capable de faire de grosses performances, le joueur de 35 ans a pu signer un juteux contrat. Ainsi, Chicago récupérera une petite contrepartie dans ce sign and trade (qui inclut également les Spurs) en Chris Duarte et deux seconds tours de draft. Pas en position de force, les Bulls ont obtenu ce qu’ils ont pu en échange de leur meilleur élément de la saison dernière, quand bien même cela reste une maigre consolation. En revanche, un trade a eu lieu quelques semaines auparavant, au sein duquel Chicago a récupéré une pièce bien plus intéressante. Avant la Draft, le Thunder et la franchise de l’Illinois se sont entendus sur un deal, un swap même, entre Alex Caruso et Josh Giddey. Dans cet échange sec, l’équipe se sépare d’un joueur expérimenté qui intéressait nombre de contenders, et parvient à acquérir un très jeune talent, dont le potentiel est encore à développer. Parmi les autres mouvements de l’été, notons l’arrivée de Jalen Smith, qui remplace numériquement Andre Drummond, parti aux Sixers. Les deux joueurs occupent le même poste et la comparaison s’arrête là. Ce dernier est aspirateur au rebond et a fait beaucoup de bien aux Bulls en sortie de banc. On connaît ses limites, certes, mais son apport fut précieux et son activité sous les cercles a permis aux Bulls de gagner des matchs. Avec Smith, la franchise accueille un joueur sensiblement de la même taille mais avec 20 kilos de moins, une capacité à jouer poste 4, mais surtout loin du panier. En effet, avec un temps de jeu assez faible, le joueur sort d’une saison à 42% à 3 points chez les Pacers. Après, cela reste un joueur de rotation et son utilisation (ou non-utilisation) lors des récents Playoffs le prouve. Pour jouer 15-20 minutes et suppléer Nikola Vucevic, ou lui être associé, ça reste une solution cohérente. Maintenant vient la venue de celui qui sera très observé : Matas Buzelis. Drafté avec le pick 11, il aurait pu partir plus haut lors de la Draft. Cependant, les Front Office ont choisi d’autres ailiers avant lui. A lui donc de prouver qu’ils avaient tort. Offensivement, il en a le talent et le potentiel. Plutôt intelligent, il sait se déplacer et se positionner. Avec Josh Giddey, et pourquoi pas Lonzo Ball s’il est capable de rejouer, il sera en compagnie d’au moins un joueur dont la vision de jeu et la qualité de passe peut lui permettre d’être trouvé dans des situations favorables. Il possède une base de shoot et de maniement de balle qui demandent à être développées pour être un ailier offensif très utile dans la NBA moderne. En revanche, pour réellement s’imposer, il devra s’améliorer en défense et travailler son corps pour encaisser les coups et suivre le rythme. Mais les Bulls avaient besoin de talent et ont pris ce qu’ils estimaient de meilleur à disposition en sortie de top 10, ce qui s’entend totalement.

 

  • l'effectif

 

Point Guard : Coby White, Jevon Carter, Lonzo Ball
Shooting Guard : Zach Lavine, Ayo Dosunmu, Dalen Terry
Small Forward : Josh Giddey, Torrey Craig, Chris Duarte, Talen Horton-Tucker
Power Forward : Patrick Williams, Matas Buzelis, Kenneth Loften
Center : Nikola Vucevic, Jalen Smith

 

Un rapide coup d’oeil nous fait dire plusieurs choses : l’effectif possède du talent, un petit peu de profondeur… mais cela reste un roster moyen au mieux. Le duo Lavine/Vucevic est capable de faire gagner des matchs à cette équipe, c’est indéniable. La progression de Coby White apporte une autre option offensive capable de peser, et l’apport de Gibbey à la création mettra ces joueurs dans de meilleures positions pour scorer. En revanche, si l’on regarde le groupe au complet, difficile de savoir quel est l’objectif réel de cette équipe. Sur le papier le backcourt tient la route : la doublette White/Lavine apporte des points et de la création. Cette dernière sera encore plus intéressante si Lonzo Ball retrouve les parquets à un bon niveau. Autrement, elle viendra aussi de l’aile grâce à Giddey. Ayo Dosunmu a réalisé une belle saison l’an dernier en tant que two-way player et aura son mot à dire, tandis que Jevon Carter est un vétéran qui se donnera, peu importe son rôle. Par contre, lorsque l’on se projette sur la saison à venir des Bulls, il est compliqué d’avoir confiance en ce frontcourt. Tout d’abord, Vucevic aura pour seule rotation Jalen Smith, dont le profil est particulier et pas toujours utilisable. Concernant les ailes, il y a du talent mais on atteint très vite un plafond. Josh Giddey est listé ailier mais à le jeu d’un meneur donc difficile de le mettre dans cette catégorie. Patrick Williams a connu une saison tronquée l’an dernier, et ses progrès ne sont pas forcément à la hauteur de ce que le Front Office attendait lorsqu’il fut drafté en 2020. Pour l’heure, il semble n’être qu’un role player qui fait les efforts en défense et capable de sanctionner de loin. Derrière, Matas Buzelis est un rookie qui va devoir s’imposer dans la ligue, tandis que Torrey Craig est un bon role player mais dont on connaît le plafond, et qui n’est plus tout jeune qui plus est. Donc malgré quelques joueurs forts, un peu de potentiel à développer, les Bulls ont un effectif relativement moyen qui ne permet pas d’avoir d’énormes ambitions pour la saison à venir.

 

  • le 5 majeur 

 

PG : Coby White
SG : Zach Lavine
SF : Josh Giddey
PF : Patrick Williams
C : Nikola Vucevic

 

Encore une fois, nous pouvons discuter sur les postes et où seront placés les joueurs. Josh Giddey est grand, la taille d’un ailier, mais un excellent playmaker, capable de mener le jeu. Coby White a fait de beaux progrès à la création mais il aime surtout scorer, et jouer comme un 2. Les notions de poste ne sont plus aussi pertinentes dans la NBA moderne. Cependant, à moins d’une surprise venant de Billy Donovan, les cinq hommes ci-dessus seront les titulaires pour Chicago. Arrivé récemment, Josh Giddey est probablement l’un des rares joueurs avec qui le Front Office se projette sur le long terme. Encore jeune et avec du talent plein les mains, il aura de grosses minutes. Pour l’accompagner, Zach Lavine et Nikola Vucevic semblent indéboulonnables. Ce dernier tournait encore en 18/10 la saison dernière et le coach n’a rien de mieux à proposer sur le poste de pivot. De plus, il est encore sous contrat pour deux ans, et si les Bulls souhaitent tourner la page avec le joueur, il doit jouer et s’exprimer pour être mis en valeur. Quant à Zach Lavine, c’est un peu la même chose : le joueur est formidable et serait clairement une troisième option, voire deuxième, pour une équipe avec des ambitions de titre. Cependant, il sort d’une saison particulièrement compliquée physiquement. Même sur le parquet, il fut moins impressionnant que ce qu’il a pu être par le passé. Entre les blessures et les rumeurs de transfert toute la saison, difficile de mettre toute la faute sur son dos. S’il retrouve son basket, Chicago possède un arrière de grande qualité capable de faire tourner des matchs à lui-seul. Et même si la volonté des deux parties est de se séparer, il devra performer pour refaire grimper sa cote qui a pris un sacré coup avec sa dernière saison. Pour les deux joueurs restants, nous optons pour Coby White et Patrick Williams. Le premier a réalisé une belle saison malgré une efficacité parfois suspecte et une défense pas toujours au rendez-vous. Il n’en reste pas moins incontournable sur les lignes arrière. Enfin Patrick Williams prend le spot restant mais attention. Avec la Draft de Matas Buzelis, capable de jouer sur son poste, la présence d’un Torrey Craig qui pourrait même prendre le rôle de titulaire, sans pour autant avoir le plus de minutes sur la durée d’une rencontre, la concurrence est réelle. De plus, Williams n’a joué que 43 matchs l’an dernier, dont certains en sortie de banc, pour un impact réellement faible. Malgré ces interrogations, sa prolongation de contrat nous fait dire que les Bulls le gardent en haute estime et qu’il sera titulaire.

 

  • le banc

 

En ce qui concerne la second unit, ce n’est pas la folie pour les Bulls. Le plus gros point d’interrogation est Lonzo Ball. Dans quel état physique se trouve-t-il, alors que son dernier match remonte à janvier 2022 ? Après deux saisons et demie loin des parquets, il lui faudra un temps de réadaptation au jeu. S’il retrouve son profil de meneur 3&D, capable de mettre en valeur ses coéquipiers via ses formidables qualités de playmaker, le banc de Chicago s’en retrouvera bien renforcé. Par lui, ou Coby White, selon les intentions de Billy Donovan. Derrière le 6th Man, le reste du banc fait un peu peine à voir. Matas Buzelis va fortement intriguer car il possède un talent offensif à développer, un corps à muscler et surtout la capacité à devenir un ailier offensif très utile dans la NBA actuelle. Lui et Torrey Craig vont être les principales pièces en sortie de banc sur les postes 3-4, tandis que Jalen Smith sera plus utilisé en tant que remplaçant de Vucevic, et parfois à ses côtés en fonction de l’adversité. Quant au backcourt, Ayo Dosunmu sera précieux : excellent défenseur, il a montré de belles choses en attaque, avec une excellente réussite à 3 points. S’il continue sur cette lancée, son temps de jeu ne risque pas de faiblir. En cas de problème, Jevon Carter pourra toujours rendre quelques services à la mène avec son profil défensif et sa capacité à mettre des 3. Chris Duarte pourra glisser sur les postes 2-3, quand bien même il est en difficulté depuis de nombreux mois. Il y a un peu de profondeur et de talent mais disons les choses, le roster n’a rien d’incroyable et il sera difficile de rivaliser avec de nombreuses équipes sur la durée.

 

  • le joueur à suivre : Josh giddey

 

Débarqué chez les Bulls en échange d’Alex Caruso, Josh Giddey est à un tournant de sa carrière. Joueur élégant lorsqu’il a la balle dans les mains, sa capacité de création est fantastique, avec une qualité de passe formidable. Cependant, la saison dernière ne fut pas à son avantage : son temps de jeu a baissé, au sein d’une équipe dont le bilan est monté en flèche et qui a lutté pour une place en finale de conférence, et ses statistiques en ont pris un coup. Trop irrégulier, son manque de réussite à 3 points lui fait beaucoup de mal quant à son utilisation. Et cette faiblesse a eu raison de lui : il s’est fait grandement exposer en Playoffs, et n’a pratiquement pas été utilisé lors de la série face aux Mavs, et fut même sur le banc pour commencer lors des deux derniers matchs de la confrontation. Son manque de shoot et ses lacunes en défense étaient trop handicapantes pour le Thunder. Alors qu’un rôle de 6th Man lui a été proposé, le joueur a décliné cette option. Dès lors, l’idée d’un trade est arrivée sur la table. Et c’est donc à Chicago que Josh Giddey tentera de reprendre le cours de sa carrière, au sein d’une équipe où le talent n’est pas légion. Il aura tout l’espace nécessaire pour pouvoir exprimer son talent : avec un Zach Lavine dont on ne sait pas de quoi l’avenir sera fait, un Lonzo Ball, absent de longue date, seul Coby White est pour le moment un joueur ball dominant. Si le 5 Majeur des Bulls est celui que nous proposons, Josh Giddey aura des joueurs qui lui sont complémentaires en attaque : le backcourt possède des joueurs qui aiment avoir le ballon, mais qui peuvent s’écarter, tout comme Patrick Williams. Ce n’est pas grandiose, mais l’équipe a un peu de spacing à proposer autour du joueur australien afin qu’il exploite ses capacités de création, à la passe et de pénétration pour aller chercher des points proche du cercle. Avec toute cette incertitude entourant Chicago, le Front Office a un élément autour duquel envisager un début de reconstruction. Dorénavant, il faudra tenter de développer le shoot de l’Australien et lui ajouter des éléments complémentaires pour repartir sur des bases saines.

 

  • les plus 

 

Josh Giddey/Matas Buzelis : Si pour certains le projet Bulls est encore flou, deux éléments sont certains d’en faire partie sur le long terme : Josh Giddey et Matas Buzelis. Le premier est arrivé il y a quelques mois en échange d’Alex Caruso. En difficulté chez le Thunder à cause de sa faiblesse au shoot et sa défense pas toujours au top, il aura un rôle plus important à Chicago. Très talentueux à la création, il était barré par un joueur de calibre MVP à OKC, qui naturellement avait le ballon dans les mains. Dans l’Illinois, personne n’a ce niveau pour exiger avoir la balle et l’Australien aura à coeur de s’imposer. Sa créativité, sa qualité de passe vont bénéficiées à tout l’effectif. Y compris à Matas Buzelis. Drafté en 11e position par le Front Office, le joueur ne sera pas forcément titulaire mais aura un rôle important en sortie de banc au minimum. S’il va devoir se renforcer physiquement, c’est un projet sur lequel les Bulls vont travailler pour leur avenir. En capacité de devenir un ailier offensif parfait pour la NBA, le joueur possède des bases sérieuses pour briller. S’il améliore son shoot pour être plus efficace et fait les efforts en défense, il deviendra vite essentiel à Chicago. Ne négligeons pas son QI offensif, où il comprend bien les choses et voit les espaces, il se fera servir en position préférentielle pour scorer. Il y a du développement à faire à Chicago, mais les Bulls sont en possession de deux talents qui peuvent complètement représenter l’avenir de la franchise.

 

Le backcourt : Parmi les rares points positifs observables concernant les Bulls, difficile de faire l’impasse sur le backcourt. Zach Lavine est un All Star, il a déjà évolué à très haut niveau. Mais au-delà de lui, plusieurs joueurs sont intéressants sur les lignes arrière. Avec Coby White et Ayo Dosunmu, Chicago possède deux jeunes joueurs dont les profils sont drastiquement différents mais se révèlent pertinents pour une franchise. Avec le premier, on a un joueur capable d’apporter du scoring et de la création pour lui-même. Il a même fait des progrès à la création pour les autres. La marge de progression est encore grande mais la saison précédente fut encourageante. Si défensivement c’est souvent portes ouvertes, son coéquipier est bien moins perméable de ce côté. Moins talentueux offensivement, Dosunmu compense par sa belle défense et sort d’une saison à 40% de réussite à 3 points. Son profil se montrera précieux pour Billy Donovan. Ensuite, on en revient au point d’interrogation Lonzo Ball. Excellent défenseur et capable de mettre ses 3, comme Dosunmu, on est en revanche à un niveau bien supérieur à la création. S’il est capable de suivre le rythme, le numéro 2 va très vite retrouver un rôle important dans l’esprit du coach, voire même un poste de titulaire. Enfin, Giddey est capable de prendre la mène, c’est un joueur de grande taille mais dont le jeu correspond à celui d’un meneur, tandis que Jevon Carter est un role player qui apportera sur 10-15 minutes.

 

Un All Star en Lavine : Même si la saison fut difficile pour Zach Lavine, n’oublions pas le joueur qu’il est. Les pépins physiques lui ont fait vivre une saison calamiteuse, où il n’a participé qu’à 25 matchs, avec une efficacité en baisse. Cependant, les trois saisons précédentes il fut appelé à deux reprises au match des étoiles, et il avait les moyennes pour y participer il y a deux ans également. Zach Lavine est un joueur qui tourne à 25 points de moyenne avec une belle efficacité, notamment de loin, où on peut le laisser ouvert mais en rentrant 40% de ses 3 points, ce n'est pas une très bonne idée pour les défenses. Et si les équipes veulent le doubler, ne comptez pas sur lui pour s'empaler et forcer à toutes les attaques : sa progression à la création est réelle et on l’a vu lâcher des ballons à ses coéquipiers. De plus, son jeu s’est épuré avec le temps et il devient plus propre. On peut parler de son manque de défense, évidemment, Zach Lavine n’est pas irréprochable, sinon Chicago serait en meilleure position, ou le guard serait bien plus désiré par d’autres équipes, malgré la somme d’argent engagée sur lui. Mentionné dans les rumeurs de trade toute la saison dernière, personne ne sait réellement de quoi sera fait son futur. Quoi qu’il arrive, le joueur va devoir retrouver ses standards de All Star. Physiquement, il faut rassurer les Bulls et le reste de la ligue en montrant qu’il est en forme, et statistiquement et dans le jeu, montrer que ça reste un arrière parmi les meilleurs de NBA, et que offensivement, c’est la deuxième ou troisième option d’une équipe dont l'ambition est le titre. Il en a le talent, mais tout cela va dépendre de l’état d’esprit dans lequel Zach Lavine va attaquer la saison.

 

  • les moins 

 

Un projet peu lisible : Malgré quelques mouvements lors de l’intersaison, quel est le projet des Bulls ? Depuis la blessure de Lonzo Ball, Chicago se retrouve en difficulté et ne parvient pas à décoller du ventre mou de la conférence Est. De plus, avec les différents trades montés par le passé, l’équipe a perdu de précieux choix de Draft, et certains sont encore susceptibles de partir. Difficile d’ajouter du jeune talent sur qui reconstruire dans cette situation. Pour en apporter, la franchise de l’Illinois a mis la main sur Josh Giddey, en se séparant de Caruso. En plus du guard, DeMar DeRozan est parti chez les Kings, sans que Chicago ne puisse récupérer une contrepartie à la hauteur de son talent. Ainsi, deux éléments primordiaux du projet précédent sont partis, en échange d’un jeune de talent. Mais Zach Lavine et Nikola Vucevic sont toujours présents. Cela place les Bulls dans un entre-deux terriblement mauvais : l’équipe est trop faible pour avoir des ambitions élevées car elle manque de talent, mais en possède suffisamment pour gagner des matchs, ce qui empêche un réel tanking. Cette situation est certainement la pire pour une équipe. Elle doit faire jouer ses bons joueurs pour qu’ils gagnent, ou gardent, de la valeur sur le marché, mettant un peu de côté les jeunes talents qui auraient besoin de se développer. Chicago doit absolument faire un choix tranché et prendre une direction claire pour son avenir.

 

Des contrats difficiles à bouger : Et si les Bulls sont dans une telle situation, c’est également leur faute. En effet, ils ont distribué d'énormes contrats à des joueurs sur qui ils comptaient récemment. De fait, Zach Lavine, malgré tout son talent, est beaucoup trop cher pour son statut au sein d’une équipe réellement ambitieuse : avec 43 millions, 46 millions, puis une player option à 49 millions de dollars, peu d’équipes peuvent se permettre de monter un trade pour l’arrière, rendant un départ hypothétique pour l’heure. Quant à Nikola Vucevic, il commence à être âgé, et malgré son talent offensif, ses limitations défensives et son incapacité à scorer à longue distance lui font défaut. Ainsi, à plus de 20 millions de dollars pour les deux années à venir, lui aussi est difficile à bouger. De fait, Chicago se retrouve bloqué : les meilleurs joueurs de l’effectif sont surpayés, empêchant tout trade permettant au Front Office de s‘y retrouver dans un potentiel échange. Dans la situation actuelle, les dirigeants aimeraient libérer du cap et obtenir des picks de draft, ou des jeunes à développer. Mais au vu des sommes, qui est prêt à payer ce prix pour les joueurs ? Chicago le sait. Des bruits de couloir disaient que la franchise pouvait mettre elle-même des choix de draft dans la balance pour faire partir Zach Lavine. Pour autant, le dossier n’a pas avancé de l’été. Et nous n’avons pas parlé de Lonzo Ball, qui à plus de 20 millions de dollars l’année, est inbougeable après deux saisons blanches. Les Bulls ont quelques mois pour espérer que ses gros salaires soient au niveau afin de limiter les dégâts et obtenir une contrepartie honorable pour repartir sur de nouvelles bases.

 

Combien de jeunes espoirs ? : Enfin, les Bulls ont fait un peu de changement, sans réussir à tout casser, et doivent donc composer avec des joueurs talentueux, certes, mais plus en phase avec ce que la franchise ambitionne et qui coûtent chers. De fait, ils vont avoir un rôle pour se montrer. Mais à côté de ça, sur qui Chicago peut compter pour le futur ? Matas Buzelis vient de se faire drafter avec un pick 11. On peut ne pas prendre de risque et dire que le Front Office compte sur l’ailier. D’autant plus que c’est un projet long terme où il y aura besoin de temps pour le développer à son plein potentiel. Ensuite, Josh Giddey vient d’arriver. Au Thunder, il a prouvé qu’il a du talent plein les mains. Son profil n’était pas optimal au sein de cet effectif et après un désaccord sur son futur rôle, un départ à été convenu entre les deux parties. A présent, l’Australien débarque au sein d’une franchise où pas grand monde n'est sûr d’être là le lendemain, et où le talent manque grandement. On verra comment va se dérouler la saison, mais le joueur est amené à devenir un des principaux playmaker de l’équipe, si ce n’est le plus important. Une fois ces évidences misent de côté, sur qui la franchise va s’appuyer ? Patrick Williams vient de prendre une prolongation de cinq ans. Cependant, après quatre ans dans la ligue, difficile de voir un plafond bien plus haut que ce qu’il a produit jusqu’à aujourd’hui. Pour autant, on ne va pas tirer de conclusions hâtives : Coby White n’avait pas montré des choses incroyables et il vient de nous sortir une belle saison, où on se dit qu’il peut avoir sa place dans un futur projet, au moins dans la rotation. Quid de Dalen Terry ? Drafté il y a deux saisons, le joueur n’est pas très utilisé par Billy Donovan. Finira-t-il pas avoir un temps de jeu plus important ? Par progresser sur son tir ? Et le tour des jeunes est déjà fini du côté de Chicago… Quelques éléments nous donnent le sourire, mais l’avenir ne nous rassure pas pour les Bulls.

 

  • bilan prévisionnel

 

Vous l'aurez compris, l'optimisme n'est pas vraiment de mise pour la saison à venir des Bulls. Après une saison compliquée l'an dernier, on voit difficilement Chicago faire mieux, encore plus avec les départs de DeRozan et Caruso principalement, qui n'ont pas vraiment été remplacés. Ensuite, quel avenir pour Lavine, Vucevic et Ball ? Le projet autour de ce noyau n'a pas marché pour diverses raisons et il est temps d'y mettre fin pour repartir sur un nouveau cycle. Zach Lavine est un All Star, mais son énorme contrat rend toute tentative de trade difficile. En fonction de son début de saison, cela pourrait se débloquer. Vucevic est encore sous contrat pendant deux ans, à 20 millions l'année environ, de quoi peut-être intéresser quelques franchises mais ce n'est pas gagné. Quant à Ball, son passif rend toute tentative de trade presque impossible, alors qu'il sera agent libre à la fin de la saison. Selon nous, les Bulls vont (enfin) appuyer sur le bouton rouge est repartir sur un nouveau cycle. Le manque de talent, couplé aux différents mouvements attendus, vont conduire l'équipe à finir en fin de tableau à l'Est avec enfin les yeux tournés vers la Draft. Cela est d'autant plus important, que Chicago doit absolument finir dans le top 10 à la lottery, sous peine de voir le pick partir chez les Spurs...