- LA SAISON 2019/2020
Avec un bilan désastreux de 22 victoires pour 43 défaites, les Chicago Bulls ont fini 11ème de la Conférence Est et ce malgré la faiblesse de celle-ci. Il semble déjà loin le temps où les fans de la franchise de l'Illinois célébraient le départ de Fred Hoiberg et acclamaient la promotion de son assistant Jim Boylen... Il avait toutes les clés en mains et pourtant rien n'a fonctionné. Rotations douteuses, communication chaotique avec ses joueurs et systèmes minimalistes ou voire inexistants, rien n'allait dans le coaching de cette équipe. Et les blessures n'étaient pas là pour arranger la situation... Enormément de joueurs se sont blessés allant même jusqu'à 6 joueurs blessés en même temps dans le roster. Cela fait beaucoup ? On est d'accord. Surtout si ces joueurs sont tes principales forces offensives telles que Markkanen, Carter ou Porter qui sont tout trois des forwards polyvalents, capables de proposer un véritable spacing sur le terrain et de dégainer de loin.
Zach LaVine, lui, a montré de belles choses, on retiendra par exemple son match en novembre 2019 où l'arrière scora 49 points dont 13 tirs à points, deuxième meilleure performance à longue distance de l'Histoire (ex-aequo avec un certain Stephen Curry). Cette fois-ci, avec un coach expérimenté, on attendra de la jeune star qu'elle s'affirme et qu'elle prenne les bonnes décisions en fin de match, fini les isolations durant tout le dernier quart-temps et place à un jeu réfléchi mettant en avant les atouts de l'équipe. La paire Zach - Lauri peut faire très mal, sans compter qu'on ne l'a à présent à peine vu jouer ensemble et que Lauri (selon ses dires) n'était qu'un joueur servant à apporter du spacing sur le terrain... Ah, quel gâchis.
- LES MOUVEMENTS DE L'INTERSAISON
Arrivées :
Free Agency : Noah Vonleh (Denver, contrat non-garanti), Zach Norvell (Golden State, contrat non-garanti).
Draft : Patrick Williams (4ème pick, Florida State), Marko Simonovic (44ème pick, Euroleague), Devon Dotson (two-way contract, Kansas).
Départs :
Free Agency : Kris Dunn (Atlanta), Shaquille Harrison (pas de contrat).
- L'EFFECTIF
PG : Tomas Satoransky, Coby White, Ryan Arcidiacono, Devon Dotson (two-way contract).
SG : Zach LaVine, Garrett Temple, Adam Mokoka (two-way contract).
SF : Otto Porter Jr, Chandler Hutchison, Denzel Valentine.
PF : Lauri Markkanen, Thaddeus Young, Patrick Williams.
C : Wendell Carter Jr, Luke Kornet, Cristiano Felicio.
- LE CINQ MAJEUR
Coby White (PG), Zach LaVine (SG), Otto Porter Jr (SF), Lauri Markkanen (PF), Wendell Carter Jr (C).
Cette année, sur le cinq majeur, on reste sur les mêmes bases. L'explosion de Zach LaVine lui protège inévitablement sa place de titulaire. En effet, presque all-star la saison dernière, l'arrière sur ressorts a montré à de nombreuses reprises qu'il pouvait aider son équipe à sortir la tête du trou et ce malgré l'absence totale de cohérence dans les rotations et les systèmes mis en place par Jim Boylen... Chapeau l'artiste. Concernant Otto, Wendell et Lauri, difficiles de juger. Blessés la plupart du temps, ces trois hauts-potentiels des Bulls n'ont pas pu faire briller leur équipe mais heureusement pour eux, personne de plus talentueux ne peut pour l'instant les remplacer. On espère que Lauri Markkanen pourra de nouveau se faire plaisir grâce l'arrivée du célèbre Billy Donovan en tant que head coach afin de nous proposer des tirs venus d'ailleurs et que Otto Porter, injury prone, pourra de nouveau compenser les gros problèmes sur les ailes. Wendell, quant à lui, est l'homme le plus serein du trio. Avec un QI Basket supérieur à la moyenne, sa superbe défense et son tir mi-distance, ce n'est certainement pas Luke Kornet qui le privera de sa place de titulaire.
Sur le poste de meneur de jeu, la tâche est plus compliquée. Tout le monde attendait Satoransky au tournant, malheureusement faute de systèmes mis en place, il n'a rien pu faire pour empêcher l'anarchie et les isolations de Zach LaVine de régner sur le parquet de l'United Center. On peut donc imaginer qu'avec le potentiel de Coby White (7ème choix 2019) et la réputation de développeur de Billy, les étoiles soient donc alignés pour que la gonfle revienne à l'ancien guard de North Carolina. Mais attention, les vaillants supporters de Bulls auront pu remarquer sur beaucoup de séquences que ce dernier était plus efficace off-ball et qu'il serait peut-être préférable de jouer poste 2 en 6ème homme ? Seul le temps nous le dira.
- LE BANC
Que dire sur ce bench des Bulls ? Pas grand-chose mis à part le fait qu'il n'a pas vraiment changé. Au revoir, Kris Dunn, très bon défenseur extérieur et bonjour à Patrick Williams et Devon Dotson, nos deux nouveaux rookies. Bon défenseur, athlétique et intelligent, Pat pourrait s'avérer être un très bon back-up de Lauri Markkanen cette année. Discipliné, le joueur semble être un fit parfait avec l'idéologie de Billy Donovan qui n'hésitera pas à lui donner du temps de jeu s'il le mérite. Devon Dotson, malheureusement ignoré durant la Draft Night, pourrait également apporter sa pierre à l'édifice tant le poste de meneur de jeu est pauvre à Chicago. Coby est plus un poste deux, Satoransky doit prouver ses talents de gestionnaire et Arcidiacono est un bon pitbull mais son potentiel est malheureusement limité par rapport au reste de l'effectif. On lui fait confiance.
On peut également noter l'apport de Garett Temple, arrivé par la free agency pour une saison unique à 5 millions. Un vétéran connu de tous au poste d'arrière et qui a décidé d'enfiler le maillot rouge pour servir de back-up à Zach LaVine, lui permettant de souffler et combler les lacunes des lignes extérieures. On ne peut pas en dire autant des deux prochains, Noah Vonleh et Zach Norvell qui malgré leur signatures (contrats non-garantis) ne devraient pas vraiment tâter le parquet.
Sur les postes 4 et 5, deux hommes seront attendus. Le premier, Luke Kornet, joueur très grand pouvant tirer de loin et qui en a surpris plus d'un l'année dernière en attaque. Un bon complément de Wendell Carter qui se révèle être un joueur plus proche du cercle, comptant sur son jeu au poste et son intelligence afin d'apporter à l'équipe. Au final, c'est peut-être New York qui gâche le talent des joueurs ? Le second, Thaddeus Young qui s'est décarcassé à remplir les trois postes de forward, manque d'effectif s'étant réunis à l'infirmerie. Après beaucoup de trous noirs en attaque, comme en défense, les fans s'attendent tout de même à retrouver le Thad des années Pacers, le facteur x de toute une équipe.
- LE JOUEUR À SUIVRE : COBY white
Une surprise ? Pas vraiment, le 7ème choix de la Draft 2019 s'est tout de suite révélé. Pourtant 6ème homme, Coby a tout de suite fait partie des meilleurs rookies de la ligue, montrant un sang-froid époustouflant en attaque et ce même durant les moments décisifs. Sa performance historique de 7 trois points primés en un seul quart-temps restera dans la mémoire des Bulls. Du jamais vu pour un rookie et du jamais vu à Chicago... Le jeune homme promet. Très bon manieur de balle, son handle et son premier pas lui permet de finir au lay-up et pourtant son catch and shoot est encore plus redoutable, il ne faut surtout pas le laisser seul derrière la ligne des trois points. De plus, sur les dix dernières rencontres des Bulls, Coby a montré une très bonne régularité au scoring, affichant une moyenne de 24.7 points. Pas mal pour un 6ème homme.
À seulement 20 ans, Coby White montre un potentiel grandiose mais qu'il faudra polir car son nombre de déchets dans un match est parfois aussi grand que celui de ses succès, un défaut assez dérangeant pour un futur meneur titulaire en NBA.
- LES PLUS
- L'ascension de Zach LaVine : Plusieurs matchs à quarante points, des highlights à tout va, le joueur peut dorénavant se réjouir de sa nouvelle médiatisation. Ses choix de fin de match laissent parfois à désirer mais la progression est évidente. Zach est désormais la star de cette équipe, pouvant scorer de toutes les manières possibles et à n'importe quelle position sur le terrain, LaVine marque la plupart des points de l'équipe. Désolé Lauri. Cependant, tout n'est pas encore acquis. En défense, la concentration est de mise, ce qui n'est pas le cas avec le jeune kangourou.
- Le retour en forme de Lauri Markkanen : L'année dernière, l'ailier-fort s'est considéré outillé par Jim Boylen comme un simple joueur de franchise pouvant tirer à l'occasion dernière la ligne des trois points. Ce qui n'est pas du tout le cas, Lauri a le potentiel d'être une grosse option offensive dans la Grande Ligue et ça, Billy Donovan l'a bien compris. Les premiers échanges entre les deux ont été fructueux et les fans de l'Illinois ont hâte de voir si Lauri est capable de retrouver le niveau de son année sophomore.
- Billy Donovan au pouvoir : Comme cité ci-dessus, fini le règne de l'incompétent Jim Boylen. Place au développement, à la communication et au mouvement de balle. Après une merveilleuse saison dans l'Oklahoma, l'entraîneur doit maintenant s'attaquer à ce nouveau challenge. Une équipe jeune, talentueuse, historique et qui n'attend qu'une seule chose. Atteindre les séries éliminatoires.
- LES MOINS
- Faiblesse au poste 1 : Le temps passe et pourtant le poste de meneur de jeu n'est toujours pas comblé, pas de véritable lock auquel confier la balle pour organiser le jeu, ce qui est un problème depuis plusieurs années à Chicago. Satoransky a pourtant le profil d'un organisateur, comme il a pu le prouver avec la République Tchèque. Un sanguinaire duel va avoir lieu entre d'un côté l'expérience de l'Européen et de l'autre la fougue du jeune américain Coby White.
- Les blessures : Si nous devions écrire les joueurs sensibles aux risques de blessure, la liste serait longue à Chicago. Reste à espérer que les dieux du basket soient cléments avec les bauvins.
- L'AVIS DE LA RÉDACTION
Arturas Karnisovas est au pouvoir, le changement est venu, l'équipe murit et rien ne peut empêcher le talent de Chicago de venir s'installer à la dernière place qualifiable de la Conférence Est. Le play in nous offrira une bataille pour accéder à cette huitième place et croyez-moi, les taureaux feront partie de cette future bataille.
- LE PRONOSTIC
35 victoires pour 37 défaites, 9ème à l'Est.