Blake Griffin, sans maîtrise, la puissance n’est rien

Blake Griffin, sans maîtrise, la puissance n’est rien

Blake Griffin - Los Angeles Clippers

Blake Griffin est-il devenu le nouveau leader des Clippers ? Doc Rivers est coinvaincu qu'il peut y arriver, mais ce n'est pas encore tout à fait ça.

  • LE PRINTEMPS DES LOUANGES
« Je n’en ai aucune idée. Je ne sais pas s’il a une limite. En tous les cas, je ne veux pas être celui qui va lui dire qu’il en a une. Si tu poursuis la perfection, tu vas forcément trouver ta limite. Mais il est encore trop jeune pour penser à tout ça. »

Telle est la réponse de Doc Rivers lorsqu’un journaliste d'ESPN lui demande jusqu’où Blake Griffin est capable d’aller. Difficile de soupçonner le coach des Clippers d’être trop enthousiaste concernant son joueur au vu de la saison qu’il réalise. En effet, l’ailier californien est à créditer de très bonnes statistiques : 24 points de moyenne à 53 % de réussite, 10 rebonds et 4 passes décisives par match. Mais au-delà des chiffres, ce sont les progrès vertigineux effectués dans le jeu qui frappent le plus grand nombre.

  • NOBODY’S PERFECT !

Néanmoins, et même si l’ancien crack de l’Oklahoma a su élargir son arsenal offensif au point de devenir presque indéfendable pour ses adversaires, il possède toujours quelques lacunes qu’il devra travailler au cours des années à venir s’il veut prétendre un jour devenir l’un des tous meilleurs. 

 

A l’heure actuelle, Blake Griffin fait partie des trois meilleurs ailiers-forts de la ligue en compagnie de LaMarcus Aldridge (Portland) et de Kevin Love (Minnesota). Mais à la différence de ces deux derniers, l’intérieur All Star s’appuie davantage sur ses qualités athlétiques, au détriment de la technique. Tandis que le shoot est l’arme principale d’Aldridge et de Love, qui sont deux intérieurs beaucoup plus fuyants, Griffin profite quant à lui de son physique explosif pour prendre le dessus sur ses vis-à-vis. En moyenne, il tente sa chance à 2,71 mètres de l’arceau, contre 3,81 m pour le Blazer et 4,32 m pour le loup du Minnesota.


Bien qu’ils soient en fin de carrière, des joueurs comme Tim Duncan (San Antonio) ou encore Dirk Nowitzki (Dallas) sont encore aujourd’hui de véritables références au poste d’intérieur. L’expérience joue en leur faveur, et cela se voit si l’on compare la sélection des tirs de chaque joueur, bien plus propre et cohérente chez les vieux briscards (Duncan, Nowitzki, mais aussi David West et Zach Randolph).

 

Le pourcentage aux lancers-francs est également un facteur permettant de juger la faculté à shooter d’un joueur. Et à ce petit jeu, Blake Griffin est cette année à environ 70 % de réussite, contre aux alentours de 80 % pour des intérieurs comme Aldridge, Love ou encore Anthony Davis, David Lee voire Serge Ibaka. Mais dans ce domaine, on voit bien que Griffin a évolué dans un secteur il laissait beaucoup de déchets.

  • UNE CONCURRENCE DE PLUS EN PLUS DENSE

Âgé de seulement 25 ans depuis le 16 mars dernier, Griffin a encore beaucoup de temps devant lui pour travailler ses points faibles. Mais il est loin d’être le seul et d’autres joueurs, encore plus jeunes que lui, pointent le bout de leur nez avec insistance, à l’image d’Anthony Davis (New Orleans), de Greg Monroe (Detroit) ou encore de Kenneth Faried (Denver).



Le premier cité, qui effectue sa deuxième année en NBA à l’âge de 21 ans, n’en finit plus d’impressionner en profitant du désert intérieur chez les Pelicans causé par les absences de longue durée de Ryan Anderson et Jason Smith (22 points, 10,5 rebonds et 3 contres de moyenne). Certains spécialistes avancent déjà que Griffin et Davis sont les deux intérieurs qui incarnent l’avenir du basket outre-Atlantique. Mais on peut également souligner pour notre fierté nationale, que l'arrivée d'Alexis Ajinça a soulagé Davis qui peut se concentrer davantage sur l'attaque.

  • MIEUX VAUT PREVENIR QUE GUERIR

Quoi qu’il en soit, plus les années défileront et plus le danger guettera Blake Griffin. En effet, son genou gauche a déjà beaucoup souffert par le passé après une fracture contractée lors de l’ultime match de pré-saison des Clippers en 2009. Aussi bien par souci de santé que d’efficacité sur les parquets, il se doit de modifier certains aspects de son jeu afin de dominer ses adversaires sur le long terme, à l’instar du phénoménal Tim Duncan qui étonne toujours du haut de ses 37 ans.

 

Cette année encore, les Spurs de San Antonio sont l’un des prétendants les plus sérieux au titre suprême, et the Big Fundamental est l’un des artisans majeurs de cette constance au plus haut niveau de la franchise texane. A méditer pour l’étoile montante des Los Angeles Clippers, car « sans maîtrise, la puissance n’est rien » !