- 5 : DWANE CASEY
Bilan : 29 victoires et 13 défaites (2ème de la Conférence Est)
L'intersaison canadienne a été riche en changements. Exit Cory Joseph, DeMarre Carroll, Patrick Patterson et PJ Tucker ! Seule arrivée notable, celle de CJ Miles. Le changement justement, ce n'est pas le fort de Dwane Casey. Réputé pour utiliser le même playbook offensif depuis plusieurs saisons, le coach utilisait l'isolation à outrance. A la demande du président des opérations basket, Masai Ujiri, Casey n'a pas eu d'autre choix que de changer son fusil d'épaule, sous peine de prendre la porte. Place au jeu moderne et aux tirs longue distance. L'an dernier, les Raptors dégainaient 24 fois par match derrière l'arc (22ème en NBA). Cette saison, les Canadiens sulfatent plus de 32 fois à 3 points pour une 5ème place dans la Ligue. Symbole de ce changement de cap, DeMar DeRozan, longtemps raillé pour son incapacité à scorer du parking, tourne à 42,6% longue distance depuis décembre.
Autre innovation dans le jeu proposé par Casey, le partage de la balle. Alors que la saison dernière, Toronto avait le bonnet d'âne en terme de passes décisives (18.6 par match), les Canadiens sont désormais à la 11ème place avec 22.8 assists en moyenne. L'isolation est toujours utilisée mais à dose homéopathique, dans des situations bien précises.
Enfin, le mérite de Dwane Casey est de faire confiance à un groupe de jeunes à l'appétit débordant : Pascal Siakam (23 ans), Fred VanVleet (23 ans), Jakob Poeltl (22 ans) et OG Anunoby (20 ans) disposent tous d'une vingtaine de minutes pour se développer. Le vrai test pour ces Raptors new look ça sera en playoffs, une période synonyme d'extinction depuis plusieurs saisons.
- 4 : MIKE D'ANTONI
Bilan : 30 victoires et 12 défaites (2ème de la Conférence Ouest)
Lauréat du dernier Trophée de Coach of the Year, Mike d'Antoni a commencé la campagne 2018 tambour battant. 16 victoires sur les 20 premiers matchs, les Rockets ont été intouchables jusqu'à mi décembre. D'Antoni a tiré les leçons du dernier échec en playoffs en recrutant un second playmaker pour épauler James Harden. L'intégration de Chris Paul dans le Texas se passe de commentaire : avec 15 victoires, CP3 a tout simplement battu le record de succès consécutifs sous un nouveau maillot. En cuisine, Mike d'Antoni mitonne toujours la seconde attaque de la Ligue (114.6 en Offensive Rating) servie sur un plateau par ses deux maîtres-queux. Pour le stratège des Rockets, un shoot ouvert reste un bon shoot : ses joueurs mitraillent encore plus de 43 fois par match longue distance, une première place en NBA loin devant le second, Brooklyn avec 34 tentatives.
Mais, la grande différence par rapport à l'an dernier se trouve de l'autre côté du parquet. Les Rockets défendent mieux avec un Defensive Rating de 107.3 points (14ème de la Ligue), un ratio qui est même monté à 103.9 points avant les défaites de décembre. Des joueurs comme Trevor Ariza, PJ Tucker et Luc Mbah a Moute donnent une vraie alternance en défense et permettront de limiter les top forwards de la Conférence Ouest, de Kevin Durant à Kawhi Leonard en passant par Paul George.
- 3 : erik spoelstra
Bilan : 25 victoires et 18 défaites (4ème de la Conférence Est)
Le coach du Heat méritait largement sa place sur le podium du dernier trophée. Au volant d'une équipe de sans-grades et de têtes de turc, Erik Spoelstra a conduit Miami aux portes des playoffs, laissant sa place aux Bulls seulement au détriment du point average. Le stratège de Palm Beach remet le couvert cette saison avec une quatrième place à l'Est, très surprenante à la vue du roster floridien. Malgré la petite forme de Goran Dragic et Hassan Whiteside, les deux locomotives du Heat, Spoelstra a su responsabiliser l'ensemble du groupe pour maintenir le cap : pas moins de huit joueurs scorent en double digit et dix passent plus de 20 minutes sur le parquet. Un équilibre fragile que le coach réajuste en permanence selon les joueurs en forme de son effectif.
Le plus bel exemple reste le cas Dion Waiters. Blessé par le reste de la saison, Spoelstra s'en est remis à Wayne Ellington et Josh Richardson pour combler le trou en attaque. Le premier tourne à 13.8 points depuis le forfait de Waiters et le second à 15.1 unités... et ils ne se sont pas privés d'inscrire le panier de la gagne à tour de rôle début janvier. Le coach du Heat reste un magicien capable de bricoler avec très peu de joueurs de talent et si d'aventure Miami garde l'avantage du terrain en playoffs, sa candidature sera plus que sérieuse pour le trophée.
- 2 : steve kerr
Bilan : 36 victoires et 9 défaites (1er de la Conférence Ouest)
Le front office des Warriors prépare une extension longue durée à Steve Kerr cet été. Et pour cause, l'entraîneur est un candidat naturel au titre de Coach of the Year depuis son arrivée dans la Baie. Avec 83,5% de victoire en 291 rencontres, Kerr serait haut la main en tête du classement alltime s'il avait coaché les 400 matchs requis. La gestion d'un groupe composé de All Stars n'est jamais chose aisée. Dans ce domaine, Kerr est propre. La partage du temps du jeu en saison régulière est devenu un sacerdoce, un peu à la manière d'un Gregg Popovich aux Spurs. Golden State roule sur la Ligue encore cette saison avec une facilité déconcertante.
Pourtant, le travail de Steve Kerr est bien présent derrière tout ça : 1ère attaque de la Ligue (115.9 points en Offensive Rating) et 6ème défense (106.2 points en Defensive Rating). Les blessures de Kevin Durant (8 matchs) ou Stephen Curry (15 matchs) n'ont pas entravé le rouleau compresseur. Comme chaque saison, Kerr a incorporé un rookie, Jordan Bell, et des nouvelles têtes, Omri Casspi et Nick Young, sans que cela n'influe sur le collectif du groupe. Les Warriors ont le jeu le plus léché de la Ligue avec le partage de la balle comme leitmotiv. Avec 30.6 assists par match, les Dubs caracolent une nouvelle fois en tête de la NBA dans ce classement. Steve Kerr cumule 147 matchs avec au moins 30 passes décisives... sur la même période son dauphin, les Hawks, n'en ont que 49.
- 1 : brad stevens
Bilan : 34 victoires et 11 défaites (1er de la Conférence Est)
Les retrouvailles entre Brad Stevens et Gordon Hayward auront été éphémères. L'ancien coach de Butler ne profitant de son protégé qu'une poignée de minutes, le temps pour Hayward de se donner une blessure horrible synonyme de fin de saison. Le traumatisme aura eu le mérite de galvaniser les troupes et créer d'emblée un esprit commando. Les Celtics ont enchaîné 16 victoires de rang contre la plupart de leurs contenders. Habitué aux profils universitaires, Brad Stevens n'a pas hésité une seconde à lancer dans le grand bain son rookie, Jayson Tatum et le sophomore Jaylen Brown. Une réussite puisque les deux compères évoluent avec l'assurance de vétérans et squattent respectivement la troisième et seconde place du scoring des C's.
Mais, la patte Stevens ne serait rien sans une défense de fer, une assurance tous risques quand l'adresse fait défaut, seulement 22ème de la Ligue avec 45% aux tirs. Articulée autour d'Al Horford dans la raquette et de Marcus Smart sur les lignes arrières, la défense de Boston n'encaisse que 101.8 points sur 100 possessions. Personne ne fait mieux en NBA ! Brad Stevens vient de décrocher la 200ème victoire de sa carrière. Sa réputation de stratège du coaching n'a jamais été aussi haute, le favori sans conteste pour le titre de Coach de l'Année.
- MENTIONS HONORABLES
Comment évoquer ce trophée sans parler de Gregg Popovich. L'inamovible tête pensante des Spurs se mêle bien sûr à la discussion, même si l'important pour lui est ailleurs. Privé de Kawhi Leonard et Tony Parker pendant tout le début de saison, Pop a réussi à relancer un LaMarcus Aldridge, boudeur l'an passé. La bisbille entre le coach et l'ex All Star est enterrée et San Antonio assure les minima en étant bien ancré dans le Top 4 à l'Ouest. Au passage, Pop s'est même permis, cette saison, de dépasser Phil Jackson et George Karl au classement des coachs les plus victorieux de l'Histoire... une légende !
Avec un effectif remodelé en partie, Tom Thibodeau fait également le boulot dans le Minnesota. Le président des opérations basket a réussi à récupérer son ancien protégé des Bulls, Jimmy Butler et le coach en a fait son franchise player. Cette double casquette, Thibs l'assume et les résultats commencent à arriver. Quatrième de la Conférence Ouest, la jeune meute continue d'apprendre et de progresser notamment en attaque avec un Offensive Rating de 113.2 points (4ème en NBA). Les Timberwolves vont mettre fin à une série de 13 saisons sans playoffs, et c'est bien là l'essentiel.
Enfin, une dernière mention pour Nate McMillan. L'après Paul George à Indiana avait de forts relents de tanking en début de saison. Finalement, le coach a mis en place le basket uptempo demandé par Larry Bird, il y a deux ans maintenant. Les Pacers courent et ça leur réussit plutôt bien. Avec 24 victoires pour 20 défaites, les hommes de McMillan sont en course pour décrocher un spot en playoffs et Victor Oladipo est l'une des révélations de l'année dans un système où il a carte blanche en attaque.