- LA PRéDICTION DU DéBUT DE SAISON
L’équipe d’Inside Basket avait pronostiqué une saison flamboyante pour les Celtics avec un bilan de 59 victoires et 23 défaites. La première place de la conférence leur était également promise par notre rédaction. Le moins que l’on puisse dire, c’est que tout ne s’est pas passé comme prévu…
- L’EFFECTIF 2018/2019
Meneurs : Kyrie Irving, Terry Rozier III, Brad Wanamaker, PJ Dozier, Walter Lemon JR.
Arrières : Jaylen Brown, Marcus Smart, Jabari Bird.
Ailiers : Gordon Hayward, Jayson Tatum.
Ailiers-forts : Marcus Morris, Semi Ojeleye, Guerschon Yabusele.
Pivots : Al Horford, Aron Baynes, Daniel Theis, Robert Williams.
- LES CHIFFRES DE LA SAISON
Classement : 4ème de la conférence Est, 3ème de la division Atlantique.
Attaque : 111.3 pts/match (10ème de NBA)
Défense : 107 pts encaissés/match (6ème de NBA)
Meilleur marqueur : Kyrie Irving avec 23.8 points par match
Meilleur rebondeur : Al Horford avec 6.7 rebonds par match
Meilleur passeur : Kyrie Irving avec 6.9 passes par match
Meilleur intercepteur : Marcus Smart avec 1.8 interceptions par match
Meilleur contreur : Al Horford avec 1.3 contres par match
Meilleur pourcentage : Al Horford avec 53 % aux tirs.
- LA SAISON 2018/2019
Lorsqu’il faut juger une équipe et dresser un bilan de la saison passée, il est toujours intéressant de comparer les résultats sportifs aux attentes générées par une équipe en début de saison. C’est la raison pour laquelle on peut légitimement juger la saison de Boston comme catastrophique. Le départ de LeBron James pour la conférence Ouest lié aux retours de blessure de Kyrie Irving et Gordon Hayward dans une équipe passée à un match des finales NBA en 2017/2018 positionnait les Celtics comme favoris de la conférence Est. Mais tout ne s’est pas passé comme prévu. Ce groupe, surpuissant sur le papier, n’a jamais trouvé la cohésion d’équipe nécessaire pour l’installer comme la nouvelle place forte de l’Est. Le collectif, c’est bien là que Boston a manqué sa saison. Individuellement, Kyrie Irving est parmi les meilleurs meneurs de la ligue, Al Horford parmi les meilleurs intérieurs polyvalents de la ligue, Jayson Tatum et Jaylen Brown parmi les joueurs au plus grand potentiel ou encore Marcus Smart parmi les meilleurs défenseurs. Sous Brad Stevens, on pouvait penser que la sauce allait prendre, nous nous étions trompés.
Au lieu de ça, Kyrie Irving a réalisé la pire publicité possible en devenant un leader insupportable. Alors que c’est la raison même qui l’avait poussé à quitter Cleveland, il s’est montré ingérable en multipliant les isolations, tirs forcés, déclarations polémique dans la presse ou encore attitudes désobligeantes. Il n’est pas le seul fautif. Derrière lui, Jayson Tatum qui avait montré tout son potentiel lors des playoffs 2018 a adopté une attitude étrange. Sans vraiment avoir une attitude critiquable, il ne profitait pas non plus à l’équipe en devenant parfois un trou noir, et une autre machine à isolations dans le 5 majeur de Brad Stevens. Derrière, leur coach ne faisait pas toujours les meilleurs choix non plus et les embrouilles entre coéquipiers se multipliaient comme face à Miami le 11 Janvier ou Orlando le 13 Janvier.
Forcément, ce savoureux mélange ne pouvait mener à une saison délicieuse. Boston réussit à se maintenir à la 5ème place de la conférence Est pendant de longs mois grâce au talent de ses joueurs, mais sans jamais exploiter son potentiel sportif au maximum. Malgré quelques exploits ponctuels comme face à Philadelphie le 25 Décembre ou Golden State le 06 Mars, l’ambiance générale qui ressortait de la franchise était nauséabonde avec une tension palpable, gâchant l’esprit guerrier et la grande passion dans les travées TD Garden. En playoffs, des Pacers sans leader (Victor Oladipo blessé) furent sweepés avec autorité avant que les Celtics prennent le match 1 à Milwaukee en demi-finale de conférence. Par la suite, Mike Budenholzer s’est adapté en démontrant que ce réveil des Celtics n’était qu’un feu de paille. Au fil de la série, Kyrie Irving a continué de polluer le vestiaire des Celtics comme il aime tant jusqu’à des propos lunaires alors que la série n’était même pas terminée. Un Gentleman Sweep (4-1) plus tard, les Celtics n’ont obtenu que ce qu’ils méritaient face à leur attitude détestable autant sur le terrain qu’en dehors.
- LE MEILLEUR MOMENT DE LA SAISON
Ce qui est bien avec les fêtes de fin d’année, c’est qu’elles vous font oublier tous vos problèmes. On retrouve sa famille éloignée, on rigole et avec un peu d’alcool, on parvient même à oublier les blagues de tonton raciste. Chez les Celtics, on a accueilli la fête de Noël avec le même enthousiasme. Grand marché oblige, Boston affrontait Philadelphie pour le choc de la côte Atlantique lors du Christmas Game. Ce match fut mémorable tant l’intensité et le niveau de jeu spectaculaire était au rendez-vous chez les deux équipes. Ce soir-là, c’est bien Kyrie Irving qui a crevé l’écran. On critique beaucoup son attitude, mais il faut aussi rappeler quel basketteur génial il est. Pour Noël, il s’en est chargé personnellement en guise de cadeau. Il termina à 40 points pour sa deuxième meilleure performance de la saison, et surtout avec la victoire. La fin de match était épique, et Irving s’est chargé de clouer le spectacle. D’abord, c’est lui qui envoya les deux équipes en prolongations en débordant Jimmy Butler à 20 secondes de la fin. Ensuite, il planta deux bombes du parking dans une prolongation mal démarrée pour sceller la victoire. Du très grand Uncle Drew.
- LE PIRE MOMENT DE LA SAISON
On a vu ce qui se faisait de mieux chez Kyrie Irving, attaquons maintenant le pire. Ici aussi, il y a beaucoup de choses à dire. Kyrie Irving est forcément le premier à pointer du doigt dans la série catastrophique contre Milwaukee. Cette défaite en demi-finale de conférence est le pire moment de la saison, tant la déception de s’arrêter aussi tôt en playoffs était énorme. Pour faire court, il faut simplement avoir en tête que sur les 4 défaites subies face aux Bucks, il a tiré en cumulant ces 4 matchs à 25/83. Une statistique qui en dit long sur le leadership de Kyrie Irving dans les matchs importants comme ceux-là. Jayson Tatum (18/48) ne l’aura pas aidé non plus. Dans l’attitude, on a également eu droit à un festival de bêtises dans des conférences de presse hallucinantes. On pense notamment au moment où il déclara qu’il aurait dû prendre 30 tirs après un Game 3 à 8/22 rempli de tirs forcés horribles. Ses coéquipiers ne sont pas en reste. La défense de Boston habituellement très bonne s’est écroulée dans des séquences choquantes. En coulisses, Terry Rozier n’a pas non plus hésité à dire qu’il voulait partir une fois l’élimination actée pendant que Giannis Antetokounmpo se moquait de Marcus Smart en conférence de presse. On peut difficilement faire pire scénario.
This is what Giannis said after being asked if Marcus Smart made an impact in Game 4: pic.twitter.com/I2qxFtiqis
— SportsCenter (@SportsCenter) May 7, 2019
- LES POINTS POSITIFS
Des ailiers performants. Si l’individualisme de Jayson Tatum et le retour mitigé de Gordon Hayward sont critiquables, on ne peut nier la force de Boston sur les ailes. Jaylen Brown a lui aussi crevé l’écran en montant en puissance au fil de la saison grâce à une attitude irréprochable. Gordon Hayward a lui aussi connu quelques belles envolées malgré sa saison timide et son cher salaire, et Jayson Tatum reste un joueur génial capable de sanctionner à tout moment. Un problème de riche.
Une défense toujours aussi solide. Les années passent et cette tendance reste inchangée, Boston possède toujours l’une des meilleures défenses de la NBA. L’an passé, ce secteur emmené par des éléments de premier choix comme Marcus Smart et Al Horford a encore traumatisé de nombreuses attaques adverses. Smart figure parmi les meilleurs intercepteurs de la ligue, et Horford parmi les défenseurs les plus intelligents ce qui compense son manque de taille lorsqu’il était situé sur le poste 5. Mais c’est avant tout un effort collectif qui a fait de Boston la 6ème meilleure défense de la NBA.
Un fond de jeu toujours agréable. Même si Kyrie Irving et Jayson Tatum ont mis à mal cette valeur l’an passé, le jeu des Celtics est toujours autant agréable à observer. Le fameux ‘’Brad Stevens basketball’’ continue de porter ses fruits derrière de jolis systèmes et des rôles bien définis. Boston était la deuxième équipe au ratio des passes décisives et ballons perdus la saison dernière, un signe fort d’un fond de jeu fiable.
- LES POINTS NEGATIFS
Brad Stevens. Le coach de Boston a beau pratiquer l’un des plus beaux basket de la ligue, sa saison fut un échec. Dans la gestion des hommes d’abord. Il n’a jamais trouvé la recette parfaite pour intégrer Gordon Hayward à l’effectif. Les jeunes (Robert Williams, Daniel Theis, Guerschon Yabusele) n’ont pas non plus pu progresser idéalement et le caractère de Kyrie Irving n’a jamais été recadré. Dans le jeu, il n’a pas non plus fait diminuer les isolations et tirs forcés de Irving et Tatum, ni les errances défensives contre Milwaukee en playoffs. Une série dans laquelle il s’est fait complètement dominer par Mike Budenholzer sans jamais pouvoir s’adapter.
Le cauchemar Kyrie Irving. On en a suffisamment parlé dans ce bilan pour que vous compreniez pourquoi il fut tant néfaste à l’effectif des Celtics la saison passée. Il est parti comme un traitre ayant oublié sa fausse promesse du TD Garden en Octobre dernier. Un mal pour un bien finalement.
Une raquette défaillante. Un point souvent sous-estimé qui faisait défaut aux Celtics l’an passé, c’était leur raquette. Al Horford étant souvent placé sur le poste 5, ce jeu très small-ball ne marchait pas. Horford étant un ailier-fort de métier il galérait contre les plus grands athlètes de la ligue, comme Giannis Antetokounmpo l’a mis en lumière en playoffs. Boston était aussi l’une des pires équipes de la ligue aux rebonds, rien d’étonnant quand votre meilleur rebondeur (Horford) n’en prend que 6 par match.
- BILAN
Une équipe formidable sur le papier pour un résultat final extrêmement décevant, tel est le constat de cette saison 2018/2019. Kyrie Irving et Al Horford sont partis renforcer des concurrents de la conférence Est et une nouvelle ère doit désormais s’ouvrir. L’arrivée de Kemba Walker est un motif d’espoir, mais le succès de Boston dépendra surtout de la capacité de Bras Stevens à gérer ses talents comme sur les ailes, et à faire tenir une raquette toujours autant dépeuplée. Les départs de Al Horford et Aron Baynes ne vont pas arranger les choses défensivement. Enes Kanter est un très bon renfort, mais il n’est peut-être pas l’homme dont Boston avait le plus besoin au vu de leurs lacunes.
- LE TOP DE LA SAISON : LES MEILLEURES ACTIONS DE LA SAISON 2018/2019