- La prédiction en début de saison
Prédiction de victoires: 25 victoires pour 57 défaites prévues.
Réalisées : 27 victoires pour 55 défaites (la preview de l'an passé est à lire/relire à cet endroit).
- L'effectif
Meneurs: Kris Dunn, Cameron Payne, Kay Felder, Jerian Grant, Ryan Arcidiacono
Arrières: Zach LaVine, Justin Holiday, Antonio Blakeney, David Nwaba
Ailiers: Denzel Valentine, Quincy Pondexter, Paul Zipser, Sean Kilpatrick (9 matchs), Jarell Eddie (1 match),
Ailiers-forts: Lauri Markkanen, Bobby Portis, Noah Vonleh, Nikola Mirotic (envoyé aux Pelicans)
Pivots: Robin Lopez, Cristiano Felicio, Ömer Asik (4 matchs)
- Les chiffres de la saison
Bilan: 27 victoires - 55 défaites
Classement: 13ème de la Conférence Est
Attaque: 102.9 points marqués par match (26ème de NBA)
Défense: 110 points encaissés par match (27ème de NBA)
Meilleur Marqueur: Lauri Markkanen avec 15.2 points par match (Mirotic 16.8 et LaVine 16.7 mais moins de 25 matchs)
Meilleur Passeur: Kris Dunn avec 6 passes par match
Meilleur Rebondeur: Lauri Markkanen avec 7.5 prises par match
Meilleur Intercepteur: Kris Dunn avec 2 interceptions par match
Meilleur Contreur: Robin Lopez avec 0.8 contres par match
Meilleur Pourcentage: Cristiano Felicio avec 59 % de réussite aux tirs.
- La saison régulière
Avec leurs 27 petites victoires obtenues dans la douleur, la saison 2017-2018 fut un long chemin de croix pour cette équipe des Bulls et leurs supporters. Les raisons ? Un petit retour en arrière s’impose.
Nous sommes en juin 2015. Ébahis par les scintillements universitaires de coach Stevens aux Celtics et par la saison Rookie de coach Kerr, les Bulls décident eux-aussi de s’enticher d’un totem inexpérimenté en NBA. C’est le début du démantèlement de la team Rose qui avait redonné, avant l’épisode malheureux des croisés, de la dignité et du panache à la Windy City.
De la dignité et du panache qui semblent désormais bien loin. Si le jeu d’attaque proposé par coach Hoiberg est dans la droite ligne de la tendance actuelle (du spacing, du mouvement et des shooteurs), aucun joueur n’a le talent et l’impact physique pour créer les décalages nécessaires. Nécessaires car force est de constater, après deux longues années, que Fred Hoiberg n’est pas Brad Stevens. Et encore moins Steve Kerr. Des systèmes after time-out qui le plus souvent capotent, une défense aux abonnés absents, des choix de line-up toujours aussi contestables (le sharp shooteur Robin Lopez à près de 26 minutes par matchs).... Et surtout une équipe qui lance sa saison dans un état de décrépitude ahurissant après le fight entre Bobby Portis et Nicola Mirotic. Imagine-t-on une seule seconde un tel scénario aux Spurs ? Avec l’incroyable pourrissement qui s’en est suivit jusque décembre, date à laquelle l’équipe pointe à un légendaire 3 victoires pour 20 défaites lorsque Portis et Mirotic enterrent enfin la hache de guerre, permettant aux Bulls d’enchaîner 8 victoires de suite. Soit le tiers de toutes leurs victoires sur cette saison.
C’est dire si le reste de l’année aura été long à suivre.
- Le grand moment de l'année
Si la série de 8 victoires sus-mentionnée avait réellement lancé la saison des Bulls, c’eut été sans conteste le grand moment ultime. La réconciliation des frères ennemis, le groupe qui se retrouve et qui, tel le taureau blessé à mort dans la grande arène du basketball, charge et piétine ce paquet d’équipes pleines de pantins et de peureux. Sauf qu’une quinzaine de victoires plus loin, force est de constater que ce grand moment ne fut qu’un épiphénomène. Un feu de paille isolé, tout au plus. Un taureau coincé dans son box et qui gratte la poussière, menaçant et soufflant des naseaux. Un taureau inoffensif, juste un peu énervé.
Il faut donc se ranger, comme pour toutes les équipes pitoyables du bas de tableau NBA, vers les belles perspectives d’avenir. Le futur. L’espoir. La grande roue de la fortune de la draft, personnifiée pour les Bulls par un jeune homme venu du froid et au prénom de chanteuse pop’ pour adolescentes acnéiques et amoureuses. Lauri Markkannen. Un tueur né, lui aussi encore un peu acnéique, mais qui en un an est devenu le meilleur scoreur des Bulls avec 15 points de moyenne. Après la hype des coach universitaires sans expérience NBA, c’est donc la fashionista Porzingienne qui est censée sonner le retour des Bulls, cette franchise mythique aux 6 titres NBA qui a vu passer Michael Jordan, Scottie Pippen et Derrick Rose (pour ne citer qu’eux). Et qui a dû essayer de s’enthousiasmer toute l’année pour un shooteur finlandais de sept pieds.
Sans jamais vraiment réussir.
- Le pire moment de l’année
18 Octobre 2017 : la saison n’est pas encore lancée et les Bulls sont réunis pour une séance d’entraînement. Avec en ligne de mire le premier match de la saison, le lendemain à Toronto face aux Raptors. Bobby Portis et Nikola Mirotic commencent à échanger quelques répliques. Fred Hoiberg est présent, ainsi que le GM Gar Forman. Le ton monte progressivement entre les deux joueurs, quand soudain Mirotic charge en direction de Portis. Nouvelles invectives, nouvelle charge de Mirotic. Cette fois Portis réplique d’une énorme cacahuète. Le joueur espagnol est cueillit tout frais. Il s’effondre au sol et y reste plusieurs minutes avant de se relever aidé de ses coéquipiers. Bilan : grosse commotion cérébrale et deux os faciaux de cassés.
26 octobre 2017 : après les excuses de Bobby Portis, Mirotic demande sa tête dans un langage limpide : c’est lui ou moi. Il somme donc expressément la direction des Bulls de régler l’incident en envoyant l’un ou l’autre sous d’autres cieux.
Novembre 2017 : appliquant la méthode Chiraquienne du “il est urgent de ne rien faire”, l’exécutif des Bulls se trouve confronté à un début de mutinerie. Deux joueurs de l’effectif sont allés trouver les journalistes pour annoncer que le vestiaire préfère Portis à Mirotic. Le 13 Novembre, Mirotic retourne à l’entraînement mais ne parle toujours pas à Portis. Les Bulls enchaînent dix défaites de suite et Mirotic sera finalement tradé en février 2018 vers les Pelicans contre Ömer Asik, Jameer Nelson et Tony Allen.
- Les points positifs
Comme tout Grands Responsables qui se respectent, le front-office des Bulls cherche à masquer une saison pitoyable et indigne par les immenses perspectives d’avenir offertes par l’équipe. Florilège d’un ça ira mieux demain :
- Avec la jeunesse en tête d’affiche. Lauri Markkannen, le flash à la fois Nowitzkien et Porzingien des Bulls. Avec ses 15 points de moyenne à 36% à trois points, le Finlandais est le top scoreur de l’équipe. Un statut qu’il pourrait bien partager l’année prochaine avec Jabari Parker.
- Après la jeunesse donc les trades. Jabari Parker : 40 millions de dollars pour un joueur évoluant au même poste que Markkannen, qui ne souhaite pas défendre et qui a déjà été opéré deux fois des croisés du genou gauche. Une excellente nouvelle pour les chirurgiens orthopédistes de la capital de l’Illinois qui ont acquis, depuis 2012, une expérience inégalée en la matière.
- La situation contractuelle des Bulls : 35 millions de dollars provisionnés en 2019 et 14 millions en 2020. De quoi signer de gros free agents attirés par le projet alléchant de la franchise.
- Le départ de Lebron pour Los Angeles, qui devrait une fois encore laisser les Cavs exsangue et offrir aux Bulls quelques potentialités de victoires.
- Les points négatifs
- Des potentialités de victoires qui s’annoncent justement faméliques au vu du niveau de l’équipe, avec certainement de superbes blow-outs en perspectives lors de déplacements périlleux sur la conférence ouest (Golden State, Houston…).
- Un projet inexistant, reposant sur le fameux spacing d’un coach au management plus que critiquable et sans réelle intention de tanker.
- Le tanking justement, secteur où les Bulls sont sur-armés mais pourtant incapables de réussir à accrocher la dernière place (seulement 24èmes en 2018).
- Enfin des supporters qui risquent de rapidement se lasser, notamment les plus vieux qui ont encore en tête l’abominable tunnel de boue et de tourbe que fut l’ère post-Jordan. Avec des Franchise Players comme Ron Artest dont ils achetaient le maillot pleins de confiance et d’espoir, comme demain leurs cadets achèteront celui de Jabari Parker.
- Et bien sûr les séries de défaites qui s’enchaînent sans que personne ne comprenne réellement le projet de cette équipe légendaire à la dérive.
- Le bilan
Un vent de défaites a donc soufflé toute l'année dernière sur la Windy City et il n’est pas prêt de s’arrêter. Le coaching staff et le front-office n’ont aucun projet, pas même celui de tanker. Lancé tambour battant par un combat de MMA, l'exercice 2017-2018 des Bulls aura donc été un flop magistral, pas même contre-balancé par l'éclosion de Markkanen dont on attend déjà trop. Un groupe véritablement faible, incapable de scorer ou de défendre, sans dimension athlétique et sans aucune perspective d’avenir au-delà d’une saison qui fut vraiment interminable. Un groupe à la dérive et un bilan en forme d’oraison funèbre pour une équipe en perdition.
- Le top 10 de l'année dernière