C’est historique ! Les Etats-Unis ne seront pas champions du monde en 2019 après deux titres de champions du monde et trois titres de champions olympiques consécutifs acquis entre 2008 et 2016. Un premier faux-pas après 13 ans d’invincibilité, et leur première campagne internationale sans médaille depuis 2002, soit 17 ans ! Une défaite historique et inattendue à placer au crédit d’une équipe de France exceptionnelle qui n’aura jamais lâché pendant 40 minutes pour éradiquer sa réputation de perdante magnifique. Dans ce match, les Américains auront subi le show Rudy Gobert dans la raquette sans jamais pouvoir limiter le double tenant du titre du Defensive Player of the Year en NBA. Mais plus que ça ils auront sous-estimé les français, dans la préparation de ce match comme dans le dernier quart-temps lorsqu’une avance de 7 points aurait pu enterrer les rêves de l’équipe à Vincent Collet. Chronologie d’un été catastrophique pour la plus grande nation du basket mondial.
Pour expliquer cette campagne ratée qui va laisser les américains rentrer sans médaille au pays, il faut bien sûr se souvenir de tout ce qu’il s’est passé avant ce mondial chez l’oncle Sam. En même temps que l’intersaison NBA et la free agency, ce sont les refus d’intégrer Team USA qui ont constitué le feuilleton de l’été sur la planète basket. Au-delà des plus grandes superstars qui n’ont jamais nié l’envie de refuser de passer l’été en Chine (Stephen Curry, LeBron James, Kyrie Irving, Kawhi Leonard, Paul George, Jimmy Butler, Draymond Green, Russell Westbrook…), on pensait tout de mêle retrouver une équipe digne de ce nom. Mais l’inverse s’est produit. Au contraire, ces premiers forfaits de longues dates se sont vus rejoints par des dizaines de stars durant tout l’été, à tel point que ça en devienne ridicule. D’abord, les forfaits de Anthony Davis, Damian Lillard et James Harden qui étaient attendus comme les leaders de cette équipe ont mis du plomb dans l’aile américaine. Mais par la suite, certains joueurs qui ne sont même pas considérés comme des stars en NBA ont eux aussi refusé le voyage. Même Zion Williamson a refusé l’invitation, alors qu’il n’a pas joué une seule seconde en NBA.
Pour faire simple, les américains ont manqué de respect au basket mondial ainsi qu’à l’intensité des matchs FIBA. Pourtant, les titres de MVP, MIP, DPOY acquis par des joueurs respectivement Grec, Français et Camerounais aurait dû leur mettre la puce à l’oreille. Le niveau du basket mondial a explosé sur les dernières années. On n’a jamais compté autant de joueurs internationaux en NBA et forcément, ces joueurs font des miracles lorsqu’ils jouent pour leur pays. Au-delà de ça, le niveau de l’Euroleague, souvent inconnue aux USA est lui aussi excellent. Mais ici encore, les américains ont manqué de respect à cette compétition, comme lorsqu’ils sous-estimaient son jeune MVP Luka Doncic il y a 1 an. Un manque de reconnaissance qui s’est même traduit jusque dans les règles par un grossier retour en zone lors des dernières secondes de France/USA, comme un symbole.
Alors, avec une équipe diminuée qui ne comptait qu’un seul All-Star dans ses rangs (Kemba Walker), les américains restaient favoris au titre mondial. Personne ne les voyait écraser la compétition comme ce fut le cas au début de la décennie, mais l’omniprésence de joueurs NBA confirmés leur permettait de conserver le statut de favori. La préparation du mondial aurait dû faire douter Team USA. En Australie, ils avaient déjà subi leur première défaite depuis 2006 malgré le côté amical de cette contre-performance. C’était finalement le meilleur moment pour perdre, avant de se reprendre pour jouer un meilleur basket en Chine. Mais les phases de poules confirmaient elles aussi tous les doutes émis par les spécialistes. Contre la Turquie, les américains sont même passés tout proche d’une première défaite avant que Cedi Osman craque sur la ligne des lancers-francs.
Team USA n’aura jamais eu le mental d’une équipe championne du monde. En manquant de respect au Basket FIBA avec cette équipe Z, en ratant sa préparation puis en tombant contre des français conquérants, ils ont suivi le chemin parfait d’une équipe qui ne pouvait que tomber dans un traquenard annoncé. Malgré les failles dans son moteur, cette équipe n’a jamais appris de ses erreurs pour corriger le tir et gagner à l’expérience et grâce au talent de ses joueurs les matchs importants. Gregg Popovich est aussi à pointer du doigt, dans son incapacité à s’adapter au basket FIBA, à souder son groupe ou à réveiller ses joueurs lorsqu’ils jouaient faux. Le jeu américain était dramatiquement stéréotypé depuis 1 mois en se basant essentiellement sur du high pick and roll bête et méchant sans jamais sortir de ce schéma. Un coach expérimenté comme Vincent Collet a su mettre le doigt sur ces failles, avant de laisser le talent de ses joueurs faire le reste…