Wildcats/Sun Devils : Les enseignements d'un season sweep dans l'Arizona

Vendredi et Lundi, l’historique derby de l’Arizona entre les Wildcats d’Arizona et les Sun Devils d’Arizona State avait lieu dans les salles des deux équipes. Deux matchs passionnants et deux victoires pour les Wildcats. L’occasion pour Inside Basket de revenir sur les faits majeurs à retenir de ce double duel.

 

 

L’arrière portant le numéro 13 des Sun Devils (comme un certain James Harden par le passé) était assurément l’homme le plus surveillé de cette rivalité régionale. Parmi tous les joueurs présents parmi les deux équipes, c’est assurément celui qui sera sélectionné le plus haut dans la Draft 2021, où il est pour l’instant annoncé aux portes d’un lottery pick. Pourtant, il n’a pour l’heure pas vraiment aidé les siens à connaître une saison pleine de succès. Au contraire, son apport numérique n’aide pas une équipe globalement faible en défense. Face aux Wildcats, Josh Christopher a montré deux visages. Son meilleur d’abord à domicile, enregistrant Vendredi 18 points, 5 rebonds et 3 interceptions dans une belle soirée au tir, puis le moins bon à l’extérieur (5 points, 1/8, fouled out). S’il n’a pas offert de victoire aux Sun Devils, il a confirmé les espoirs placés en lui. Balle en main, Christopher a montré de belles qualités de Slasher, féroce et presque inarrêtable lorsqu’il attaque le cercle. Son physique très costaud l’aide énormément dans ce domaine, comme aux rebonds qu’il prend 5 fois par match en moyenne. En revanche, son tir reste un véritable chantier comme il l’a montré au match retour, comme sa défense toujours fragile dans un collectif déjà peu fourni ici.

 

 

 

Du côté du poste 1, le face à face entre James Akinjo (Arizona) et Remy Martin (Arizona State) a tenu toutes ses promesses. Les deux joueurs se sont montrés très performants, en véritables locomotives pour leurs équipes respectives. Ces meneurs de poche aux qualités plutôt similaires ont fait valoir toutes leur panoplie de gestionnaires aguerris de la NCAA. Le Sun Devil Martin a effectué deux très bons matchs où il a notamment fait tomber la foudre à trois points (8/16). C’est d’ailleurs derrière l’arc qu’il a emmené la remontada des siens lundi, sans succès. De son côté, Akinjo a peut-être été le meneur avec le plus d’assurance, capable notamment de mieux gérer le tempo du match lors de cette même période. Il est à ce jour l’un des 3 seuls joueurs de NCAA à cumuler au moins 14 points par match et 5 passes décisives, de quoi faire oublier ses pourcentages horrifiques au tir. Quelques jours plus tôt, c’est lui qui a offert d’une passe brillante (miaou) le ballon de la gagne à son intérieur Azuolas Tubelis et ce, quelques secondes après que Rémy Martin ait raté son game winner pour Arizona State. Jeu, Set et Match.

 

 

 

Mais pour vaincre à deux reprises les Sun Devils, les Wildcats ne s’en sont pas remis qu’aux exploits de leur meneur Akinjo. Le Canadien freshman Bennedict Mathurin a confirmé sa montée en puissance au sein des troupes de Sean Miller. Une semaine après ses 31 points sur Oregon State à 10/12, il était encore plutôt inspiré lors du match aller avec 13 points (5/11). Ce petit ailier a tout pour plaire aux scouts NBA avec une belle vitesse, un tir extérieur parfait et un corps très sec lui permettant de défendre correctement, à suivre de très près. Il est à l’heure actuelle le troisième meilleur joueur NCAA en termes de Box Plus/Minus (9.2) derrière les top prospects Evan Mobley (USC) et Jalen Suggs (Gonzaga). A ses côtés, la raquette composée de Christian Koloko et surtout Azuolas Tubelis n’a fait qu’une bouchée de ces Sun Devils inexistants en défense. Ce dernier a excellé dans le derby avec un buzzer beater heureux sur un ballon bien suivi, puis avec 16 points et 12 rebonds lors du match retour. Il confirme qu’il sera l’un des prospects européens à suivre lors des années à venir. Enfin, Dalen Terry s’est lui aussi montré sous son plus beau jour en sortie de banc. Son physique très longiligne a pulvérisé les attaques adverses. Très discipliné, il termine le match retour avec 3 contres.

 

 

Vendredi, le buzzer beater de Tubelis a fait beaucoup de mal dans les têtes des Sun Devils. Personne n’aime perdre de cette façon sur le gong, alors dans un derby aussi historique, la sentence est encore plus dure à avaler. Pourtant, les deux équipes recroisaient le fer dès Lundi. Preuve du coup de massue qu’a infligé Tubelis aux joueurs d’Arizona State, les coéquipiers de Josh Christopher étaient comme paralysés en entrant dans ce match retour. Ils ont commencé le match en encaissant un 12-0, incapables de marquer en 7 minutes. Le score s’est ensuite étendu à 32-8 après 16 minutes, preuve de leur paralysie tenace. Un retard à l’allumage irrévocable, bien que les Sun Devils aient réussi une remontée folle en deuxième mi-temps, revenant à 9 points des Wildcats avec 3 minutes à jouer. Mais les locaux ont logiquement assuré en fin de match sur la ligne des lancers-francs. On se dirige vers une saison à oublier pour Arizona State, lanterne rouge de la conférence Pac-12, avec 1 victoire et 5 défaites dans leur division. La raison derrière ce massacre se cache sans-doute à travers une défense perdue qui vient gâcher les efforts offensifs de multiples individualités prometteuses comme Christopher et Martin, mais aussi Marcus Bagley (frère de Marvin) ou encore Jalen Graham.