Vincent Poirier (Boston Celtics) : ''J'attends mon heure !''
A l'occasion du prochain NBA Sunday mettant aux prises les Celtics et les Kings dimanche 17 Novembre à 21h30, nous avons eu l’occasion d’entendre Vincent Poirier à propos de son adaptation à la NBA et de son nouveau rôle dans l’effectif bien huilé de Boston et les rotations de Brad Stevens.
Ce Dimanche à 21h30, vous affrontez les Kings à une heure inhabituelle pour vous, en prime-time en Europe à une heure où vos proches seront tous forcément devant la télévision. Est-ce que cela change quelque chose dans votre façon d’aborder le match en tant qu’Européen ?
Vincent Poirier : Bien sûr ! C’est toujours plaisant de pouvoir jouer devant sa famille ou ses proches et ça permet surtout à la France de pouvoir regarder et suivre les français. C’est toujours une motivation en plus d’avoir ça.
Vincent vous débutez en NBA. Est-ce que vous pouvez nos décrire comment vous vous sentez jusque-là dans cette saison qui démarre à Boston ?
VP : C’est une première saison de Rookie pour moi. Je viens d’Europe, donc on ne me connaissait pas forcément là-bas. C’était un peu compliqué au début, il faut beaucoup apprendre, écouter, se concentrer et il faut surtout acquérir la confiance de ses coéquipiers. Je savais que les bons résultats de l’équipe allaient pousser le coach à ne pas chambouler ça. Je reste positif, j’attends mon heure !
Pour devenir le Pivot Numéro 1 chez les Celtics, quel est le secteur de votre jeu que vous pensez devoir améliorer ?
VP : C’est assez clair que je dois découvrir beaucoup de choses encore. Notamment défensivement où le coach attend beaucoup plus de moi. C’est un jeu qui va beaucoup plus vite qu’en Europe, il faut anticiper les choses davantage. C’est aussi et surtout la partie tactique que j’essaye d’améliorer.
Justement, comment tu perçois la concurrence à ton poste (Robert Williams, Enes Kanter) ?
VP : Être un peu la cinquième roue du carrosse, c’est une position dans laquelle j’ai déjà été. C’est quelque chose que j’aime car ça me force vraiment à travailler au quotidien pour m’améliorer. Je sais qu’un jour j’aurais ma chance. J’essaye de travailler un maximum pour être prêt le jour où je serais appelé.
Avec qui es-tu le plus proche dans l’équipe jusque-là et quel a été ton bizutage ?
VP : Je suis assez proche de Marcus (Smart) par le fait que nos deux copines respectives s’entendent très bien. Mais on a vraiment un très bon groupe, très soudé. Aucun joueur n’est à l’écart ou quoi que ce soit. Il y a vraiment une bonne ambiance dans l’équipe, on s’entend tous, on essaye de faire tout ensemble ! Sinon, je n’ai pas vraiment eu de bizutage encore ! On a beaucoup de rookies (Carsen Edwards, Tremont Waters, Javonte Green, Grant Williams, Romeo Langford) donc j’arrive à passer entre les gouttes ! Je ne suis pas un rookie ‘’classique’’ comme eux qui sont obligés d’amener des serviettes ou aller acheter quelque chose en cas de besoin (rires) ! En tant que joueur venant d’Europe, c’est un peu différent. Ce n’est pas ma première saison professionnelle comme c’est leur cas. Je suis privilégié.
En France on aime beaucoup comparer l’EuroLeague à la NBA. Tu viens de faire la transition entre ces deux compétitions. A ton niveau est-ce que tu perçois un réel changement ou il y a beaucoup de similitudes ?
VP : Il y a un gros changement physique. Ici ça va très haut, ça va vite et le niveau d’exigence est très élevé. C’est une transition à faire. Tu ne peux pas te relâcher une seule seconde car on va venir te piquer la balle ou autre… En Europe c’est moins le cas, le jeu est plus posé, placé. C’est vrai qu’ici, ça shoote hyper rapidement !
Un hommage assez vibrant a été rendu à Tony Parker cette semaine. Est-ce que vous pourriez nous dire un mot sur lui, sur sa carrière… A-t-il été un modèle pour vous ?
VP : C’était un grand moment pour lui je pense, et un grand moment pour le basket français. Il a tout gagné, c’est un modèle parce qu’il a eu de la réussite dans tout ce qu’il a entreprit que ce soit sur le terrain ou en dehors. Il nous donne envie de faire la même chose, on se dit ‘’Pourquoi pas nous ?’’. C’est inspirant, et je pense que tout le monde l’admire pour ça.
Vincent qu’est qui vous a le plus surpris depuis votre arrivée en NBA ?
VP : L’organisation autour de l’équipe ! Il y a vraiment beaucoup de monde autour de nous, pour nous aider à voyager par exemple dans les déplacements on est accompagnés jusqu’à l’aéroport et au décollage. C’est vraiment impressionnant. On ne réalise pas que l’on a tout ça, uniquement pour jouer au basket. Ils mettent vraiment toutes les chances de notre côté pour que l’on réussisse, pour qu’on ait vraiment à ne penser qu’au basket. Ça change vraiment par rapport à l’Europe.
Financièrement également ce ne sont pas les mêmes sommes. Comment est-ce que l’on fait pour garder les pieds sur terres dans cet environnement ?
VP : Pour moi financièrement ça ne change pas plus que ça. J’ai évolué mais j’avais déjà un bon salaire à Vitoria. Je suis quelqu’un qui est passé par tous les échelons, j’ai grandi petit à petit. Je garde les pieds sur terre et je suis bien entouré pour ça. Pour l’instant, je n’ai pas la grosse tête (rires) !
Qu’as-tu ramené de la Coupe du Monde ? Que ce soit en termes de progression dans ton basket ou dans tes souvenirs…
VP : J’ai ramené de l’expérience de la Coupe du Monde. J’ai pu évoluer aux côtés de Rudy (Gobert) sur le même poste et il m’a beaucoup aidé, notamment sur les déplacements. L’expérience de jouer contre les plus grands joueurs et les plus grandes équipes également. Je pense avoir aussi pu me signaler et prouver que je ne valais pas moins qu’eux.
Quel est ta relation avec ton nouveau Brad Stevens jusqu’à présent ?
VP : Je n’attends pas vraiment de lui qu’il me parle au quotidien. Je suis un professionnel, je sais à quoi m’en tenir et ce que je dois faire. Il a quand même eu quelques mots pour me dire qu’il fallait que je sois prêt car la saison va être longue et il faudra que je sois prêt quand il m’appellera. Pour l’instant l’équipe tourne bien, je comprends totalement qu’il n’ait pas besoin de changer les choses.
Le mois de Janvier va être un mois important pour la NBA en France. Le premier match de saison régulière de notre histoire va se dérouler à Paris à Bercy. Quand on est un joueur français, est-ce qu’on a envie d’être à la place des Bucks ou des Hornets ?
VP : J’aurais adoré jouer à Paris ! Franchement je suis jaloux ! Les gens vont venir de partout dans Paris et en France pour cet évènement. C’est bien pour le Basket en France, ça ramène du monde et offre de la visibilité. Je suis jaloux, j’espère qu’il y aura un nouveau match en France l’an prochain et que je pourrais y participer !
Le NBA Sundays du dimanche 17 novembre opposera les Boston Celtics aux Sacramento Kings : match qui sera diffusé en prime time et en direct à partir de 21h30 sur beIN SPORTS.