Veselinka Saric, le vrai moteur de Dario
Candidat plus que sérieux pour le titre de Rookie de l'Année, Dario Saric explose ses statistiques depuis mi-février. Une éclosion qui coïncide avec l'arrivée de sa mère aux Etats-Unis.
En quittant le Vieux Continent, Dario Saric a dit bye bye à sa Croatie natale et ses parents Predrag et Veselinka. Habitué aux joutes de l'Euroligue avec le Cibona Zagreb et l'Anadolu Efes, l'intérieur a enfin franchi l'Atlantique cet été à 22 ans. Mais la conquête de l'Ouest n'est pas une chose facile loin de sa zone de confort. Rookie à Philadelphie, Dario a longtemps été éclipsé par le phénomène Joel Embiid. Dans l'ombre du camerounais, il connaît une première partie de saison timorée, le temps nécessaire à son acclimatation à un nouvel environnement : 9.6 points et 6.0 rebonds pendant le premier mois de compétition. Alternant les hauts et les bas, le croate a attendu le All Star Break pour trouver sa vitesse de croisière. Un épanouissement qui correspond à l'arrivée de sa mère le 15 février à Philadelphie. Le rookie confirme que cette présence maternelle a dopé sa confiance :
Je voudrais dire que ma mère m'aide à être meilleur. Elle me permet d'être à mon maximum. Je suis à 100% dans mon corps et dans mon esprit, c'est comme si j'étais chez moi à la maison.
Depuis le débarquement de Veselinka en Pennsylvanie, les statistiques de Saric sur les 12 derniers matchs sont plus qu'impressionnantes : 20.1 points, 8.5 rebonds et 4.2 passes. Une sorte de rookie wall inversé ! Sa mère s'est jointe au groupe lors du road trip actuel des Sixers et Dario, en bon fiston, en a profité pour battre à deux reprises son record en carrière : 28 points à Portland puis 29 unités contre les Lakers. Sous son impulsion, Philly est devenu une équipe accrocheuse qui ne fait plus rire personne, malgré l'absence des deux stars Embiid et Ben Simmons.
Car, bien sûr, il y a d'autres facteurs à l'éclosion du Croate. La blessure du camerounais et surtout le transfert d'Ersan Ilyasova à Atlanta ont laissé le champs libre à Saric. Titulaire depuis la pause du All Star Game, Dario est au four et au moulin passant plus de 35 minutes sur le parquet. A tel point qu'il se détache désormais dans la course au Rookie de l'Année. Même Jojo Embiid en a fait son favori.
En attendant peut être son premier trophée, Saric profite encore un peu des plats croates mitonnés par sa mère, qui bouclera ses valises ce dimanche. Le mal du pays est un paramètre à prendre en compte chez le développement des jeunes, qui plus est chez un européen. Une présence familiale est donc forcément un vecteur de confiance. Dario avoue même que l'avis de Veselinka compte beaucoup pour lui :
Bien sûr qu'elle ne connaît pas le basket comme un coach ou une autre personne du circuit, mais elle me donne des précieux conseils. Elle me dit par exemple "Ralentis, tu te précipites trop" et quand je joue mal, elle ne se gêne pas pour me le faire savoir. Bref, c'est ma mère quoi !