Utah Jazz : la parole est à la défense !

Envers et contre tout, la saison NBA ses droits le 30 Juillet prochain. Pour l'occasion, toute l'équipe d'Inside Basket vous propose un tour d'horizon des 22 équipes qui feront le voyage à Orlando. Qui ira en playoffs ? Qui gagnera ce titre NBA à l'astérisque ? Éléments de réponse… Aujourd'hui, focus sur le Jazz d'Utah.

 

Le Jazz a fait preuve d’une irrégularité chronique durant la saison. Malgré un bilan comptable positif (41 victoires/23 défaites), jamais les hommes de Quin Snyder ne sont parvenus à maintenir un niveau de jeu intéressant au-delà d’un mois. A l’heure d’écrire ses lignes, Utah ne fait pas partie des outsiders pour remporter le titre NBA, ce que le recrutement de cet été pouvait laisser à penser…

 

En effet, récupérer Mike Conley pour remplacer Ricky Rubio avait tout du joli coup. Le meneur, leader des Grizzlies depuis plusieurs saisons, sortait de l’exercice statistique le plus probant de sa carrière. Plus scoreur que Rubio, bien que moins bon distributeur, il semblait évident que le Jazz et Conley allait parfaitement de paire. Sa première sortie (complètement loupée) en appela de nombreuses autres… Le meneur n’a jamais donné l’impression de trouver ses marques dans cette équipe, jusqu’à devenir un frein aux bons résultats de la franchise. C’est durant son absence qu’Utah a réalisé ses meilleurs matchs. C’est cruel pour le meneur mais la reprise à Orlando doit lui permettre de prouver que son recrutement n’est pas (déjà) un bust.

 

Malgré cet échec, la saison du Jazz fut également ponctuée de quelques rayons de soleil. Bojan Bogdanovic s’est parfaitement intégré dans sa nouvelle franchise et n’a jamais semblé aussi létal dans un rôle de sniper qui lui sied à merveille. A ses côtés, Donovan Mitchell a gagné en régularité, jusqu’à devenir un All-Star légitime pour la première fois. Le Jazz, grâce à son run pré All-Star-Game, s’est même permis d’avoir deux représentants au match des étoiles, puisque Rudy Gobert a également étrenné ses premiers galons à l’événement réunissant les meilleurs joueurs du monde. L’intérieur a livré un nouvel exercice solide tant sur le plan défensif qu’offensif.

 

C’est après le All-Star-Game que le navire du Jazz a sévèrement tangué. En enchaînant les prestations défensives insipides, ils enchaînent les défaites embarrassantes. Sur le plan offensif, ce n’est guère brillant également. Joe Ingles tâtonne dans son rôle de sixième homme et la second unit du Jazz est globalement décevante. Cette crise de résultat marque la fin du projet Dante Exum (miné par les blessures), envoyé du côté des Cavaliers pour récupérer Jordan Clarkson. L’arrivée de l’ex Laker marque un renouveau du banc d’Utah. Très bonne pioche, le combo guard s’est parfaitement imprégné de son rôle de menace offensive en sortie de banc. Avec lui, Tony Bradley ou Emmanuel Mudiay ont également livré quelques performances intéressantes et les résultats ont de nouveau épousé une courbe positive.

 

La saison a repris jusqu’au fameux événement : Rudy Gobert fut contrôlé positif au CoVid-19… Les images de l’intérieur français s’amusant à toucher l’ensemble des micros des journalistes et de ses coéquipiers ont fait le tour du monde. Donovan Mitchell fut également contrôlé positif. S’en sont suivis de nombreuses rumeurs de tensions entre les deux éléments les plus importants de cette équipe… Tout semble être rentré dans l’ordre mais de leur réconciliation dépendront les résultats du Jazz à la reprise.

 

Le constat est simple : le Jazz reste une équipe poil-à-gratter, l’emporte régulièrement contre des équipes plus faibles, mais perd trop souvent contre des équipes jugées plus fortes. La défense a baissé de pied cette saison, et il y a fort à parier que Rudy Gobert ne remportera pas le trophée de meilleur défenseur de l’année pour la troisième année consécutive. L’attaque s’est amélioré, mails il manque encore de créativité et d’options offensives pour réellement viser plus haut qu’une demi-finale de Conférence. En clair : rien n’a réellement changé depuis la saison dernière.

 

 

30 juillet : vs New Orleans Pelicans

1er août : vs OKC

3 août : vs Los Angeles Lakers

5 août : vs Memphis Grizzlies

7 août : vs San Antonio Spurs

8 août : vs Denver Nuggets

10 août : vs Dallas Mavericks

13 août : vs San Antonio Spurs

 

Difficulté : 1/3

 

Hormis la rencontre les Lakers, le Jazz n’a pas hérité d’un calendrier démentiel pour cette fin de saison. Aucune opposition ne les verra se confronter à des équipes de la Conférence Est, mais les rencontres contre les Spurs (qui arrivent avec l’intention de faire jouer leurs jeunes), les Grizzlies (sur le papier moins fort) voire les Mavs (affaiblis pour la reprise) sont à priori largement à leur portée malgré l’absence de Bojan Bogdanovic. Les véritables oppositions qui permettront de déterminer où se situe réellement cette équipe seront contre OKC et Denver, deux équipes de leur niveau. Il s’agira des deux rencontres étalons qui pourraient également déterminer de leur classement au sein de la Conférence et de leur adversaire lors du premier tour des playoffs, avec si possible l’idée d’éviter une nouvelle fois de rencontrer les Rockets au premier tour, ainsi que les deux équipes de Los Angeles, trois équipes contre lesquelles ils pourraient souffrir.

 

 

Pas de signature à signaler pour Utah qui va devoir compenser en interne l’absence de la vingtaine de points apportée tous les soirs par Bojan Bogdanovic. Cela risque d’être une mission ardue tant aucun autre joueur ne présente le même profil de joueur sans ballon que l’ailier croate… Joe Ingles risque d’intégrer le cinq majeur dans un style complètement différent, de créateur pour lui-même et pour les autres, dans son style caractéristique. La plus grosse recrue serait Mike Conley, s’il parvient enfin à s’intégrer dans la toile mise en place depuis plusieurs années par Quin Snyder. A voir.

 

 

PG : Mike Conley

SG : Donovan Mitchell

SF : Joe Ingles

PF : Royce O’Neale

C : Rudy Gobert

 

Si Donovan Mitchell et Rudy Gobert ont réglé leurs différends, ils seront les leaders offensifs et défensifs du Jazz cette saison. L’arrière rappelle D-Wade dans son style de jeu. Il a progressé dans sa vision du jeu et reste l’instigateur principal au scoring de son équipe. Il doit encore progresser dans sa sélection de tirs mais son rôle de leader offensif sera décuplé en l’absence de Bojan Bogdanovic… A lui de ne pas s’oublier de l’autre côté du terrain, ce qu’il a parfois tendance à faire. C’est également à Mike Conley, de hausser sensiblement son niveau de jeu. Il doit enfin trouver de la régularité dans ses performances, notamment au scoring alors qu’il risque de perdre quelques possessions avec l’intégration de Joe Ingles dans le cinq majeur, pour suppléer l’absence du croate. L’ailier australien sait se montrer précieux en trouvant les bonnes passes pour ses coéquipiers. Sa qualité de shoot doit lui permettre de faire peser une menace constante sur ses adversaires. En outre, Royce O’Neale devra être aussi efficace sur un volume de tir décuplé, tout en restant précieux en défense alors que Rudy Gobert se chargera de mener à bien l’ensemble des missions défensives de son équipe, comme à son habitude, en jouant le rôle de protecteur d’arceau. En sortie de banc, Jordan Clarkson apportera son étincelle offensive tandis que Tony Bradley, Ed Davis ou Emmanuel Mudiay tenteront de sortir leur épingle du jeu.

 

 

Déjà évoquée précédemment, l’importance de la bonne relation entre les deux joueurs est primordiale sur les résultats futurs de l’équipe. S’il apparaît rapidement que les tensions sont tangibles sur le terrain, les performances globales de l’équipe s’en feront ressentir immédiatement. Les deux joueurs brillent par leur complémentarité. De leur entente, dépend une bonne partie de l’avenir du Jazz cette saison, mais également dans les années à venir.

 

 

Avec la perte de Bojan Bogdanovic, les ambitions du Jazz risquent d’être mises à mal. L’ailier s’est parfaitement intégré dans le système mis en place par Quin Snyder et il sera compliqué d’être aussi performant en son absence. Passer un tour de playoffs apparaît être une ambition réaliste pour cette équipe. Pour cela, il faut remporter un maximum de rencontres dans cette fin de saison régulièrement pour tomber entre les places 3 et 4 de la Conférence Ouest. Arriver en finales de Conférence s’apparenterait à un authentique exploit pour cette équipe au vue de la rude conférence attendue (Clippers, Lakers) au tour suivant.